La ruée vers l’oud, « ce parfum du ciel »

Une photo fournie par le ministère saoudien des médias montre un membre du personnel du hajj appliquant du parfum Oud sur le bord protecteur de la «pierre noire», située dans le coin est de la Kaaba, le sanctuaire le plus sacré de l'islam, dans la grande mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 26 juillet 2020. (Ministère saoudien des médias/AFP)
Une photo fournie par le ministère saoudien des médias montre un membre du personnel du hajj appliquant du parfum Oud sur le bord protecteur de la «pierre noire», située dans le coin est de la Kaaba, le sanctuaire le plus sacré de l'islam, dans la grande mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 26 juillet 2020. (Ministère saoudien des médias/AFP)
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Publié le Mardi 28 juillet 2020

La ruée vers l’oud, « ce parfum du ciel »

  • L’Arabie saoudite est considérée comme le plus grand pays importateur et exportateur d’oud, et certains Saoudiens sont devenus conseillers de marques de parfums internationales
  • Les clients européens recherchent de nouvelles senteurs comme l’oud, l’ambre gris et la rose

DJEDDAH: Ces dernières années, les vendeurs d’huile d’oud saoudiens sont venus bouleverser la concurrence dans le secteur des parfums, poussant les plus grandes compagnies internationales à se fournir en huiles essentielles auprès des entreprises saoudiennes.

Dans la région du Golfe, les amateurs de parfum apprécient depuis longtemps les senteurs orientales, et particulièrement celle de l’oud, une huile foncée extraite d’arbres asiatiques.

Plus récemment, les grandes entreprises européennes de parfumerie ont retravaillé la composition de leurs parfums afin de répondre aux demandes de fragrances orientales de la part de leurs clients, tout en restant bien implantés dans une région où le secteur des parfums pèse des milliards de dollars. C’est tout naturellement qu’ils ont choisi d’ajouter de petites quantités d’huile d’oud à leurs parfums.

Pour Abdelrauf Al-Farsi, expert en huile d’oud et copropriétaire d’Exier Al-Oud, une boutique en ligne d’oud et d’extraits aromatiques, les Européens préfèrent généralement choisir leurs parfums auprès de grandes marques mondialement connues, tout en appréciant les nouvelles senteurs comme l’oud, l’ambre gris ou la rose.

« À la différence des consommateurs européens, qui sont plus regardants sur le prix que sur la qualité, les Arabes, et plus particulièrement les Saoudiens, négocient moins avec les vendeurs quand ils trouvent la qualité qu’ils recherchent. C’est la raison pour laquelle ils paient très cher pour se procurer l’oud sous sa forme solide ou liquide », a-t-il précisé.

Al-Farsi explique par ailleurs à Arab News que, si les Saoudiens dépensent facilement leur argent pour l’oud, c’est parce qu’ils l’utilisent à des fins religieuses et sociales. « Ils apprennent même à leurs enfants à l’apprécier dès le plus jeune âge, dit-il. Ils en mettent dans leurs voitures, dans leurs bureaux, quand ils se rendent à la mosquée, ou à l’occasion d’événements comme les mariages ou les réceptions. Ils suivent ainsi la tradition du prophète Mahomet, qui avait mentionné les parfums parmi les choses qu’il préférait. Ce n’est donc pas étonnant si le marché de l’oud en Arabie saoudite est le plus important dans le  monde. »

Selon l’expert, l’Arabie saoudite importe près de 60 % de l’oud écoulé dans les pays du Golfe. Elle est suivie par les Émirats arabes unis (EAU), qui en importent 22 %, puis par Oman et le Koweït.

« L’Arabie saoudite est mondialement considérée comme le plus grand pays importateur et exportateur d’oud. Elle fabrique elle-même des huiles essentielles à base d’oud et certains Saoudiens sont devenus conseillers de maisons de production et de marques de parfums internationales, » ajoute Al-Farsi.

Il souligne que le marché saoudien « a atteint 6,3 milliards de riyals saoudiens [1,43 milliard d’euros] à la fin de l’année 2018. Un an plus tard, les économistes pensent que ce marché continuera de croître de 3 % par an. »

Les Saoudiens ont lancé une plate-forme unique en son genre sur le marché international de l’oud pour commercialiser les produits tirés de cette huile, précise-t-il encore. « Le nom de la plate-forme est « Oud City ». Elle mettra en contact les négociants du Royaume avec les consommateurs partout dans le monde. »

Le premier homme

Al-Farsi rappelle que, bien que le sujet soit controversé, « l’oud est apparu lorsque Adam est descendu du ciel sur la terre. Les historiens estiment qu’Adam et Ève sont tombés sur le sommet d’une montagne du Sri Lanka, et qu’une agréable fragrance fut alors perçue dans toute l’Asie du Sud-Est. On pensait que c’était « le parfum du ciel ». »

Selon Al-Farsi, des études prouvent que le premier homme de cette partie du monde a remarqué l’odeur particulière de variétés d’arbres appelés aquilaria, qui étaient déjà utilisés pour se réchauffer. C’est là que commence l’histoire de l’oud. L’expert précise que quand les prêcheurs musulmans sont arrivés sur ces terres, attirés par les senteurs, ils ont décidé de rapporter chez eux quelques-uns de ces arbres.

« Ce genre d’arbres se trouve dans les forêts tropicales d’Indonésie, du Cambodge, de Malaisie, du Vietnam, du Bangladesh, des Philippines et du nord-est de l’Inde. Les voyages réguliers des Arabes pour rapporter l’oud de ces pays du Sud-Est ont alors commencé. Ainsi est née leur passion pour ce bois résineux foncé et parfumé. »

Il explique également comment ces arbres produisaient leur précieuse huile: ils étaient infestés d’une moisissure appelée « phialophora parasitica » et, en réaction, certains arbres sécrétaient une substance foncée, parfumée et collante, appelée de l’or liquide. Il ajoute que la rareté de cette huile expliquait son prix élevé.

« Après que l’oud ait été introduit dans la péninsule arabique, sa commercialisation s’est développée dans toute la région, dans les marchés à Dumat Al-Jandal, à La Mecque, à Okaz, et même dans le marché du Hajr dans l’actuel royaume de Bahreïn », poursuit Al-Farsi, ajoutant que les dirigeants saoudiens apprécient grandement ces parfums. « La famille royale saoudienne est également connue pour posséder les plus rares, les plus fines et les plus chères espèces d’oud, et les habitants du Golfe et d’Arabie saoudite les aiment particulièrement pour des raisons culturelles et religieuses. »

Selon lui, c’est une substance qui se forme dans certains arbres d’Asie du Sud. « Quand ces arbres sont attaqués par certains champignons, la plante déclenche un mécanisme de défense et produit une résine blanche qui attaque l’organisme. Avec le temps, la teinte de cette substance change et devient brune, puis sa couleur devient plus foncée : c’est l’oud. La quantité d’huile produite dépend principalement du temps que prend l’arbre prend pour se défendre. »

Une fois que l’arbre a été coupé, certains bois sont entièrement touchés par les moisissures, ajoute-t-il. « Les parties partiellement touchées sont cuites, en particulier les parties à pores ouverts. L’eau est ensuite distillée dans des contenants spéciaux pendant cinq ou six jours. Le bois à grain fermé est placé dans des tonneaux pour la fermentation, pendant une semaine ou même un mois, jusqu’à ce que les pores s’ouvrent. »

Un marché miné par les trafics ?

Ses associés et lui, chez Exier Al-Oud, ont pour leur part élaboré une méthode scientifique permettant de traiter le bois en moins de 48 heures. « Cette nouvelle méthode peut fournir un parfum plus fort et prolongé. » La différence entre les divers types d’oud dépend de l’âge des arbres dont ils étaient extraits.

« Les commerçants expérimentés classent généralement cette substance en différentes catégories: AB, super, super double, super triple et huile d’agar subaquatique. Cette dernière est l’espèce la plus chère. Le bois dont il est tiré ne flotte jamais sur la surface de l’eau en raison de la quantité d’huile qu’il contient, sa densité étant plus importante que celle de l’eau », soutient Al-Farsi.

Il estime que le prix de vente du kilogramme d’huile d’agar subaquatique peut varier entre 100 000 SAR (23 000 euros) et 500 000 SAR (113 000 euros).

Al-Farsi précise que l’oud a longtemps souffert de la réputation d’être un marché opaque et miné par les trafics. De nombreux commerçants et des marques ont en effet dupé leurs clients en utilisant le nom de cette substance dans le but de s’enrichir.

Il affirme enfin que les représentants d’oud qui « se respectent » tiennent à importer les huiles essentielles les plus pures. « Certains utilisent l’analyse GC-MS, qui est employée par les plus grands parfumeurs européens, afin de les aider à comparer des huiles essentielles similaires, et de les différencier d’autres extraits. L’analyse révèle si une substance artificielle, ou même naturelle, a été ajoutée à l’huile », conclut le spécialiste.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bella Hadid, nostalgique, plaide la cause de la Palestine

Le top model américano-néerlando-palestinien Bella Hadid a fait vibrer les médias sociaux ce week-end en partageant sur Instagram un carrousel réconfortant de photos d'enfance rares. La jeune femme de 28 ans a ravi ses fans avec des clichés de ses jeunes années. (Getty Images)
Le top model américano-néerlando-palestinien Bella Hadid a fait vibrer les médias sociaux ce week-end en partageant sur Instagram un carrousel réconfortant de photos d'enfance rares. La jeune femme de 28 ans a ravi ses fans avec des clichés de ses jeunes années. (Getty Images)
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  • La mannequin américano-néerlando-palestinienne Bella Hadid a fait sensation ce week-end sur les réseaux sociaux en partageant un carrousel attendrissant de photos d’enfance rares sur Instagram

DUBAI: La mannequin américano-néerlando-palestinienne Bella Hadid a fait sensation ce week-end sur les réseaux sociaux en partageant un carrousel attendrissant de photos d’enfance rares sur Instagram. Âgée de 28 ans, elle a ravi ses fans avec des clichés de ses premières années.

La série commence par une photo de Bella déguisée en cow-girl, coiffée d’un chapeau de paille et chaussée de bottes, lors d’une sortie sur le thème de la ferme.

En légende du carrousel, elle écrit en évoquant sa « petite Bella intérieure » :
« Je la serre dans mes bras aujourd’hui. Une enfant souriante et heureuse. Elle détestait l’appareil photo. Est-ce que ça a changé !? »

Elle ajoute : « Oh et surtout… au cas où vous auriez oublié… LIBÉREZ LA PALESTINE !!!!! Je sais que cette petite boule d’énergie l’aurait crié sur tous les toits. »

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Plus tôt ce mois-ci, Hadid a aussi collaboré avec la maison Chopard, qui a publié de nouvelles images de campagne mettant en vedette la mannequin portant des pièces de haute joaillerie, à l’approche de la Semaine de la couture à Paris.

Dans une photo, elle arbore un collier de diamants orné d’une grande pierre jaune. Sur une autre, elle porte un ensemble assorti composé de boucles d’oreilles pendantes en saphirs et diamants, d’un collier coordonné et d’une bague imposante.

« @BellaHadid incarne l’essence de la haute joaillerie : rayonnante, raffinée, inoubliable. Un hommage à l’élégance intemporelle à l’approche de la Semaine de la Couture à Paris », a écrit Chopard sur Instagram.

Hadid collabore avec la maison suisse depuis 2017, année où elle est devenue l’un des visages de ses collections de haute joaillerie. Elle est depuis apparue dans plusieurs campagnes et a porté leurs créations lors d’événements majeurs comme le Festival de Cannes, le Met Gala ou encore la Fashion Week de Paris.

L’été de Bella Hadid a été bien rempli. En juin, avec l’aide de ses proches, elle a élargi son label de beauté Orebella en lançant une gamme d’accessoires.

La mannequin s’est associée aux fondatrices de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour une collaboration en édition limitée comprenant deux produits : une coque iPhone et un bracelet parfumé.

Sur Instagram, Hadid a écrit pour l’occasion : « Je me sens comme la fille la plus chanceuse du monde de pouvoir créer avec mes sœurs de la beauté. La vie est belle quand on peut voir ses amies réussir. Tellement fière de vous deux. Tellement fière de nos équipes. Tellement fière de nous. Je vous aime tous — merci d’avoir donné vie à cette vision. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com