Nahel, un jeune à la vie brisée en France par un contrôle routier

Mounia, la mère de Nahel, un adolescent abattu par un policier, agite une fusée éclairante alors qu'elle se tient debout sur un camion lors d'une marche commémorative pour son fils, dans la banlieue parisienne de Nanterre, le 29 juin 2023. (Photo par Alain JOCARD / AFP)
Mounia, la mère de Nahel, un adolescent abattu par un policier, agite une fusée éclairante alors qu'elle se tient debout sur un camion lors d'une marche commémorative pour son fils, dans la banlieue parisienne de Nanterre, le 29 juin 2023. (Photo par Alain JOCARD / AFP)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

Nahel, un jeune à la vie brisée en France par un contrôle routier

  • Fan de rap et de moto, le jeune homme, qui a été inhumé samedi au cimetière du Mont-Valérien dans la plus stricte intimité, a été élevé seul par sa mère à Nanterre, à l'ouest de Paris
  • L'écho de sa mort a résonné bien au-delà des frontières françaises et notamment en Algérie, le pays d'origine de sa famille

NANTERRE, France : Sa mort a embrasé les quartiers populaires et braqué les regards sur la France: enterré samedi à Nanterre, près de Paris, Nahel M., 17 ans, est décrit par ceux qui l'ont connu comme un «gars tranquille», parfois «borderline», à la vie semblable à celle de nombreux autres jeunes de cité, entre débrouille et petits accrocs avec la justice.

Fan de rap et de moto, le jeune homme, qui a été inhumé samedi au cimetière du Mont-Valérien dans la plus stricte intimité, a été élevé seul par sa mère à Nanterre, à l'ouest de Paris.

Il vivait dans une barre d'immeuble de la cité Pablo-Picasso, au pied du quartier d'affaires de La Défense. C'est là qu'ont éclaté les premiers troubles mardi peu après le tir d'un policier qui lui a été fatal, lors d'un contrôle routier alors qu'il était au volant d'une voiture de location.

Au cours d'une marche blanche jeudi à sa mémoire, son prénom a servi de cri de ralliement à des milliers de personnes qui ont vu dans son destin brisé le symbole du traitement injuste réservé selon eux par les forces de l'ordre françaises aux jeunes issus de l'immigration maghrébine ou d'Afrique noire.

«Nahel, c'était un gars tranquille. Il a commis des infractions, d'accord, mais dans quel monde c'est une raison pour le tuer ?», s'est insurgée Saliha, 65 ans, habitante de son quartier.

«Nahel c'est notre fils à tous», ont dit d'autres manifestants lors de cet hommage qui a dégénéré en violences.

Dévastée, sa mère Mounia a décrit le jeune homme comme son «meilleur ami». «C'était tout pour moi», a dit cette femme qui a fait part de sa «révolte» tout en refusant de jeter l'opprobre sur l'ensemble du corps policier.

«J'en veux pas à la police, j'en veux à une personne: celui qui a enlevé la vie de mon fils».

- «Pas un bandit» -

L'écho de sa mort a résonné bien au-delà des frontières françaises et notamment en Algérie, le pays d'origine de sa famille.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a fait part de sa «consternation» et affirmé que Nahel faisait partie de ses «ressortissants» à l'égard duquel la France a un «devoir de protection».

Le jeune homme, qui était également très proche de sa grand-mère maternelle, travaillait comme livreur, selon l'avocat de sa famille.

Il avait par ailleurs entamé un «parcours d'insertion» dans l'association Ovale Citoyen qui accompagne des jeunes par le sport et avait noué un partenariat avec le club de rugby de Nanterre.

Le casier judiciaire de Nahel M. était vierge mais il avait eu quelques démêlés avec la justice pour des refus d'obtempérer, d'après le procureur de Nanterre, selon qui il devait comparaître devant le tribunal pour enfants en septembre.

Selon les autorités, c'est sa conduite dangereuse mardi qui avait justifié le contrôle de police qui lui a été fatal.

«Pour moi, Nahel était l'exemple type du gamin de quartier, déscolarisé, parfois borderline mais pas un bandit de grand chemin, et qui avait la volonté de s'en sortir», a témoigné Jeff Puech, le président d'Ovale Citoyen, dans les colonnes du quotidien Sud-Ouest.

«Il allait construire un nouvel avenir», a assuré l'association sur Twitter.

Il y a un mois, Nahel avait réalisé le rêve de quantité de jeunes: il était apparu comme figurant dans un clip tourné à Nanterre par Jul, star du rap hexagonal. On le voit accomplir, avec ses doigts, le geste de ralliement des fans du rappeur de Marseille (sud).

Comme des sportifs et d’autres rappeurs, Jul a partagé sur les réseaux sociaux l'appel à aider financièrement la famille de Nahel, en mémoire du «petit frère».


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.