A Paris, l'Inde à l'honneur au traditionnel défilé du 14-Juillet

(De gauche à droite) La Première ministre française Elisabeth Borne, la présidente de l'Assemblée nationale française Yael Braun-Pivet, le Premier ministre indien Narendra Modi, le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron assistent au défilé militaire du 14-Juillet sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2023. (Photo Gonzalo Fuentes / Pool / AFP)
(De gauche à droite) La Première ministre française Elisabeth Borne, la présidente de l'Assemblée nationale française Yael Braun-Pivet, le Premier ministre indien Narendra Modi, le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron assistent au défilé militaire du 14-Juillet sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2023. (Photo Gonzalo Fuentes / Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

A Paris, l'Inde à l'honneur au traditionnel défilé du 14-Juillet

  • Invité d'honneur, le Premier ministre indien Narendra Modi assistait avec le chef de l'Etat français au défilé, après s'être vu décerner la grand'croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction française
  • Le défilé à pied sera ouvert par 240 membres des forces armées indiennes et le défilé aérien comprendra trois Rafale indiens, selon l'Elysée

PARIS : Le président français Emmanuel Macron a descendu vendredi matin, en véhicule militaire, la prestigieuse avenue des Champs Elysées, avant le début du traditionnel défilé du 14 juillet à Paris à l'occasion de la fête nationale, organisée cette année sous haute surveillance après les récentes émeutes qui ont embrasé le pays.

Invité d'honneur, le Premier ministre indien Narendra Modi assistait avec le chef de l'Etat français au défilé, après s'être vu décerner la grand'croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction française.

Cette visite sera l'occasion de discuter des modalités d'achat de 26 nouveaux Rafale de Dassault Aviation en version Marine pour le porte-avions indien, ainsi que de trois sous-marins, une acquisition à laquelle New Delhi a donné jeudi son accord de principe.

Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire de leur partenariat stratégique, que la France ambitionne de renforcer pour peser dans la zone Asie-Pacifique, bien que l'Inde soit accusé par les ONG de dérive autoritaire.

«L'Inde aura un rôle déterminant pour notre avenir, c'est aussi un partenaire stratégique et un pays ami», a déclaré M. Macron jeudi soir lors d'un discours aux armées.

MM. Macron et Modi feront une déclaration conjointe avant un entretien à l'Elysée prévu à 17h05 (15h05 GMT), et un dîner officiel au musée du Louvre.

Après le passage de la Patrouille de France et son emblématique ruban de fumée bleu blanc rouge dans le ciel parisien, le défilé à pied sera ouvert par 240 membres des forces armées indiennes et le défilé aérien comprendra trois Rafale indiens, selon l'Elysée.

Ces festivités se tiennent dans un climat sécuritaire tendu. Fin juin, la mort d'un adolescent, tué par un policier lors d'un contrôle routier, a entraîné plusieurs nuits d'émeutes et des dégâts considérables.

Le gouvernement a déployé les grands moyens pour tenter de contenir les traditionnels incidents des festivités du 14-Juillet, en mobilisant de jeudi soir à samedi soir quelque 45.000 policiers et gendarmes, des unités d'élite et des blindés.

A Paris, environ 10.000 policiers et gendarmes seront sur le terrain, dans la capitale et ses départements limitrophes.

La nuit de jeudi à vendredi a toutefois été dans «l'ensemble relativement calme pour un 13 juillet», a assuré le ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Au total, l'édition 2023 rassemble 6.500 participants, dont 5.100 à pied. Plus de 60 avions, dont des appareils étrangers, 28 hélicoptères, 157 véhicules et 62 motos défileront en compagnie des 200 chevaux de la Garde républicaine sur les Champs-Elysées.

«Solidarité stratégique»

Un tableau initial mettra en avant une douzaine de pays qui ont aidé la France pendant une décennie d'engagement militaire au Sahel: le Canada et des Européens.

Autre mise à l'honneur: six lycées militaires africains partenaires (Bénin, Congo-Brazzaville, Gabon, Madagascar, Côte d'Ivoire, Sénégal) défileront avec les pensionnaires d'écoles militaires françaises.

Pour incarner l'aide militaire française à l'Ukraine, des canons Caesar et des blindés AMX10-RC, du type de ceux cédés à Kiev, défileront devant les Parisiens.

Cette manifestation aura par ailleurs vocation à incarner la hausse du budget des armées, alors que le Parlement a définitivement adopté jeudi une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) d'une enveloppe de 413 milliards d'euros d'ici à 2030, soit une hausse de 40% par rapport à la précédente LPM.

Cette LPM «est celle dont nos armées ont besoin», s'est félicité jeudi Emmanuel Macron.

Ce vendredi, le blindé léger Serval défilera pour la première fois. Autre nouveauté: l'hélicoptère H160 d'Airbus Helicopters.

Les «forces morales» de la France constitueront le thème du défilé. La réserve opérationnelle sera mise à l'honneur, dont le nombre sera plus que doublé d'ici à 2030 pour atteindre 80.000 volontaires.

L'animation finale, jouée place de la Concorde par des jeunes, réservistes, du service national universel (SNU) et du service civique, célèbrera l'esprit de la Résistance en commémorant 1943, année de création de la médaille de la Résistance française, la création du Conseil national de la Résistance, le décès du héros de la Résistance Jean Moulin et la naissance du «Chant des partisans».

Un feu d'artifice sera tiré dans la capitale vendredi soir depuis la Tour Eiffel, comme de coutume. Il sera précédé d'un grand concert classique sur le Champ-de-Mars sur le thème de la fraternité.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.