Normalisation avec Israël : Le Maroc savoure sa "percée" au Sahara occidental

Photo prise le 11 décembre 2020 à Jérusalem montrant les titres de la première page des journaux israéliens sur l'annonce du rétablissement des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc. (Ahmad Gharabli / AFP)
Photo prise le 11 décembre 2020 à Jérusalem montrant les titres de la première page des journaux israéliens sur l'annonce du rétablissement des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc. (Ahmad Gharabli / AFP)
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Publié le Vendredi 11 décembre 2020

Normalisation avec Israël : Le Maroc savoure sa "percée" au Sahara occidental

  • La reconnaissance de la "marocanité du Sahara" est "une percée diplomatique historique", alors que la normalisation des relations avec Israël "s'inscrit dans une continuité"
  • L'annonce saluée en Israël comme un "accord historique" a suscité des réactions mitigées, le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a dénoncé "un péché politique qui ne sert pas la cause palestinienne"

RABAT : Le Maroc savoure vendredi son succès diplomatique après avoir obtenu du président américain sortant, Donald Trump, une annonce surprise reconnaissant sa "souveraineté" sur le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole qu'il revendique depuis des décennies, en contrepartie d'une normalisation de ses relations avec Israël.

L'annonce a été faite jeudi par un double tweet de M. Trump, le premier saluant comme une "avancée historique" les "pleines relations diplomatiques" entre le Maroc et Israël, le second annonçant qu'il reconnaissait la souveraineté du royaume sur le territoire désertique disputé et soutenait sa solution d'autonomie dans le processus politique piloté par les Nations-Unies.

La reconnaissance de la "marocanité du Sahara" est "une percée diplomatique historique", alors que la normalisation des relations avec Israël "s'inscrit dans une continuité" liée à la "spécificité du Maroc, de par les liens entre le roi et la communauté juive", a souligné jeudi soir le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans un entretien avec l'AFP.

L'annonce saluée en Israël comme un "accord historique" a suscité des réactions mitigées, le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a dénoncé "un péché politique qui ne sert pas la cause palestinienne", l'ONU a fait savoir que sa position restait "inchangée" sur le dossier du Sahara occidental tout en affirmant que la solution "peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité".

L'ancienne colonie espagnole est à la fois revendiquée par les Marocains et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l'Algérie, voisine et grande rivale régionale de Rabat. Des négociations pilotées par l'ONU sont au point mort depuis le printemps 2019.

Si l'Algérie n'a pas encore officiellement réagi, le Polisario a condamné avec force "le fait que le président américain sortant, Donald Trump, attribue au Maroc ce qui ne lui appartient pas".

"Grande puissance"

A la mi-novembre, le Maroc qui contrôle les deux tiers du territoire, sa façade maritime poissonneuse et ses gisements de phosphate, avait déjà conforté ses positions sur le terrain en envoyant ses troupes dans une zone tampon jusque là contrôlée par l'ONU pour "sécuriser" la seule route vers l'Afrique de l'Ouest, dans l'extrême sud. La situation reste tendue depuis, le Polisario ayant rompu le cessez-le-feu signé en 1991 sous l'égide de l'ONU.

Selon le chef de la diplomatie marocaine, c'est au terme de "plusieurs années de travail et de communication active" que les efforts diplomatiques du Maroc sur le dossier du Sahara ont été "couronnés par la reconnaissance des Etats-Unis, la grande puissance du Conseil de sécurité, acteur influent sur la scène internationale".

Dans la balance: les Etats-Unis ouvrent un consulat à Dakhla, le grand port du Sahara Occidental, le Maroc, lui "rouvre non pas une ambassade mais un bureau diplomatique" existant de 1994 à 2002, à l'époque où le roi Hassan II soutenait le processus de paix marqué par les accords israélo-palestiniens d'Oslo en 1993, comme l'a souligné un haut responsable diplomatique marocain.

Les médias israéliens avaient évoqué ce "deal" depuis plusieurs mois, sans réaction officielle côté marocain. Hormis le premier ministre, Saad-Eddine El Othmani, qui avait vigoureusement condamné en août dernier "toute normalisation avec l'entité sioniste" en jugeant "toute forme de concession inacceptable".

Jeudi, le chef du gouvernement marocain s'est abstenu de tout commentaire.

Parmi les rares voix dissidentes, son conseiller Nizar Khairoun a souligné sur Twitter que "le Sahara est marocain et Israël une entité occupante qui usurpe les droits des Palestiniens". Mais il ne formule aucune critique directe de l'annonce faite par le roi concernant Israël, en phase avec la règle de fer qui impose aux Marocains le respect absolu de leur monarque.

En écho, sur les réseaux sociaux marocains, le hashtag "la normalisation est une trahison" était vendredi parmi les plus populaires, mais loin derrière le hashtag "Sahara". La presse marocaine titre sur le Sahara, à rebours de la presse internationale focalisée sur le volet israélien.

Tout autant que le "Sahara marocain", la cause palestinienne est considérée comme une "cause nationale" au Maroc, mobilisant partis politiques et ONG opposés à toute normalisation avec "l'entité sioniste". A la mi-septembre, quelques centaines de Marocains avaient ainsi manifesté à Rabat contre la "voie de la normalisation arabe" avec Israël, en dénonçant les "pays traîtres" à la cause, à l'époque les Emirats arabes unis et Bahreïn.

Cependant, le Roi Mohammed VI a assuré jeudi soir au président palestinien, Mahmoud Abbas, la poursuite de "l'engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste".

 


Yémen: Le conseil présidentiel annonce qu’il s’opposera à une nouvelle attaque des Houthis

L'escalade militaire des Houthis coïncide avec le huitième anniversaire de l'intervention militaire de la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen (Photo, Reuters).
L'escalade militaire des Houthis coïncide avec le huitième anniversaire de l'intervention militaire de la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen (Photo, Reuters).
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  • Des représentants internationaux ont condamné les attaques de la milice et ont appelé à la désescalade
  • Le conseil présidentiel s’est engagé à «prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts publics et lutter contre les groupes terroristes»

AL-MUKALLA: Le conseil présidentiel du Yémen a promis d'affronter les «terroristes» houthis et a appelé à la résistance. Les représentants internationaux ont quant à eux condamné la nouvelle offensive de la milice.

Le conseil, présidé par Rashad al-Alimi, a déclaré que les dernières attaques des Houthis, principalement à Marib et à Shabwa, témoignent du désintérêt de la milice pour la paix. Il a juré d’enrayer sa progression et d'aider les habitants des zones contrôlées par les Houthis à résister à leur domination.

«Le conseil exhorte la communauté internationale à reconnaître la gravité de l'escalade terroriste, ainsi que la livraison continue d'armes iraniennes supplémentaires aux milices et les conséquences désastreuses pour la paix et la sécurité dans le monde», a déclaré le conseil, cité par l'agence de presse SABA.

Sans indiquer de précision quant à son mode d’action, il s’est engagé à «prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts publics et lutter contre les groupes terroristes».

Le conseil présidentiel, composé de huit membres, subit une pression croissante de la part de l'opinion publique qui réclame des représailles aux attaques des Houthis contre les installations pétrolières dans les provinces de Hadramout et de Shabwa l'année dernière.

Les Houthis ont légèrement progressé à Shabwa et à Marib depuis le début de la semaine dernière, ciblant les forces gouvernementales avec des armes lourdes et des drones explosifs.

Ils se sont emparés de quelques villages dans les districts de Hareb à Marib et de Merkhah al-Ulya à Shabwa. Les troupes gouvernementales ont réussi à les repousser avec l’appui de renforts.

La milice a également tenté d'assassiner le gouverneur de Taiz, Nabeil Shamsan, en attaquant sa voiture avec de l'artillerie et des missiles samedi.

Les ambassadeurs occidentaux présents au Yémen ont condamné ces nouvelles attaques et ont appelé les Houthis à la désescalade et à participer aux efforts visant à mettre fin à la guerre.

Richard Oppenheim, l'ambassadeur britannique, a déclaré que la milice devait «cesser ses actions provocatrices et faire preuve d'un véritable engagement en faveur de la paix au Yémen».

«Nous condamnons les récentes attaques des Houthis à Taiz et à Marib, qui ont fait des victimes, et nous présentons nos condoléances aux familles des victimes», a déclaré Steven Fagin, l'ambassadeur des États-Unis au Yémen.

«Les Houthis doivent cesser d'exacerber les souffrances des Yéménites et œuvrer en faveur du règlement pacifique du conflit», a-t-il ajouté.

Les représentants du gouvernement yéménite affirment que l'intensification des opérations des Houthis coïncide avec le huitième anniversaire de l'intervention militaire de la coalition arabe. La milice cherche ainsi à montrer qu'elle n’est toujours pas vaincue.

«Les Houthis ont profité de l'anniversaire de l'opération Tempête décisive et du ramadan pour démontrer leur puissance», a déclaré à Arab News un responsable du gouvernement yéménite sous couvert d'anonymat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane émet un décret nommant 257 juges

Le roi Salmane d’Arabie saoudite (Photo fournie).
Le roi Salmane d’Arabie saoudite (Photo fournie).
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  • Ce décret témoigne du soutien de la couronne envers la branche judiciaire, a estimé le ministre de la Justice
  • Au cours du règne actuel, la justice saoudienne est considérablement modernisée, selon un dignitaire

RIYAD: Le roi Salmane a émis un décret nommant 257 juges à divers grades au ministère de la Justice, ce lundi, a rapporté la SPA.

Le ministre de la Justice et dirigeant du conseil judiciaire, Cheikh Walid ben Mohammed Al-Samaani, a déclaré que le décret royal était dans la continuité du soutien ininterrompu de la couronne envers la branche judiciaire.

Khalid ben Mohammed Al-Youssef, à la tête de la Cour des doléances et du Conseil administratif judiciaire, avait déjà noté ce mois-ci l’évolution tangible et la modernisation rapide du secteur sous le règne du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mohammed ben Salmane et le Premier ministre irakien discutent de coopération bilatérale

Les dignitaires ont par ailleurs évoqué plusieurs questions d’intérêt commun (Photo, SPA/AFP).
Les dignitaires ont par ailleurs évoqué plusieurs questions d’intérêt commun (Photo, SPA/AFP).
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  • Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le Premier ministre irakien Mohammed Al-Soudani ont discuté des moyens d’améliorer la coopération stratégique
  • Le partenariat au sein du Conseil de coordination saoudo-irakien a été le sujet de discussions

RIYAD: Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le Premier ministre irakien Mohammed Al-Soudani ont discuté des moyens d’améliorer la coopération stratégique bilatérale et le partenariat au sein du Conseil de coordination saoudo-irakien.

Les dignitaires ont par ailleurs évoqué plusieurs questions d’intérêt commun, a rapporté la SPA mardi matin.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com