Explications en vue lundi entre Macron et la Convention Climat

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la réunion par vidéoconférence du Sommet de l'ambition climatique 2020 qui se tient au Palais de l'Élysée à Paris. (Yoan VALAT / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la réunion par vidéoconférence du Sommet de l'ambition climatique 2020 qui se tient au Palais de l'Élysée à Paris. (Yoan VALAT / POOL / AFP)
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Publié le Dimanche 13 décembre 2020

Explications en vue lundi entre Macron et la Convention Climat

  • Emmanuel Macron rencontre lundi la Convention citoyenne pour le climat (CCC) pour des échanges qui s'annoncent vifs, sur fond de tensions autour d'un éventuel détricotage de leurs propositions pour lutter contre le réchauffement climatique
  • A partir de 17 heures, Emmanuel Macron "les écoutera, leur répondra et pourrait annoncer les derniers arbitrages" avant la présentation du projet de loi climat attendue fin janvier

PARIS : Emmanuel Macron rencontre lundi la Convention citoyenne pour le climat (CCC) pour des échanges qui s'annoncent vifs, sur fond de tensions autour d'un éventuel détricotage de leurs propositions pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ce troisième rendez-vous depuis le début de l'année sera selon l'entourage présidentiel l'occasion d'une "discussion franche et directe" entre le président et les 150 membres de la Convention, présents au Cese (Conseil économique, social et environnemental) à Paris ou en visioconférence. 

A partir de 17 heures, Emmanuel Macron "les écoutera, leur répondra et pourrait annoncer les derniers arbitrages" avant la présentation du projet de loi climat attendue fin janvier.

Ni le "comité de gouvernance" de la CCC, ni les "garants", dont le réalisateur et militant écolo Cyril Dion avec qui le chef de l'Etat a récemment échangé des piques, ne seront présents. La rencontre, à l'initiative de l'Elysée, n'entre en effet pas dans le processus prévu de la convention, qui tiendra une dernière session après la traduction de ses mesures, pour évaluer la réponse de l'exécutif.

Emmanuel Macron, qui avait lancé cet exercice inédit dans la vie politique française au sortir de la crise des "gilets jaunes", déclenchée par la création d'une taxe carbone sur les carburants, avait rencontré une première fois la CCC le 10 janvier dernier, à mi-chemin de ses travaux.

Il avait alors assuré à ses membres que des "décisions fortes" seraient prises sur la base de leurs propositions, dont certaines pourraient être soumises à référendum, idée toujours sur la table.

Filtre ? 

Ils s'étaient ensuite retrouvés fin juin à l'Elysée, le chef de l'Etat s'engageant à reprendre "sans filtre" 146 des 149 propositions de la CCC, visant à réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France "dans un esprit de justice sociale".

Mais depuis, les citoyens tirés au sort et qui ont travaillé d'arrache-pied pendant neuf mois, ont regretté le manque d'"ambition générale" pour le climat et de "soutien clair" de l'exécutif à leurs propositions.

Et ces derniers jours, certains ont peu apprécié les déclarations du président dans un entretien à Brut: "Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran". Emmanuel Macron, qui avait déjà fait grincer des dents en septembre en qualifiant leur demande de moratoire sur le déploiement de la 5G de "retour à la lampe à huile", a assuré n'avoir "pas de leçons à recevoir" car "personne n'en a autant fait depuis dix ans" sur l'environnement.

Face aux critiques, l'exécutif souligne aussi avoir été accaparé par la crise du Covid-19, qui a pris le dessus sur tous les autres dossiers. 

Et qui a aussi conduit à octroyer des milliards d'aides à des secteurs très polluants, automobile ou aérien notamment, et reporter ou alléger des propositions de la CCC les concernant.

Rabot 

Les inquiétudes n'ont pas été apaisées par une série de réunions cette semaine pour présenter les orientations gouvernementales sur la loi climat, qui doit traduire environ 40% des propositions de la CCC, d'autres trouvant place dans le budget ou le plan de relance, ou étant d'ordre réglementaire.

"Beaucoup de nos mesures sont présentes, mais un peu rabotées, c'est mi-figue mi-raisin," estime Grégoire Fraty, coprésident de l'association "Les 150", qui rassemble la majorité des participants. "On a pas mal de questions à lui (Emmanuel Macron) poser, on a besoin de précisions".

Cyril Dion, qui a lancé une pétition en ligne pour "sauver la CCC" avec plus de 400.000 signatures en trois semaines, espère que la réunion pourra "encourager le président à revoir ses ambitions à la hausse".

D'autant que la France ne tient déjà pas ses engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, alors même que l'Union européenne vient d'en adopter de plus strictes à l'occasion du cinquième anniversaire de l'accord de Paris.

"La loi climat est une formidable avancée. Avec elle, nous allons faire rentrer l'écologie dans le quotidien des Français. Mais il nous faut aller encore beaucoup plus loin", reconnaissait d'ailleurs Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, jeudi dans une tribune collective sur le jdd.fr.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.