Maroc: retour aux sources pour le festival Gnaoua d’Essaouira

Des membres de groupes traditionnels Gnaoua se produisent lors de la 24ème édition du Festival des Musiques du Monde de Gnaoua à Essaouira le 23 juin 2023. (Photo, AFP)
Des membres de groupes traditionnels Gnaoua se produisent lors de la 24ème édition du Festival des Musiques du Monde de Gnaoua à Essaouira le 23 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Maroc: retour aux sources pour le festival Gnaoua d’Essaouira

  • Du 22 au 25 juin 2023 s'est tenue la 24e édition de cet événement culturel qui compte parmi les plus importants du royaume chérifien
  • «Des figures historiques de la musique, comme Jimi Hendrix, Janis Joplin ou Frank Zappa, sont venues à Essaouira»

ESSAOUIRA: «Histoire, spiritualité et musique gnaoua». C’est avec ces trois mots que l’on pourrait décrire la ville marocaine d’Essaouira. Mais cela ne suffirait pas: cette devise reviendrait à emprisonner l'âme joyeuse, paisible et généreuse de cette ville envoûtante. Or, ceux qui la connaissent savent que décrire l’atmosphère si particulière qui y règne s’apparente à une véritable gageure.

De nombreuses légendes ont toujours accompagné cette ville habitée depuis l'Antiquité. Tels les remparts de sa médina, inscrite au patrimoine culturel de l’Unesco, un halo magique semble protéger sa destinée de ville unique et de fleuron culturel du Maroc. 

Le festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira a été créé en 1997. Du 22 au 25 juin 2023 s'est tenue la 24e édition de cet événement culturel qui compte parmi les plus importants du royaume chérifien.

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Des membres de groupes et de danseurs traditionnels Gnaoua participent à un défilé dans les rues lors de la cérémonie d'ouverture de la 24e édition du Festival des musiques du monde Gnaoua à Essaouira le 22 juin 2023. (Photo, AFP)

«C’est la septième fois que je viens à Essaouira pour son festival», explique Hicham al-Maakoul, un jeune Marocain de 25 ans originaire de Tanger, au micro d’Arab News en français. «La première fois, je devais avoir 16 ou 17  ans et, depuis, c’est devenu une sorte de pèlerinage spirituel, un moment de l'année où je laisse tout derrière moi pour me ressourcer», poursuit-il.

300 000 festivaliers ont élu domicile dans la ville des 480 000 Souiris (habitants d’Essaouira), qui compte plus de 35 maâlems [maîtres gnaouas] incontestés qui enchantent les différentes scènes du festival. En outre, 480 musiciens en provenance du Maroc et de 15 pays différents font résonner les musiques du monde.

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Cette photo prise le 24 juin 2023 montre des membres du public applaudissant les artistes lors de la 24e édition du Festival des musiques du monde de Gnaoua à Essaouira. (Photo, AFP)

William Stuart, jazzman et musicien américain professionnel rencontré dans un magasin de musique, nous explique: «Je suis ce rendez-vous incontournable des musiques du monde depuis des années, que ce soit pour m’inspirer dans mon travail d’artiste ou pour rencontrer de nouvelles personnes. Des figures historiques de la musique, comme Jimi Hendrix, Janis Joplin ou Frank Zappa, sont venues à Essaouira. En tant qu’artiste, quand on s’y trouve, on comprend leur présence ici», ajoute-t-il avec émotion. 

Une édition spéciale

Pour les festivaliers, cette édition a une saveur spéciale. Après deux ans d’absence en raison de la pandémie de Covid-19 et une édition hybride en 2022 (elle s’est déroulée dans plusieurs villes), le public a enfin renoué avec le festival Gnaoua sous sa forme originelle : trois jours dans l’antre sacré d’Essaouira. 

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Cette photo prise le 24 juin 2023 montre l'artiste marocaine Hind Ennaira, membre féminin d'un groupe traditionnel gnaoua, se produisant lors de la 24e édition du Festival des musiques du monde de Gnaoua à Essaouira. (Photo, AFP)

Une panoplie de maâlems marocains et de musiciens venus des quatre coins de la planète étaient de la partie: le guitariste cubain du mythique Buena Vista Social Club, Eliades Ochoa, le chanteur pakistanais Faiz Ali Faiz, le Trio Joubran, la musicienne reggae belge Selah Sue, le groupe franco-algérien Gnawa Diffusion, Ky-Mani Marley, Torsten de Winkel et de nombreux autres artistes de renom.

Neila Tazi, cofondatrice et productrice du festival, a déclaré lors de l’ouverture: «Le festival revient en force pour consacrer les valeurs d’humanité, de vivre-ensemble et de fraternité qui l’ont toujours caractérisé.»

Dans les ruelles de l’ancienne médina d’Essaouira, l’ambiance est pleine de joie. Les sourires des festivaliers ajoutent une touche spéciale au décor multicolore que proposent les commerces, les vendeurs ambulants ou encore les groupes improvisés de musiciens amateurs qui n'hésitent pas à faire le spectacle.

«On a l’impression que le temps s'arrête quand on est à Essaouira», affirme Catherine, une quadragénaire qui habite à Paris et qui est accompagnée par son mari, Fabrice. «Ce qui est poignant, au-delà de l’ambiance et le festival, c’est le sentiment de sécurité que l’on ressent ici. On peut se balader jusqu'à 5 heures du matin dans l’ancienne Médina ou même à la plage sans être inquiété par quoi que ce soit», renchérit Fabrice au micro d’Arab News en français.

En effet, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé à l’occasion de cette 24e édition. Police, gendarmerie, protection civile: les différents services qui assurent la sécurité ont quadrillé la ville d’Essaouira pour le bien-être des festivaliers. Malgré leur présence massive, notamment aux abords des sites importants, à l'instar de celui de la plage ou de la scène Moulay-Hassan, ils se fondent dans le décor et n’ont eu à intervenir qu’en de très rares occasions. 

Quatre ans après sa dernière édition sous son format original, le festival Gnaoua d’Essaouira, porté par ses organisateurs, a réussi le défi d’offrir au monde l’un de ses meilleurs programmes. Avec une programmation musicale de haut niveau, une organisation réglée au métronome, le public n’attend qu’une chose : le prochain rendez-vous, qui marquera les vingt-cinq ans du festival.

 


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com