Présidentielle et législatives au Gabon le 26 août, Bongo pour l'heure favori

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba lors d'une réunion bilatérale au palais présidentiel de Libreville, le 1er mars 2023. (AFP).
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba lors d'une réunion bilatérale au palais présidentiel de Libreville, le 1er mars 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Présidentielle et législatives au Gabon le 26 août, Bongo pour l'heure favori

  • Le chef de l'Etat, 64 ans, élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba - qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans - et réélu en 2016, n'a pas encore annoncé sa candidature
  • L'opposition, quant à elle, s'avance pour l'heure en ordre très dispersé, avec une quinzaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter et d'autres, dont des ténors, qui n'en font pas mystère

LIBREVILLE : Le Gabon a annoncé mardi la tenue de ses élections présidentielle, législatives et locales le 26 août, pour lesquelles le président sortant Ali Bongo Ondimba et son parti partent pour l'heure grands favoris face à une opposition très désunie.

Le chef de l'Etat, 64 ans, élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba - qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans - et réélu en 2016, n'a pas encore annoncé sa candidature.

Mais son tout puissant Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui domine massivement le parlement, l'appelle son "candidat naturel" et M. Bongo mène depuis plusieurs mois une intense tournée dans tout le pays qui laisse peu de place au doute.

L'opposition, quant à elle, s'avance pour l'heure en ordre très dispersé, avec une quinzaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter et d'autres, dont des ténors, qui n'en font pas mystère.

Si ses opposants ne surmontent pas leurs divisions dans les deux mois à venir avant l'élection, M. Bongo, au pouvoir depuis près de 14 ans, partira largement favori pour décrocher un troisième mandat dans un scrutin à un tour, qui décidera donc du vainqueur à la majorité relative dans ce petit Etat d'Afrique centrale riche notamment en pétrole.

Un décret pris en Conseil des ministres a annoncé la "convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République, des Députés à l’Assemblée Nationale et des Membres des Conseils Départementaux et des Conseils Municipaux (...) le samedi 26 août 2023".

Il fixe la date limite de dépôt des candidatures pour les trois élections au 11 juillet et la campagne électorale officielle, pour la présidentielle, s'étalera du 11 août à 00h00 au 25 août à minuit.

Violences en 2016

En 2016, M. Bongo avait été réélu de justesse, avec 5 500 voix d'avance sur l'opposant Jean Ping, qui avait dénoncé une élection truquée. L'annonce des résultats avait déclenché des violences dans la capitale Libreville qui avaient fait au moins cinq morts (quatre civils et un policier) selon le gouvernement, mais une trentaine, tués par balles par les forces de l'ordre, selon l'opposition.

Un AVC en octobre 2018 avait laissé M. Bongo de longs mois éloigné de la scène politique et une partie de l'opposition continue, quatre ans et demi après, de mettre en doute sa capacité physique à diriger le pays. La majorité, elle, dénonce des campagnes centrées essentiellement sur la santé du chef de l'Etat et "sans aucun autre programme".

Ali Bongo, qui souffre encore de rigidités à une jambe et un bras, se meut avec difficulté mais il a multiplié ces derniers mois, a un rythme soutenu, les "tournées républicaines" dans tout le pays et a participé à divers sommets internationaux ou visites officielles à l'étranger.

Cela fait 55 ans que le pays est dirigé par la famille Bongo et l'opposition dénonce régulièrement un "pouvoir dynastique".

En février un forum de concertation politique, boudé par les principaux leaders de l'opposition, a abouti à une modification de la Constitution faisant notamment repasser le scrutin à un tour unique et réduisant la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans.

Les opposants de M. Bongo ont dénoncé un "tripatouillage" destiné, à cinq mois des élections, à faciliter sa réélection à une majorité relative.

Opposition divisée

A ce jour, 15 à 20 personnes ont annoncé publiquement leur intention de se présenter. Ce n'est encore pas le cas de certains des plus farouches opposants, comme Alexandre Barro Chambrier, du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), ancien ministre des Bongo père et fils.

Une autre figure importante de l'opposition, Paulette Missambo, présidente de l'Union nationale (UN) et qui fut ministre d'Omar Bongo, ne cache pas ses intentions et a déclaré, pour l'heure, sa candidature à la candidature au sein d'une coalition, Alternance 2023, tout comme d'autres ténors de l'opposition qui en font partie.

Le Gabon est l'un des pays les plus riches d'Afrique en PIB par habitant, grâce à son pétrole, son bois et son manganèse notamment, et une faible population, quelque 2,3 millions d'âmes. Il est parmi les tout premiers producteurs d'or noir d'Afrique subsaharienne, et cette ressource représente 38,5% de son PIB et 70,5% des revenus de ses exportations.

Mais l'économie, que le pouvoir ne parvient pas à diversifier suffisamment malgré des progrès importants ces dernières années pour développer des filières de production locale, dépend encore trop fortement des hydrocarbures.

"Malgré son potentiel économique, le pays peine à traduire la richesse de ses ressources en une croissance durable et inclusive", "un tiers de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté", analysait la Banque mondiale en 2022.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com