«Le tueur de DRH» Gabriel Fortin condamné à la perpétuité

Des journalistes et des personnes attendent le verdict devant le palais de justice de Valence lors du dernier jour du procès Fortin, dans le sud-est de la France, le 28 juin 2023. (Photo, AFP)
Des journalistes et des personnes attendent le verdict devant le palais de justice de Valence lors du dernier jour du procès Fortin, dans le sud-est de la France, le 28 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 juin 2023

«Le tueur de DRH» Gabriel Fortin condamné à la perpétuité

  • Prononcée après 12 jours de procès, la condamnation est assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, soit le maximum, requis un peu plus tôt par le ministère public
  • Les jurés ont retenu que des troubles psychiques avaient altéré, au moment des faits, le discernement de cet ingénieur au chômage, sans toutefois appliquer de diminution de peine

VALENCE: "Coupable". La cour d'assises de la Drôme a condamné mercredi Gabriel Fortin à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois assassinats et une tentative d'assassinat perpétrés au cours d'un périple meurtrier qui avait mis le pays en émoi en janvier 2021.

Dans le box, l'accusé vêtu d'une chemise bleu ciel est demeuré totalement impassible, regardant fixement le président, dans le silence de la salle,  à l'annonce du verdict, prononcé après trois heures de délibéré.

Prononcée après 12 jours de procès, la condamnation est assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, soit le maximum, requis un peu plus tôt par le ministère public.

Les jurés ont retenu que des troubles psychiques avaient altéré, au moment des faits, le discernement de cet ingénieur au chômage, sans toutefois appliquer de diminution de peine, a détaillé le président de la cour Yves de Franca.

Surnommé le "tueur de DRH" par la presse, le "moloch" par un des avocats des parties civiles, cet homme de 48 ans a été reconnu coupable de l'assassinat le 26 janvier 2021 d'Estelle Luce dans le Haut-Rhin, et de la tentative d'assassinat sur Bertrand Meichel à son domicile, à une quarantaine de kilomètres.

Et d'avoir assassiné sur leurs lieux de travail, deux jours plus tard, Patricia Pasquion, cadre chez Pôle emploi à Valence, puis moins de trente minutes plus tard, Géraldine Caclin, directrice des ressources humaines de Faun Environnement. Le suspect avait été interpellé dans la foulée.

A l'exception de Mme Pasquion, qui travaillait dans l'agence de Pôle emploi où Fortin a été inscrit jusqu'en 2013, les cibles de l'accusé avaient été impliquées dans ses deux derniers licenciements en 2006 et 2009.

 "La folie fait peur" 

Pour l'accusation, qui avait requis la peine maximale, la culpabilité de Gabriel Fortin ne faisait "aucun doute", de même que la préméditation. Au fil des audiences, l'accusé s'est montré aussi peu loquace que coopératif.

Les avocats de la défense n'ont d'ailleurs pas contesté les faits. L'enquête a largement mis en évidence les liens de l'accusé avec les victimes, ainsi que les preuves scientifiques le reliant aux scènes de crime.

Mais les défenseurs de l'accusé ont plaidé pour une altération du discernement au moment des faits, dans l'espoir de diminuer la peine, suscitant une passe d'armes avec l'accusation.

"Il est méthodique, il est organisé, il est adaptatif, il n'est pas fou", donc accessible à une sanction pénale, a asséné l'avocat général Laurent de Caigny en requérant la peine maximale.

"Gabriel Fortin n'aime pas qu'on lui donne tort, il est buté, orgueilleux, mais il n'est pas dans un délire paranoïaque". Il a fait "le choix de l'assassinat", a assuré le magistrat, fustigeant sa stratégie de "retranchement".

"S'il n'est pas capable d'excuses, de remords, de regrets, n'est-ce pas parce qu'il a un problème psychiatrique ? Mais la folie fait peur, on ne veut pas la voir", a soutenu l'avocat de Gabriel Fortin, Romaric Chateau. Il a dénoncé des expertises psychiatriques "tronquées" par le silence de l'accusé pendant l'enquête et le manque d'information des médecins.

Me Chateau a avancé la thèse d'un "délire paranoïaque" empreint de cohérence chez l'accusé, selon lui déclenché par une série de "traumatismes" professionnels causés à un homme en proie à des "troubles de la personnalité".

Sa collègue Laetitia Galland a exhorté la cour à "ne pas regarder l'accusé avec notre rationalité" et à "se placer dans sa façon d'appréhender le monde". Celle d'un homme replié dans un isolement déclenché à partir de 2010 par un sentiment d'injustice à la suite d'une "mise au ban de la société" après des licenciements "brutaux".

Dans ses derniers mots, très brefs, avant que le jury ne se retire pour délibérer, Gabriel Fortin a répété ce qu'il affirme depuis le début du procès: il s'est dit victime "d'atteintes personnelles", "d'espionnage" et d'une enquête à charge, sans un mot sur les faits jugés.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.