La broderie «tatreez» au profit des réfugiées palestiniennes

Nadine Maalouf, avec sa mère Nesrine El-Tibi, assure un salaire mensuel à une équipe d'artistes réfugiées : elle leur procure du travail et vend leurs créations dans des foires à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA) (Fournie)
Nadine Maalouf, avec sa mère Nesrine El-Tibi, assure un salaire mensuel à une équipe d'artistes réfugiées : elle leur procure du travail et vend leurs créations dans des foires à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA) (Fournie)
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Publié le Samedi 12 décembre 2020

La broderie «tatreez» au profit des réfugiées palestiniennes

  • Mme Maalouf et Mme El-Tibi ont souhaité rétablir le tatreez en tant qu'art tout en apportant un impact humanitaire positif
  • Leur entreprise sociale emploie des artistes réfugiées et vend leurs créations dans des salons à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

DUBAI : L’ancienne broderie du tatreez nous rappelle souvent les vêtements décoratifs et les motifs élégants qui ornent des articles comme les coussins. Cependant, pour 81 Designs - une entreprise sociale familiale - le tatreez est une opportunité pour assurer un avenir plus confortable et plus prospère à la communauté des Palestiniennes réfugiées au sud du Liban. 

Nadine Maalouf, avec sa mère Nesrine El-Tibi, assure un salaire mensuel à une équipe d'artistes réfugiées : elle leur procure du travail et vend leurs créations dans des foires à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA). 

« Le travail est plein de détails et loin d'être conventionnel, c'est pourquoi il prend énormément de temps », déclare Mme Maalouf. « L'exécution de certaines pièces peut prendre quatre mois. Nous réalisons les pièces pendant toute l’année pour les exposer à la foire car chaque projet prend environ six mois, de son lancement à sa livraison ». 

Selon Mme Maalouf, d'autres entreprises sociales comme la sienne pourraient être créées pour aider (Fournie) 
Selon Mme Maalouf, d'autres entreprises sociales comme la sienne pourraient être créées pour aider (Fournie)

En créant leur entreprise en 2015 pour la lancer deux ans plus tard lors de la foire annuelle Art Dubaï, qui se tient aux EAU, Mme Maalouf et Mme El-Tibi ont souhaité rétablir le tatreez en tant qu'art tout en apportant un impact humanitaire positif. 

Trois années plus tard, la compagnie crée des pièces uniques qui ont préservé et modernisé l'art ancien du tatreez et emploie 20 artistes palestiniennes réfugiées. 

Mme Maalouf a eu l'idée de lancer 81 Designs à la naissance de son fils aîné. Elle a fait des études dans la direction artistique et l'histoire de l'art et a occupé divers emplois après avoir obtenu son diplôme. Mais aucun de ces emplois n'intégrait les éléments artistiques qu'elle aimait. 

Des artistes palestiniennes employées par 81 Designs pour créer des pièces qui préservent et modernisent le tatreez. 

« J'ai eu cette idée en faisant beaucoup de recherches sur les textiles traditionnels et l'art », dit-elle. Je me demandais sans cesse : « Pourquoi n'y a-t-il qu'une forme unidimensionnelle de tatreez » ? 

« C'est une forme d'art. Ainsi, je souhaitais trouver un moyen de recréer ou de donner une plate-forme plus solide à ces dames afin qu'elles puissent conserver leur activité à titre individuel ». 

En raison de la pandémie de Covid-19, les entreprises du Moyen-Orient ont été durement affectées et un grand nombre de personnes ont subi des problèmes économiques et sociaux. Toutefois, 81 Designs a eu la possibilité de collaborer, dans le cadre d'une association à but non lucratif, avec les services de santé d'Abu Dhabi sur le projet « I Am Committed » (Je m’engage), qui vise à faire face au coronavirus. 

« Nous avons créé des bracelets qui sont offerts aux gens dans tous les centres de dépistage des Émirats arabes unis et ils ont été sponsorisés par différentes entreprises de la communauté », précise Mme Maalouf. « Les bracelets incitaient les gens à se faire tester ». 

Maalouf et El-Tibi ont cherché à rétablir le tatreez en tant que forme d'art tout en apportant un impact humanitaire positif (Fournie) 
Maalouf et El-Tibi ont cherché à rétablir le tatreez en tant que forme d'art tout en apportant un impact humanitaire positif (Fournie) 

Selon Mme Maalouf, on pourrait créer davantage d'entreprises sociales comme 81 Designs pour améliorer les conditions de vie des gens. « Lorsque vous créez une entreprise sociale qui fait appel aux compétences des personnes et leur fournit un emploi, je pense que vous inspirez les autres à suivre cet exemple », dit-elle. 

« On voit de nombreuses entreprises sociales émerger de la région. Elles ont un impact important puisqu'elles génèrent des opportunités pour ceux qui sont moins chanceux, mais néanmoins extraordinaires ». 

Cependant, 81 Designs n'a pas toujours connu le succès. Plusieurs ONG ont été contactées au Liban en vue d’obtenir un financement de départ, mais certaines d'entre elles ont trouvé que le concept était trop abstrait et qu'il ne fonctionnerait pas, tandis que d'autres ne parvenaient pas à imaginer le produit final. Cependant, rien de tout cela n'a entravé le succès de Mme Maalouf. 

« Lorsque vous vous établissez en tant qu'entreprise, vous rencontrez des difficultés et il vous suffit de maintenir le cap. Il faut croire en soi. Ayez la conviction que ce que vous créez peut avoir un impact positif sur les autres ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.  


Orabella, la marque de Bella Hadid, lance une nouvelle collaboration

Le top model américano-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires. (Instagram)
Le top model américano-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires. (Instagram)
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  • Hadid a fait équipe avec les cofondateurs de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "bracelet parfumable". 
  • L'étui pour iPhone est orné d'un motif de ciel céleste et d'un délicat croissant de lune, reprenant l'esthétique mystique propre à Hadid.

DUBAI : Le top model américano-néerlando-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires - et elle le fait avec un peu d'aide de ses amis proches.

Hadid a fait équipe avec les cofondateurs de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "bracelet parfumable". 

Bella Hadid s'est associée à Sydney et Devon Lee Carlson, cofondateurs de Wildflower Cases, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "Scentable Wristlet". (Instagram)
Bella Hadid s'est associée à Sydney et Devon Lee Carlson, cofondateurs de Wildflower Cases, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "Scentable Wristlet". (Instagram)

Hadid s'est rendue sur Instagram pour annoncer le lancement, en écrivant : "Je me sens comme la fille la plus chanceuse du monde de pouvoir être créative avec mes sœurs patronnes de la beauté. La vie est belle lorsque nous avons l'opportunité de voir nos amis gagner. Je suis si fière de vous deux. Si fières de nos équipes. Si fiers de nous. Je vous aime tous - merci d'avoir donné vie à cette vision.

"Cases ANDDDD nos bracelets parfumés les plus spéciaux pour garder le parfum orebella de votre choix sur vous à tout moment ! Je voulais fabriquer cet accessoire depuis un moment, j'ai eu l'idée de bracelets parfumés et de bracelets, et mes sœurs ont tout mis en œuvre pour nous. Je vous aime tellement", a-t-elle ajouté.

Dévoilée plus tôt sur Instagram par des photos de la campagne en coulisses, la collaboration associe l'éthique d'Orebella en matière de parfums au style unique de Wildflower en matière d'accessoires de téléphone.

L'étui pour iPhone est orné d'un motif de ciel céleste et d'un délicat croissant de lune, reprenant l'esthétique mystique propre à Hadid. Il fait partie de ce que le trio appelle une "collection de filles", célébrant l'amitié entre Bella, Devon et Sydney.

Le bracelet Scentable, quant à lui, apporte une touche fonctionnelle et parfumée. Conçu pour contenir une petite fiole du parfum emblématique d'Orebella, le bracelet permet aux utilisateurs d'emporter leur fragrance préférée partout où ils vont, fusionnant de manière transparente le style et l'expression sensorielle. 

Orebella, qui a été lancée en mai de l'année dernière avec une ligne de brumes de parfum propres qui a fait salle comble, est née de l'amour de Mme Hadid pour la superposition des parfums, la spiritualité et les rituels de beauté.

À l'époque, Mme Hadid avait écrit sur son site web : "Pour moi, le parfum a toujours été une source d'inspiration : "Pour moi, le parfum a toujours été au centre de ma vie, m'aidant à me sentir responsable de ce que je suis et de ce qui m'entoure. De ma maison aux souvenirs nostalgiques, en passant par ma propre énergie et ma connexion avec les autres, le parfum a été un exutoire pour moi. Il m'a permis de me sentir en sécurité dans mon propre monde".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Riyad célèbre la Fête de la musique dans une ambiance franco-saoudienne

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  • Côté saoudien, la scène a vibré au rythme de Kosh, beatmaker innovant connu pour ses compositions fusionnant instruments traditionnels et basses électroniques puissantes.
  • Cette soirée festive et généreuse a permis d'instaurer un véritable dialogue entre les cultures, en résonance avec l’esprit originel de la Fête de la musique : un art vivant, accessible et fédérateur.

RIYAD : Riyad a donné le coup d’envoi des festivités de la Fête de la musique, célébrée chaque année depuis sa création en 1982, avec une soirée vibrante organisée au Unstable, lieu emblématique de la scène urbaine saoudienne, organisée par l’ambassade de France en Arabie saoudite et l’Alliance française.

Cet événement a rassemblé des artistes français et saoudiens pour un moment musical placé sous le signe de la rencontre et de la créativité.

Parmi les têtes d’affiche françaises, Karimouche a su marquer les esprits. Chanteuse et performeuse inclassable, elle incarne le renouveau du spoken word, un genre à la croisée de la poésie orale, du slam et de la chanson réaliste. Avec sa voix singulière et sa présence scénique magnétique, elle mêle récits personnels, humour piquant et engagement social, le tout dans une langue vive et incarnée. « Je ne connaissais pas Karimouche avant ce soir, et j’ai été bluffée. C’est puissant, drôle, engagé… Elle ne mâche pas ses mots », confie Noura, 28 ans.

À ses côtés, DJ SÔNGE a transporté le public dans un univers sonore dense et hypnotique. Figure montante de la scène électro française, elle explore des paysages musicaux immersifs et afro-futuristes, où les nappes électroniques, les percussions tribales et les harmonies vocales se rencontrent dans un espace sensoriel et onirique. « DJ SÔNGE, c’était une vraie expérience sensorielle. J’avais l’impression de voyager dans un autre monde », raconte Amal, étudiante de 22 ans. « J’aime ça avec la musique électro : elle dépasse les mots. »

Côté saoudien, la scène a vibré au rythme de Kosh, beatmaker innovant connu pour ses compositions fusionnant instruments traditionnels et basses électroniques puissantes.

Enracinée dans le patrimoine sonore du Golfe, sa musique offre un pont audacieux entre modernité et héritage. Autre moment fort de la soirée : la prestation de Seera, jeune artiste folk dont la voix douce et les mélodies épurées ont conquis le public par leur sincérité et leur finesse.

La diversité des styles et des cultures réunis sur scène a été largement saluée par le public. « J’ai adoré le mélange des styles. On passe d’une performance poétique à des beats électroniques, puis à de la folk et tout fonctionne ensemble », s’enthousiasme Julien, un expatrié français de 41 ans.

 « C’est réjouissant de voir des artistes français et saoudiens sur la même scène, dans une telle ambiance, ça donne de l’espoir pour la culture », souligne Youssef, un jeune saoudien.

Cette soirée festive et généreuse a permis d'instaurer un véritable dialogue entre les cultures, en résonance avec l’esprit originel de la Fête de la musique : un art vivant, accessible et fédérateur.

À travers cette soirée haute en couleurs, la Fête de la musique a démontré toute sa capacité à créer des passerelles entre les cultures et à rassembler autour d’un langage universel : celui de la musique. L’enthousiasme du public, la richesse des échanges et l’émotion partagée témoignent d’un véritable engouement pour ce type de rendez-vous artistique en Arabie saoudite.

Pour l’avenir, on peut imaginer que cet événement prenne encore plus d’ampleur, en s’ouvrant à un public plus large et en investissant des espaces en plein air, dans l’esprit originel de la Fête de la musique telle qu’elle est célébrée à travers le monde. Une manière d’amplifier sa portée, de renforcer son caractère festif et populaire, et de faire résonner encore plus loin les voix et les sons de cette belle rencontre franco-saoudienne.

Car la musique a plus que jamais ce pouvoir unique : celui de rassembler, d’émouvoir et d’ouvrir des horizons.


Fête de la musique: grand concert autour de la vasque olympique à Paris

La réinstallation de la vasque olympique 2024 se découpe au coucher du soleil le 12 juin 2025, près d'une structure scénique érigée temporairement pour accueillir le concert de clôture de la Semaine de la musique en France le 21 juin 2025. (AFP)
La réinstallation de la vasque olympique 2024 se découpe au coucher du soleil le 12 juin 2025, près d'une structure scénique érigée temporairement pour accueillir le concert de clôture de la Semaine de la musique en France le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Un concert gratuit XXL célèbre samedi à Paris la Fête de la musique, avec pour point d'orgue le retour de la vasque olympique
  • Le concert, qui démarrera à 21H00 dans les jardins du Louvre, réunit 21 artistes

PARIS: Un concert gratuit XXL célèbre samedi à Paris la Fête de la musique, avec pour point d'orgue le retour de la vasque olympique, qui s'élèvera dans le ciel sur une version inédite d'un tube de Daniel Balavoine et sous une forte chaleur.

Quarante ans après sa sortie, "Sauver l'amour", signé d'une des figures de la chanson française, s'apprête à renaître dans une version électro concoctée par le compositeur Victor le Masne, directeur musical des cérémonies des Jeux de Paris.

Cette chanson, destinée également aux plateformes de streaming, doit accompagner la première élévation de la vasque, prévue chaque soir jusqu'au 14 septembre aux Tuileries.

Le concert, qui démarrera à 21H00 dans les jardins du Louvre, réunit 21 artistes dont Abd al Malik, Alex Montembault ("Starmania"), Bernard Lavilliers, Jeanne Added, Kalash, le groupe La Femme ou encore les jeunes talents Solann, Max Baby et Marine, gagnante de la dernière saison de la Star Academy.

La programmation inclut aussi des artistes à l'écho international, comme la chanteuse Camille, oscarisée avec son partenaire Clément Ducol pour la musique du film "Emilia Perez" de Jacques Audiard, Christine and The Queens, projet artistique de Rahim Redcar qui a séduit le public américain, ou le trio de DJs Major Lazer, avec leur carton planétaire "Lean on".

Environ 35.000 spectateurs sont attendus à l'évènement, diffusé sur France 2, alors que la vague de chaleur que traverse la France doit atteindre son pic samedi d'après Météo-France, avec des températures supérieures à 35°C.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a de son côté demandé aux préfets, dans tout le pays, de maintenir "une extrême vigilance", en raison du "niveau très élevé de la menace terroriste" et des risques de débordements.

- "On arrive" -

Cette année, la Fête de la musique semble susciter un engouement particulier sur les réseaux sociaux auprès des touristes internationaux, notamment Britanniques.

Nombre d'entre eux expliquent dans des vidéos sur la plateforme TikTok vouloir se rendre à Paris pour l'évènement, perçu comme "the place to be". "Que ça vous plaise ou non, on arrive", s'exclame ainsi l'influenceur britannique aux 161.000 abonnés Andrew Ola.

Inspiré de la phrase de Victor Hugo, "La musique, c'est du bruit qui pense", le concert parisien entend célébrer "les plus beaux morceaux du répertoire de ces 40 dernières années (...) pour porter un message de paix", a annoncé le ministère de la Culture.

"The Partisan" de Leonard Cohen, "What's going on" de Marvin Gaye ou encore "Redemption Song" de Bob Marley font partie de cette liste, clin d'œil aux "protest songs", morceaux contestataires aux accents sociétaux ou politiques.

Cet événement clôt la première France Music Week, semaine internationale de promotion de la filière musicale française.

D'un coût global de 7 millions d'euros, elle a associé depuis lundi conférences, démonstrations et concerts d'artistes émergents, dans le but de promouvoir "la richesse de la création musicale" tricolore.

L'État s'est également engagé à financer, à travers la banque publique d'investissement Bpifrance, les entreprises de la filière à hauteur de 500 millions d'euros d'ici 2030, notamment pour accompagner des projets de développement à l'international ou des rachats d'actifs.