Macron tente de répondre au désespoir des Marseillais dans les quartiers sensibles

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une réunion publique avec des habitants du quartier de La Busserine lors d'une visite à Marseille, le 26 juin 2023 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une réunion publique avec des habitants du quartier de La Busserine lors d'une visite à Marseille, le 26 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Macron tente de répondre au désespoir des Marseillais dans les quartiers sensibles

  • Emmanuel Macron a annoncé lundi des mesures inédites contre «l'inégalité scolaire» et le risque de recrutement par les réseaux
  • Le chef de l'Etat a concédé «le ras-le-bol» des habitants de Marseille mais refusé de «laisser dire que rien n’a été fait»

MARSEILLE: "Nous vivons dans la peur, on ne compte plus les morts": face à la dure réalité des quartiers de Marseille gangrénés par le narcotrafic, Emmanuel Macron a annoncé lundi des mesures inédites contre "l'inégalité scolaire" et le risque de recrutement par les réseaux.

Répondant à quelque 300 habitants de ces quartiers sensibles, le président a annoncé que les enfants pourront y être scolarisés dès l'âge de deux ans et que les élèves sortiront plus tard le soir du collège.

Le chef de l'Etat, venu dévoiler jusqu'à mercredi l'Acte II de son plan "Marseille en grand" destiné à lutter contre la pauvreté et donner une nouvelle dynamique à la deuxième ville de France, a été rattrapé dès ses premiers échanges par les cris d'alarme sur l'insécurité croissante dans les cités.

"On est pris en otage, nous avons peur de sortir la nuit, tout le monde veut partir d'ici", a lancé une habitante du quartier de La Busserine.

"On n’en peut plus (..) Le seul objectif c’est de ne pas se prendre de balles", a renchéri une autre en s'adressant au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Dans une ambiance électrique et sans fard, le chef de l'Etat a concédé "le ras-le-bol" des habitants mais refusé de "laisser dire que rien n’a été fait" depuis qu'il a mis cinq milliards d'euros sur la table en 2021 pour aider la ville à guérir. "On ne va rien lâcher, rien !", a-t-il martelé.

Il a annoncé que les collèges allaient être progressivement ouverts de 08H à 18H minimum et la maternelle accessible dès deux ans dans les quartiers d'éducation prioritaire, à commencer par Marseille.

"L’inégalité scolaire se crée dans ces temps où l’enfant a été renvoyé chez lui", a souligné le président, qui a aussi évoqué l'idée d'avoir "moins d'élèves par classe en moyenne section de maternelle dans ces quartiers.

«Task force interministérielle»

Il a aussi annoncé des "aménagements" dès la prochaine rentrée pour faire en sorte que l'année scolaire ne se termine pas si tôt en terminale et plus de "retours" sur les dossiers, notamment les refus, sur Parcourssup.

Evoquant le plan Quartiers 2030, qui sera présenté vendredi par la Première ministre Elisabeth Borne, il a aussi promis d'aider "100.000 entrepreneurs" dans les quartiers et demandé à "5.000 entreprises" de s'engager à y recruter d'ici la fin de l’année.

Dès le début de sa visite lundi, Emmanuel Macron a ciblé les trafics de drogue qui endeuillent la ville - avec 23 morts depuis le début de l'année - et appelé à lutter aussi bien contre la consommation que la vente.

"On ne peut pas déplorer les enfants tués dans les quartiers, l'économie et la violence qui va avec les stupéfiants, et glorifier la consommation récréative de stupéfiants", a-t-il insisté.

Il a annoncé l'arrivée d'une quatrième compagnie de CRS, de 25 nouveaux enquêteurs à la division criminelle et la brigade de répression du banditisme, ou encore la création d'une "task force interministérielle pour lutter contre les caïds", associant douanes, fisc, police judiciaire, Urssaf.

Il a également annoncé que le paiement des amendes forfaitaires pour consommation de drogue pourrait désormais être "immédiat, par carte bancaire ou en liquide". Ce qui permettrait d'améliorer le taux de recouvrement, de seulement 35%, un niveau "inacceptable".

«Je suis morte à l'intérieur»

Dans la cité des Campanules, dans l'est de la ville, où la mobilisation des citoyens avait réussi à empêcher l'installation d'un point de deal en janvier, six mamans du collectif des familles de victimes d'homicides liés aux trafics de drogues lui ont raconté les drames qui les frappent.

"Monsieur le président, je suis face à vous mais je ne suis plus là. Je suis morte à l'intérieur", a lâché Anita en parlant de son fils de 21 ans.

A La Busserine, quelques manifestants avaient organisé une mini-casserolade, vite interrompue par l'important dispositif policier. Certains ont crié "Macron démission".

Mais le président a aussi été applaudi par des habitants aux fenêtres.

Devant la préfecture, loin de là, en raison du dispositif de sécurité quelque 200 manifestants ont protesté, à l'appel de plusieurs syndicats. "Son discours, on n'y croit pas une minute. Ce sont des opérations de communication", a estimé Serge Reynaud, co-secrétaire de l'union syndicale Solidaires 13.

Le chef de l'Etat, qui avait suscité la polémique en 2018 en déclarant à un jeune horticulteur en recherche d'emploi qu'il suffisait de "traverser la rue" pour trouver du travail, a réitéré sur le même thème, assurant à la mère d'un demandeur d'emploi qu'il y avait "10 offres" possibles pour son fils. Et de l'inviter à faire "le tour du Vieux port" lundi soir en sa compagnie pour illustrer son propos.

"Autrefois on disait 'le roi te touche, dieu te guérit' (...), avec Macron, c'est 'Macron te touche, tu trouves un emploi'", a ironisé le député LFI Eric Coquerel sur France info.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.