100 ans après la naissance du PCF, des militants ne lâchent rien

Fabien Roussel et André Chassaigne, du Parti communiste français (PCF), s'adressent à la presse après une réunion d'information présidée par le Premier ministre français avec les chefs des partis politiques à Paris, avant l'annonce probable d'un durcissement des restrictions pour contrer une augmentation alarmante des cas de Covid-19.  (Ludovic MARIN / AFP)
Fabien Roussel et André Chassaigne, du Parti communiste français (PCF), s'adressent à la presse après une réunion d'information présidée par le Premier ministre français avec les chefs des partis politiques à Paris, avant l'annonce probable d'un durcissement des restrictions pour contrer une augmentation alarmante des cas de Covid-19. (Ludovic MARIN / AFP)
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Publié le Dimanche 13 décembre 2020

100 ans après la naissance du PCF, des militants ne lâchent rien

  • A l'heure de la pandémie, les festivités pour le 100e anniversaire du PCF, né en 1920 au congrès de Tours de la scission de la SFIO, ont triste mine
  • "Le communisme, c'est les conquêtes sociales", lance fièrement Hakim, un informaticien de 48 ans. 

PARIS: Ils ont 20 ans ou dépassent les 80. Certains sont profs de facs, d'autres ouvriers à la retraite. Mais hommes et femmes qui militent à la "section" du PCF du XIIIe arrondissement de Paris parlent tous passionnément de "fraternité", "solidarité" et "justice sociale". 

A l'heure de la pandémie, les festivités pour le 100e anniversaire du PCF, né en 1920 au congrès de Tours de la scission de la SFIO, ont triste mine. Ni grands meetings, ni rassemblements festifs. 

Boulevard Vincent Auriol, dans le petit local qui leur sert de QG, les militants et militantes du parti rouge refusent de baisser les bras, quand bien même leur parti ne fait plus recette chez les Français.

Jeudi soir, c'est collage. Tandis que Michel, 81 ans, ancien ouvrier en orfèvrerie, verse précautionneusement la poudre de colle dans un grand sceau d'eau, Victor, étudiant en gestion de 20 ans, touille la mixture qui servira à apposer les affiches créées spécialement par un "camarade" graphiste pour le centenaire du parti.  

"Le collage, ça renforce la cohésion du groupe et la connaissance du terrain", se félicite Jean-Noël Aqua, responsable de la section (une cinquantaine d'adhérents). Une équipe de "colleurs" file vers la Bibliothèque nationale, une autre vers la Butte aux Cailles. Leur mission: trouver des surfaces suffisamment en vue pour que leurs affiches soient remarquées par les passants, sans se faire pincer par la police. Le collage est interdit.   

Bruno Charzat, 49 ans, fervent militant CGT entré il y a peu au "PC", s'est beaucoup amusé en dessinant un Emmanuel Macron cramoisi, couteau entre les dents (détournement ironique de l'image d'Epinal du "Rouge", censé, il y a plusieurs décennies, faire peur au "bourgeois"). Il fait dire au président: "le PCF a 100 ans. Puisque c'est ça, je taxe les actionnaires". 

"L'idée, c'est de faire des images qui provoquent, pour faire réagir ceux qui les regardent", explique Bruno, en passant le balai brosse enduit de colle sur un grand mur lisse de l'arrondissement. 

Engoncés dans leur manteau, anonymisés par le masque qui dissimile leurs traits, les rares passants pressent le pas. L'heure du couvre-feu approche. 

"Militants de terrain" 

"Coller, c'est une tradition, comme distribuer des tracts. C'est important, les tracts, ça permet de nouer des liens et de faire vivre la citoyenneté de base", explique Pierre Busseuil, 66 ans, ancien directeur d'école. Militant depuis 1975, issu d'un "milieu catholique", il a trouvé au PC "quelque chose de fraternel, une recherche de la justice". Et d'affirmer: "Nous sommes des militants de terrain". 

"Nous ne voulons pas devenir un parti d'élus, comme le PS", dit un autre, "ni être un parti élitiste, comme la LCR, un parti où les chefs décident de tout, les militants ne sont rien, comme à LFI". Jean-Luc Mélenchon, que le PCF a soutenu aux deux dernières élections présidentielles, "c'est une caricature", affirme Thao, arrivée en France avec ses parents boat-people, en 1977.  

Régulièrement, la section organise des collectes de vêtements et nourriture en faveur des personnes démunies. Le Secours populaire s'occupe ensuite de la distribution. 

"La solidarité" est une des "valeurs" cardinales dont ils se réclament. Quand ils revendiquent leur communisme auprès de personnes ne partageant pas leurs opinions, ils s'agacent de s'entendre répliquer: "le goulag, vous avez oublié"? 

"Moi je suis entrée au PC après la chute du Mur, en pensant que désormais, il était possible de partir sur de nouvelles bases", confie Anne, 63 ans, professeure d'histoire à l'université de Poitiers.  

"Le communisme, c'est les conquêtes sociales", lance fièrement Hakim, un informaticien de 48 ans. 

"Le parti, c'est la fraternité, c'est lui qui nous tient debout", souffle Michèle, ex-commerçante de 76 ans, qui s'empresse d'offrir café et croissant à René, vieux militant à la barbe en broussaille de 77 ans, fidèle au poste chaque week-end pour vendre l'Humanité sur les marchés. "Je suis au parti depuis 1967. Je n'ai jamais douté", dit celui-ci en saisissant sa pile de journaux. 


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
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  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.