A San Francisco, la course aux robots-taxis provoque des frictions

La polémique semble prendre: la CPUC, qui devait autoriser fin juin Waymo et Cruise à étendre leurs services, a reporté par deux fois sa décision, désormais attendue le 10 août. (AFP)
La polémique semble prendre: la CPUC, qui devait autoriser fin juin Waymo et Cruise à étendre leurs services, a reporté par deux fois sa décision, désormais attendue le 10 août. (AFP)
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Publié le Dimanche 16 juillet 2023

A San Francisco, la course aux robots-taxis provoque des frictions

  • Avec de simples cônes de chantiers, le groupe arrive à immobiliser pendant de longues minutes les robots-taxis de Waymo et Cruise jusqu'à l'intervention d'un technicien
  • La California Public Utilities Commission, chargée de superviser les véhicules autonomes, pourrait prochainement permettre à Waymo et Cruise d'étendre leurs services

SAN FRANCISCO: Dans l'obscurité de San Francisco, un taxi sans chauffeur ralentit face à des silhouettes masquées qui l'encerclent, tel un animal traqué. L'un des hommes pose un cône sur le capot: interloquée, la voiture autonome allume ses feux de détresse et s'arrête en pleine voie.

Cette semaine, ce curieux manège s'est reproduit des dizaines de fois dans la capitale de la tech. Un groupe de militants s'amuse à désactiver les robots-taxis la nuit pour protester contre leur prolifération, source de frictions entre l'Etat californien et les élus locaux.

"Nous pensons que toutes les voitures sont mauvaises, peu importe qui ou quoi conduit", balance à l'AFP Alex (prénom modifié), un idéaliste du collectif Safe Street Rebel, radicalement pro-piéton et pro-vélo.

Pour lui, ce véhicule futuriste n'est "pas un nouveau mode de transport révolutionnaire", tout juste "un autre moyen d'asseoir la domination de la voiture".

Avec de simples cônes de chantiers, le groupe arrive à immobiliser pendant de longues minutes les robots-taxis de Waymo et Cruise, les deux opérateurs autorisés à San Francisco, jusqu'à l'intervention d'un technicien.

Leur action cumule des millions de vues sur les réseaux sociaux et attise la polémique, au moment-même où la Californie envisage d'autoriser ces entreprises à proposer un service payant dans la ville, 24 heures sur 24.

La California Public Utilities Commission, chargée de superviser les véhicules autonomes, pourrait prochainement permettre à Waymo et Cruise d'étendre leurs services. Elles fonctionneraient alors comme les applications Uber ou Lyft, mais sans chauffeurs.

Berceau des voitures autonomes 

Une perspective qui fait grincer la municipalité. San Francisco a beau être le berceau des voitures autonomes - les premières ont commencé à y circuler dès 2014 avec un chauffeur "de sécurité" -, elle s'inquiète de la multiplication des incidents impliquant des robots-taxis.

Depuis un an, leur expérimentation ne requiert plus d'avoir un humain derrière le volant en cas d'imprévu. Croiser une Jaguar sans personne au volant fait partie du quotidien, pas de la science-fiction.

La robotisation totale de l'expérimentation s'accompagne de désagréments. Voitures arrêtées sur la route, qui bloquent la file de bus ou s'incrustent sur une scène de crime face à des policiers irrités: les véhicules de Cruise et Waymo sont pointés du doigt, même si aucun accident fatal pour les humains n'a été répertorié.

Début juin, un robot-taxi de Waymo a percuté un chien surgissant brusquement dans la rue. L'animal est mort.

Quelques jours plus tard, un membre du conseil municipal de San Francisco, Aaron Peskin, a dénoncé "la décision hâtive de la CPUC d'autoriser une augmentation massive de la circulation (des robots-taxis) dans nos rues".

La ville s'oppose à l'Etat de Californie, seul décideur. Cet hiver, l'autorité des transports du comté de San Francisco a envoyé une lettre à la CPUC répertoriant 92 arrêts intempestifs de voitures autonomes.

La polémique semble prendre: la CPUC, qui devait autoriser fin juin Waymo et Cruise à étendre leurs services, a reporté par deux fois sa décision, désormais attendue le 10 août.

Actuellement, Cruise n'a le droit de faire payer ses courses qu'entre 22h et 6h du matin. Waymo ne peut pas facturer sans humain derrière le volant. Sous ce régime expérimental, les deux entreprises ont toutefois fidélisé des clients.

La sécurité, en débat

Jaeden Sterling embarque ainsi quotidiennement à bord d'un robot-taxi.

"Je les utilise surtout pour des raisons de commodité et de sécurité", raconte ce jeune homme de 18 ans.

Depuis la banquette arrière d'une voiture Waymo, il surveille sur un écran les véhicules, piétons, et autres cyclistes détectés en temps réel par le logiciel.

Cela lui inspire davantage confiance que la conduite "dangereuse" de nombreux chauffeurs VTC qui "sont pressés, car leur salaire est basé sur le nombre de courses qu'ils prennent".

Les arrêts intempestifs des véhicules autonomes lui apparaissent plutôt comme un gage de prudence.

La sécurité est d'ailleurs l'argument principal martelé par Waymo et Cruise.

Les robots-taxis de Waymo ont parcouru "plus d'un million de kilomètres" sans "aucune collision impliquant des piétons ou des cyclistes", rappelle ainsi l'entreprise à l'AFP. Quant aux collisions avec des véhicules, elles "impliquaient des violations des règles ou un comportement dangereux de la part des conducteurs humains".

Mais certains habitants restent méfiants.

"Même si elles étaient vraiment plus sûres, quelle est la garantie qu'un bug vraiment dangereux n'apparaisse pas en production la semaine prochaine?", s'interroge Cyrus Hall, 43 ans.

Pour cet ingénieur informatique, les incidents actuels sont trop importants pour être ignorés. D'autant que San Francisco sert d'exemple, dans un pays où les voitures autonomes débarquent désormais à Los Angeles, Phoenix ou Austin.

"Si elles sont autorisées à devenir un business à part entière (...), la bataille sera beaucoup plus difficile que de s'assurer d'avoir un bon cadre réglementaire dès maintenant", insiste-t-il.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".