La France dit adieu à Jane Birkin, son Anglaise préférée

L'actrice franco-britannique Charlotte Gainsbourg à côté du cercueil de la chanteuse et actrice franco-britannique Jane Birkin lors de la cérémonie funéraire à l'église Saint-Roch à Paris le 24 juillet 2023. (AFP).
L'actrice franco-britannique Charlotte Gainsbourg à côté du cercueil de la chanteuse et actrice franco-britannique Jane Birkin lors de la cérémonie funéraire à l'église Saint-Roch à Paris le 24 juillet 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 24 juillet 2023

La France dit adieu à Jane Birkin, son Anglaise préférée

  • La cérémonie a eu lieu en présence de ses filles, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon qui, fait rare, ont porté le cercueil de leur mère en entrant dans l'église
  • Brigitte Macron et la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, ont également pris place dans l'église, dont le parvis était couvert de fleurs, témoignant de l'émoi national suscité par la disparition de Jane Birkin

PARIS : Des stars et de nombreux anonymes sont venus dire adieu lundi à Jane Birkin, "ex-fan des sixties" comme elle le chantait, lors d'émouvantes obsèques en l'église Saint-Roch à Paris.

La cérémonie a eu lieu en présence de ses filles, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon qui, fait rare, ont porté le cercueil de leur mère en entrant dans l'église.

De nombreuses célébrités étaient également présentes: Etienne Daho, Carole Bouquet, Catherine Deneuve, Yvan Attal, Chiara Mastroianni ou Isabelle Huppert, accueillis par le manager de l'artiste.

Brigitte Macron et la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, ont également pris place dans l'église, dont le parvis était couvert de fleurs, témoignant de l'émoi national suscité par la disparition de la chanteuse et actrice, dimanche dernier à 76 ans.

"Je vois déjà le vide qu'elle nous laisse. C'est ma maman, notre maman. votre maman", a lu Charlotte Gainsbourg, très émue, arrachant des larmes aux anonymes, plus de 1 500, selon une journaliste de l'AFP, rassemblés à proximité de l'église devant un grand écran. L'accès à l'église était réservé à l'entourage.

Audace

Lou Doillon s'est souvenue de nombreux moments partagés avec sa mère et toute sa famille, tous témoignant de l'excentricité, l'audace et l'humour de l'Anglaise préférée des Français. Elle a conclu: "Maman, (...) Merci de ne pas avoir été ordinaire, raisonnable et docile. Ce monde de demain, bien paisible et raisonné, ça m'emmerde déjà".

La cérémonie d'une 1H30 a été célébrée selon le rite anglican et ponctuée de poignants hommages dont celui du médecin qui l'a suivie lors de sa leucémie. Le cercueil a ensuite été porté au son de "La Javanaise", sous les applaudissements nourris du public.

Jane Birkin, Londonienne, naturalisée française mais restée anglaise dans l'inconscient collectif avec ses délicieuses fautes d'accent, faisait partie du paysage depuis plus d'un demi-siècle et sa rencontre avec Serge Gainsbourg à la fin des années 1960.

"Sans elle, il nous manque la lumière, j'adorais cette femme artiste engagée capable d'empathie pour les causes essentielles", a commenté Jean-Baptiste, venu de Bourgogne avec une pancarte indiquant "Merci Jane Birkin" et "Jane Forever".

"Nous sommes venues rendre hommage à celle qui nous a soutenues dès le début en se coupant une mèche de cheveu après le meurtre de Mahsa Amini" en Iran, a expliqué Mahasti, la cinquantaine, portant elle aussi une pancarte: "Merci Jane, les femmes iraniennes ne vous oublieront pas".

"Elle fait partie des étoiles qui transmettent la liberté", a commenté Serge Quin, 60 ans. "Son sourire c'est une époque et une génération qui nous offrait cette spontanéité", a renchéri Bouchra, 50 ans.

"Un jour je l'ai vue à Odéon, j'ai couru vers elle et je lui ai dit que je l'aimais ! Elle m'a fait la bise et souhaité la bonne année", a raconté Christophe Fougeray, 45 ans, "amoureux de Jane depuis l'enfance" et dont il adore la musique autant que les films.

«Icône»

"Ma Jane, grâce à ton talent, ton élégante beauté libre, ton humour piquant, macabre et britannique, tu as accompagné nos adolescences moroses. Nous voulions être toi, ou Serge", avait écrit dans son hommage Etienne Daho, chanteur devenu un proche, collaborateur sur le dernier album de la chanteuse "Oh ! Pardon tu dormais..."

"Partie rejoindre ton Serge, Romy et tous les autres... Un ange de plus... Merci Merci, ma Jane!", a de son côté réagi dans un message transmis lundi à l'AFP Alain Delon, qui avait tourné avec elle dans "La Piscine".

"Parce qu'elle incarnait la liberté, qu'elle chantait les plus beaux mots de notre langue, Jane Birkin était une icône française", avait aussi salué sur Twitter le président Macron.

Depuis que l'artiste a été découverte sans vie à son domicile parisien, les fans se pressent, parfois bouquet de fleurs à la main, au 5 bis de la rue Verneuil à Paris. Lieu où elle résida avec Serge Gainsbourg, quand le couple incarnait l'alliance du chic et du choc, accompagné d'un parfum de scandale.

Des fleurs ont également été accrochées sur la palissade autour de la maison que l'actrice de "La piscine" possédait en Bretagne. Une cérémonie s'est également déroulée lundi en même temps à Lanillis (Finistère), où elle aimait se ressourcer.

La disparition de la chanteuse de "Di Doo Dah" et des "Dessous chics", morte de cause naturelle selon son entourage, est survenue alors que Jane Birkin projetait de remonter sur scène.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.