Kretinsky proche de reprendre Casino après la défection de l'offre concurrente

L'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky le 22 janvier 2020 à Paris (Photo d'illustration, AFP).
L'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky le 22 janvier 2020 à Paris (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Lundi 17 juillet 2023

Kretinsky proche de reprendre Casino après la défection de l'offre concurrente

  • 3F, la holding par laquelle le trio comptait reprendre Casino, dénonce un «process biaisé», estimant que Casino «a visiblement déjà choisi son repreneur»
  • La direction et les créanciers de Casino doivent examiner l'offre lundi

PARIS: S’estimant trahi par un processus "biaisé" de reprise de Casino, le trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari a jeté l'éponge dimanche et laissé le champ libre à Daniel Kretinsky, à dix jours d'une échéance capitale pour l'enseigne qui croule sous les dettes.

3F, la holding par laquelle le trio comptait reprendre Casino, dénonce un "process biaisé", estimant que Casino "a visiblement déjà choisi son repreneur".

En cause, un manque allégué de coopération et de transparence sur la situation financière de Casino, notamment sur "les besoins de liquidité" et les résultats attendus d'ici à la fin de l'année, mais aussi la trahison imputée à l'un des créanciers avec lequel le trio avait construit son tour de table.

3F accuse le fonds d'investissement Attestor d'avoir contribué à l'offre concurrente "tout en continuant à participer" à ses propres réunions.

Après cet abandon, ne reste donc plus qu'une seule offre, celle du duo de milliardaires composé par le Tchèque Daniel Kretinsky et le financier français Marc Ladreit de Lacharrière.

L'offre de ces derniers a été "un peu modifiée" afin de s'assurer du soutien de davantage de créanciers de Casino, a indiqué dimanche le milliardaire Tchèque au journal Les Echos dans une interview publiée quelques minutes à peine après l'annonce de 3F.

Naouri écarté
La décision sur le repreneur devrait être "prise rapidement" alors que le mur de la dette se rapproche, a toutefois averti M. Kretinsky. Casino a jusqu'au 27 juillet pour trouver un accord de principe avec ses principaux créanciers sur son écrasant endettement, annoncé à 6,4 milliards d'euros à fin 2022.

La direction et les créanciers de Casino, qui sont de grandes banques françaises et européennes, des fonds d'investissements et des acteurs institutionnels, doivent examiner l'offre lundi.

Le plan prévoit désormais l'injection de 1,2 milliard d'euros d'argent frais dont plus de 900 millions d'euros émanant du duo, contre 1,35 milliard dans la proposition initiale.

Le milliardaire Tchèque a aussi fermé la porte au patron historique de Casino, Jean-Charles Naouri, actuel propriétaire du groupe mais qui ne le sera plus au terme de l'opération, quel qu'en soit le dénouement.

"Si nous devenons actionnaires majoritaires, il est clair que la société ne pourra pas être dirigée par Jean-Charles, malgré tout mon respect pour lui", a-t-il déclaré aux Echos.

Francophile, Kretinsky, 48 ans et dont la fortune s'élève à 9,7 milliards de dollars (environ 8,6 milliards d'euros) selon Forbes, a commencé à investir en France en 2018. Il détient des participations dans des médias (Libération, Marianne...), la distribution (Fnac Darty), l'édition (Editis, accord conclu en juin) et l'industrie (essentiellement dans l'énergie).

Baisse du chiffre d'affaires
Le trio Niel-Pigasse-Zouari a aussi regretté dans son communiqué une "situation financière plus dégradée que prévue" de Casino, qui compte 200.000 salariés dans le monde dont 50.000 en France.

Casino avait lui-même annoncé le 12 juillet que son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre serait en forte baisse.

Les deux offres concurrentes s'accordaient sur le fait que la reprise de l'activité devrait passer par une baisse des prix en rayons, un gros travail sur l'offre commerciale et le développement de partenariats.

Le duo Kretinsky-Ladreit de Lacharrière n'envisage ni cession des hypermarchés ni cession du commerçant en ligne CDiscount, selon son entourage.

"Il est inimaginable de fermer le siège de Saint-Etienne", son berceau historique, a répété M. Kretinsky dans son interview aux Echos.

En juin, les représentants des salariés avaient initié un "droit d'alerte économique" pour obtenir davantage d'informations sur la situation financière du groupe tout en étant préoccupés par la cession de 119 magasins Casino à Intermarché.

"On est rassuré que le trio Niel-Pigasse-Zouari se retire car on ne voulait pas de fonds d'investissement vautour. Le projet de Kretinsky est séduisant sur le papier, mais on reste vigilant sur sa faisabilité", a déclaré à l'AFP Thomas Meyer, délégué syndical Unsa du groupe Casino.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait indiqué le 11 juillet que l'Etat veillerait à "la solidité du projet industriel" et à l'avenir des 50.000 salariés du groupe" en France.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com