Luigi Di Maio à Arab News: « La nomination du représentant de l'UE pour le Golfe illustre l'ambition de travailler ensemble »

Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, est interviewé par la rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Nour Nougali, jeudi à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alchuhub).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, est interviewé par la rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Nour Nougali, jeudi à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alchuhub).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, interviewé par Arab News (Photo fournie).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, interviewé par Arab News (Photo fournie).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, déguste des spécialités traditionnelles saoudiennes à Riyad (Photo fournie).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, déguste des spécialités traditionnelles saoudiennes à Riyad (Photo fournie).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, a entamé sa visite à Riyad par une rencontre avec Jasem Albudaiwi, secrétaire général du CCG (Photo CCG).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, a entamé sa visite à Riyad par une rencontre avec Jasem Albudaiwi, secrétaire général du CCG (Photo CCG).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, avec les ambassadeurs des États membres de l'UE à Riyad. (Photo @eusimonpa).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, avec les ambassadeurs des États membres de l'UE à Riyad. (Photo @eusimonpa).
Le vice-président du Conseil de la Choura, Mishaal ben Fahm al-Salami, rencontre le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, le 12 juillet à Riyad (Photo fournie).
Le vice-président du Conseil de la Choura, Mishaal ben Fahm al-Salami, rencontre le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, le 12 juillet à Riyad (Photo fournie).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, rencontre le prince Turki al-Faisal, président du Centre du roi Faisal pour la recherche et les études islamiques (Photo fournie).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, rencontre le prince Turki al-Faisal, président du Centre du roi Faisal pour la recherche et les études islamiques (Photo fournie).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, rencontre Walid A. el-Khereiji, vice-ministre des Affaires étrangères (Photo @KSAmofaEN).
Le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, rencontre Walid A. el-Khereiji, vice-ministre des Affaires étrangères (Photo @KSAmofaEN).
Le vice-président du Conseil de la Choura, Mishaal ben Fahm al-Salami, rencontre le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, le 12 juillet à Riyad (Photo fournie).
Le vice-président du Conseil de la Choura, Mishaal ben Fahm al-Salami, rencontre le premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio, le 12 juillet à Riyad (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

Luigi Di Maio à Arab News: « La nomination du représentant de l'UE pour le Golfe illustre l'ambition de travailler ensemble »

  • M. Di Maio se félicite des perspectives de coopération entre l'UE et le Golfe dans les domaines de l'énergie, du climat et des grands projets
  • Il se réjouit de rencontrer des responsables arabes avant la réunion ministérielle UE-CCG d'octobre à Oman, déclare-t-il dans une interview exclusive

RIYAD: À l’occasion de son premier voyage en Arabie saoudite depuis qu'il a été nommé premier représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe, Luigi Di Maio a déclaré à Arab News que les récents événements mondiaux montrent que de nouvelles collaborations sont nécessaires.

Il s’est exprimé ainsi alors qu’on lui demandait si les pays européens pouvaient se permettre d'ignorer la montée en puissance du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et des États arabes du Golfe dans un monde multipolaire.

«Je pense que le monde change et qu'il y a de nouveaux partenariats à bâtir», a déclaré M. Di Maio au cours d'un entretien qui évoquait des sujets aussi variés que le conflit entre la Russie et l'Ukraine ou l'émancipation économique des femmes et des jeunes en Arabie saoudite.

«Il existe de vieux partenariats que nous avons construits au cours des dernières décennies. Mais nous sommes dans une période où tout change? C’est lié à la terrible agression russe contre l'Ukraine, mais aussi à la pandémie.

«Et, dans la région, vous [l'Arabie saoudite et les États du Golfe] prenez des initiatives très intéressantes pour nous et qui sont très bien accueillies si elles sont orientées vers le désamorçage des crises. Je pense donc qu'il ne s'agit pas d'ignorer ou de considérer, mais que nous devons travailler ensemble.»

M. Di Maio, qui a pris ses nouvelles fonctions le 1er juin, a révélé que la création de son poste devrait lever tous les doutes quant à l'intention de l'Union européenne (UE) d'approfondir ses relations avec la région du Golfe.

«Le fait que l'UE et ses 27 États membres aient nommé pour la première fois un représentant spécial pour la région du Golfe témoigne de notre nouvelle ambition de porter notre collaboration à un nouveau niveau stratégique. Et quand je dis “partenariat”, j'entends un véritable partenariat fondé sur le dialogue, le respect et les résultats», a-t-il précisé.

Interrogé sur le fait de savoir si la décision de créer le bureau du représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe avait été accélérée par l'invasion russe de l'Ukraine et la crise énergétique mondiale qui s'en est suivie, M. Di Maio a indiqué que cette décision était antérieure au conflit et qu'elle reflétait plutôt le désir sincère de l'UE de favoriser des relations bilatérales plus étroites.

«Nous avons entamé les négociations et la création d'une communication commune avant l'agression russe contre l'Ukraine», a-t-il affirmé.

«J'étais encore ministre à l'époque. Je me souviens du processus. L'idée reposait sur l'importance que vous avez au niveau multilatéral et bilatéral et la manière dont l'UE peut faire davantage afin d’adapter le niveau du partenariat.»

«Puis l'agression russe a eu lieu. Je pense que c'était une très bonne chose d'approuver la communication commune et de travailler sur la nomination du représentant spécial de l'UE, parce que dans une période où, au niveau multilatéral et bilatéral, tout change dans le cadre géopolitique, il est très important d'être plus proche de nos partenaires, de nos partenaires stratégiques», a-t-il expliqué.

M. Di Maio a commencé sa visite à Riyad par une réunion avec Jasem Albudaiwi, secrétaire général du CCG, au cours de laquelle les parties concernées ont «fait avancer les préparatifs en vue d'un prochain Conseil UE-CCG fructueux le 10 octobre prochain à Oman – une étape clé pour la mise en œuvre de notre partenariat stratégique.»

M. Di Maio a également rencontré le prince Turki al-Faisal, le président du centre roi Faisal pour la recherche et les études islamiques, et Walid A. el-Khereiji, vice-ministre des Affaires étrangères.

Il a ensuite rencontré ses collègues européens, parmi lesquels Patrick Simonnet, ambassadeur de l'UE en Arabie saoudite, ainsi que les autres envoyés européens au Bahreïn et à Oman.

M. Di Maio a même été invité à déguster quelques spécialités saoudiennes.

Bien que l'énergie continue de jouer un rôle clé dans les relations, M. Di Maio a souligné que l'UE et ses États membres étaient enthousiasmés par le programme de réforme sociale et de diversification économique, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite. Selon lui, elle s'aligne sur de nombreux projets de l'UE tels que le plan de relance européen NextGenerationEU, le Pacte vert pour l’Europe (European Green Deal) et l'intérêt croissant de la région pour l'énergie à base d'hydrogène.

«Les projets d'hydrogène que vous développez ici sont très importants et nous pouvons essayer d'établir un dialogue solide sur les ambitions dans le domaine de l'hydrogène, en particulier sur la demande de l'Europe, sur l'hydrogène et sur votre approvisionnement en hydrogène en direction de l'Europe», a-t-il signalé.

«Et, surtout, nous ne parlons pas seulement d'énergie. Nous parlons de technologies et de recherche. Nous parlons d'universités et de facultés. Car tout est lié au nouvel horizon de l'hydrogène et de l'énergie.

«Et vous, en tant que pays fournisseurs d'énergie à l'Europe, vous investissez beaucoup dans les nouvelles technologies, dans les énergies renouvelables. Il s'agit donc d'un domaine fructueux dans lequel nous pouvons dialoguer et essayer de créer davantage de synergies, j'en suis certain.»

Lors de la visite de cette semaine, M. Di Maio a pu constater les progrès de la Vision 2030 depuis son lancement par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, en 2016. Ce dernier a inauguré une série de réformes qui visent à stimuler la participation économique des femmes et des jeunes ainsi qu’à créer un environnement commercial propice hors pétrole au profit de nouvelles industries.

«J'ai rendu visite au Conseil de la Choura hier et on m'a expliqué le nombre de lois qu'ils sont en train de modifier afin d'aligner la Vision 2030 sur le cadre des réglementations du pays», a relevé M. Di Maio.

«Vous êtes en train de transformer votre pays. Et la Vision 2030 est l'un des points importants qui nous montrent ce changement. J'ai rencontré à Bruxelles non seulement votre formidable ambassadeur, mais aussi, par exemple, le directeur général adjoint du projet Neom.

«Lorsque j'ai rencontré SAR le prince héritier, nous avons parlé de Neom et des projets, de la Vision 2030 et de certains projets innovants comme Neom. Je pense que le vrai défi est maintenant d'essayer de travailler ensemble sur ces projets, sur notre Pacte vert, sur notre NextGenerationEU et votre Vision 2030, sur les projets Neom, entre autres.»

M. Di Maio estime qu'il est possible d'accroître considérablement les investissements européens dans les grands projets de l'Arabie saoudite, notamment la ville intelligente Neom, qui prend forme actuellement sur la côte de la mer Rouge de l’Arabie saoudite.

L'UE et l'Arabie saoudite entretiennent déjà des relations étroites en matière de commerce et d'investissement. En effet, l'UE est le deuxième partenaire commercial de l'Arabie saoudite et le premier investisseur direct étranger. M. Di Maio a affirmé qu'il ne doutait pas que les relations en matière de commerce et d'investissement se renforceraient.

«Bien sûr, aujourd'hui, en particulier avec vos nouveaux programmes sur les nouvelles technologies, les nouvelles énergies et même l'éducation, ainsi que les programmes et les projets que nous développons au sein de l'UE, où la Commission européenne et les États membres développent de nouveaux projets orientés de la même manière, dans la même direction, je pense que nous avons l’occasion de faire davantage.»

«Il ne s'agit pas seulement d'augmenter les chiffres, mais d'accroître la substance de nos relations par le biais de ce type de projets liés à l'avenir de nos jeunes et de nos jeunes pays. Il y a alors de quoi se réjouir des nouvelles opportunités qui s'offriront à ces jeunes.»

Les relations entre l'UE et les États du Golfe vont toutefois au-delà du commerce et de l'énergie. M. Di Maio a déclaré que les préoccupations communes en matière de sécurité jouaient également un rôle clé dans le partenariat stratégique.

«Il est très important de dire que dans mon mandat, l'un des piliers est la sécurité», a-t-il assuré.

«Mais pas seulement d'une manière classique – la sécurité maritime, le concept classique de sécurité, ou même la cybersécurité, les initiatives de lutte contre le terrorisme. Nous devons parler, comme je l'ai dit, d'une manière innovante, du lien entre la sécurité et le climat. C’est très important.»

M. Di Maio a ajouté: «Mon mandat consiste à faciliter la recherche de solutions intelligentes, à soutenir les efforts diplomatiques régionaux qui visent à pérenniser les actuels efforts de désescalade. Je suis ici pour écouter, pour comprendre les sensibilités et les priorités des pays de la région. Je me consacre à 100% à cette grande responsabilité et au succès de sa mise en œuvre avec les États membres de l'UE, les institutions de l'UE, avec vous et les pays de la région du Golfe.»

La semaine dernière, les pays du Golfe ont fermement condamné la décision de la Suède d'autoriser un migrant irakien à brûler un exemplaire du Coran dans la capitale Stockholm.

Interrogé sur le rôle de son bureau dans la prévention de tels actes dans le cadre de son mandat de construction d'un partenariat stratégique avec les pays du Golfe, M. Di Maio a déclaré que l'UE rejetait catégoriquement le fait de brûler des textes sacrés, un point de vue qu'il a évoqué lors des réunions de cette semaine.

«Dans toutes les réunions bilatérales que j'ai eues au cours de cette visite, j'ai soulevé ce point dès le début de la réunion afin de dire que cet incendie individuel du Coran est inacceptable et que tout type d'incendie d'un Livre saint est une provocation évidente, un manque de respect, et en même temps, comme je l'ai dit, l'UE le rejette», a-t-il affirmé.

«Je pense que toute forme de racisme, de xénophobie et de provocation n'a pas sa place dans nos sociétés. Le moment est venu de travailler ensemble de manière à éviter une nouvelle escalade et empêcher ces actes de se produire», a-t-il clarifié.

Lors de leur réunion mercredi, M. Albudaiwi, secrétaire général du CCG, a déclaré que M. Di Maio avait fait part des regrets, du rejet et de la condamnation de l'UE concernant l'incendie de l’exemplaire du Coran.

Après avoir été ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre de l'Italie, M. Di Maio a déclaré qu'il avait toujours été favorable à ce que l'UE joue un rôle plus important dans l'établissement de relations entre les Européens et le reste du monde.

«À l'époque où j'étais ministre des Affaires étrangères, pendant deux ans, et avant cela vice-Premier ministre, pendant deux ans, je soutenais totalement l'idée selon laquelle pour être plus forts en tant qu'États membres, nous avions besoin de l'UE comme interlocuteur dans d'autres régions du monde», a-t-il insisté.

«Le continent européen, l'UE en particulier, est la véritable institution qui peut servir d’influence aux États membres de l'UE pour établir de nouveaux partenariats avec le reste du monde.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.