Le magnat Jimmy Lai inculpé en vertu de la loi sur la sécurité nationale

Photo d'archive du magnat des médias millionnaire Jimmy Lai, 72 ans, dans les bureaux de Next Digital à Hong Kong le 16 juin 2020. (Anthony Wallace / AFP)
Photo d'archive du magnat des médias millionnaire Jimmy Lai, 72 ans, dans les bureaux de Next Digital à Hong Kong le 16 juin 2020. (Anthony Wallace / AFP)
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Publié le Vendredi 11 décembre 2020

Le magnat Jimmy Lai inculpé en vertu de la loi sur la sécurité nationale

  • Déjà incarcéré pour des accusations de "fraude", M. Lai, 73 ans, est cette fois-ci accusé d'avoir enfreint la drastique loi sur la sécurité nationale
  • Le gouvernement britannique s'est dit "très préoccupé" vendredi après son inculpation

HONG KONG : Le magnat hongkongais Jimmy Lai a été inculpé vendredi en vertu de la loi sur la sécurité nationale pour "collusion avec des puissances étrangères", devenant la personnalité hongkongaise la plus connue à être visée par cette sévère législation.

Déjà incarcéré pour des accusations de "fraude", M. Lai, 73 ans, est cette fois-ci accusé d'avoir enfreint cette drastique loi sur la sécurité nationale, imposée fin juin par Pékin et destinée à mettre fin aux manifestations pro-démocratie monstres qui ont secoué le territoire semi-autonome l'an passé.

"A l'issue d'une enquête approfondie menée par les services de police en charge de la sécurité nationale, un homme de 73 ans est inculpé pour collusion avec un pays étranger ou avec des forces extérieures afin de compromettre la sécurité nationale", a déclaré la police dans un communiqué.

Les infractions liées à cette législation draconienne sont passibles de l'emprisonnement à perpétuité.

M. Lai, le patron du tabloïd Apple Daily, connu pour son engagement dans le camp pro-démocratie et ses critiques acerbes de l'exécutif hongkongais, aligné sur Pékin, doit comparaître samedi devant un tribunal pour avoir enfreint cette loi, selon la police.

Le gouvernement britannique s'est dit "très préoccupé" vendredi après son inculpation.

"Le Royaume-Uni reste très préoccupé par la volonté des autorités de Hong Kong de continuer les poursuites judiciaires contre des personnalités pro-démocratie comme Jimmy Lai", a déclaré à la presse un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson.

"Nous avons soulevé cette affaire auprès des autorités et continuerons de faire pression sur elles au plus haut niveau pour qu'elles cessent de cibler les voix pro-démocratie", a-t-il ajouté.

En août, des centaines de policiers avaient réalisé une spectaculaire perquisition, en particulier dans la salle de rédaction de l'Apple Daily.

Détention provisoire

Plusieurs responsables du groupe de presse, dont M. Lai, avaient été arrêtés pour des soupçons de "collusion avec les forces étrangères", dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale.

La semaine dernière, il avait été placé en détention provisoire jusqu'à son procès pour fraude fixé en avril.

Mardi, il doit présenter, devant la Haute Cour, une demande de remise en liberté sous caution pour ce chef d'accusation.

La reprise en main musclée de Hong Kong par la Chine s'est accélérée depuis l'entrée en vigueur fin juin de la loi sur la sécurité nationale.

Des députés pro-démocratie du Parlement local ont été révoqués alors que des dizaines de militants ont été inculpés ou font l'objet d'une enquête.

La semaine dernière, trois célèbres militants pro-démocratie Joshua Wong, Agnes Chow et Ivan Lam ont été condamnés à de la prison ferme.

Vendredi, un militant de 19 ans a été reconnu coupable d'outrage au drapeau chinois et de rassemblement illégal en mais 2019 devant le Parlement local.

M. Lai est la quatrième personne accusée d'avoir enfreint cette nouvelle législation controversée, qui laisse place à une large interprétation.

Un "traître"

Parmi eux, figurent un militant de 19 ans, accusé d'avoir encouragé la sécession sur les réseaux sociaux, un homme ayant foncé avec une moto sur des policiers au cours d'une manifestation ainsi qu'un homme qui a scandé à plusieurs reprises des slogans pro-démocratie en direction de la police.

Lors de la perquisition au sein de son journal, des journalistes avaient diffusé des images sur Facebook où M. Lai apparaissait menotté.

La Une de l'Apple Daily avait titré le lendemain "Apple va continuer à se battre" avec une photo de M. Lam en garde à vue.

Rares sont les Hongkongais à s'attirer autant la haine de Pékin que cet homme, régulièrement qualifié de "traître" par les médias d'Etat chinois qui voient en lui l'instigateur de la contestation de 2019.

Arrivé clandestinement à Hong Kong avec sa famille à 12 ans à bord d'un bateau en provenance de Canton, M. Lai avait d'abord travaillé à l'usine, puis a appris l'anglais et ouvert sa propre entreprise de textile.

Après la répression du soulèvement de Tiananmen à Pékin en 1989, qui a selon lui transformé sa vision politique, il avait fondé Next Media en 1990.

"Je suis un fauteur de trouble", avait-il confié à l'AFP en juin. "Je suis arrivé ici avec rien, les libertés de cet endroit m'ont tout donné. Il était temps que je renvoie l'ascenseur en me battant pour les libertés."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.