En l’absence de Tebboune, le pouvoir est-il vacant en Algérie ?

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors de la cérémonie officielle de prestation de serment dans la capitale Alger le 19 décembre 2019. Tebboune le 11 décembre a marqué un an depuis son élection, mais l'a passé à l'étranger en convalescence du coronavirus alors que son pays est au bord d'une crise institutionnelle. (Ryad Kramdi / AFP)
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors de la cérémonie officielle de prestation de serment dans la capitale Alger le 19 décembre 2019. Tebboune le 11 décembre a marqué un an depuis son élection, mais l'a passé à l'étranger en convalescence du coronavirus alors que son pays est au bord d'une crise institutionnelle. (Ryad Kramdi / AFP)
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Publié le Dimanche 13 décembre 2020

En l’absence de Tebboune, le pouvoir est-il vacant en Algérie ?

  • Arrivé au pouvoir le 12 décembre 2019 avec des velléités réformatrices censées jeter les bases d'une "Algérie nouvelle", M. Tebboune, 75 ans, incarne aujourd'hui un pays dans l'impasse
  • Le 1er anniversaire de sa victoire, Abdelmadjid Tebboune l'a passé en convalescence dans un lieu non précisé d'Allemagne

PARIS : Un an après l'élection du président Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie est au bord d'une crise institutionnelle en l'absence prolongée du chef de l'Etat, toujours convalescent en Allemagne où il a été soigné du coronavirus pendant un mois.

Arrivé au pouvoir le 12 décembre 2019 avec des velléités réformatrices censées jeter les bases d'une "Algérie nouvelle", M. Tebboune, 75 ans, incarne aujourd'hui un pays dans l'impasse et des institutions bloquées. Comme un retour vers le passé, après les espoirs du mouvement de contestation ("Hirak").

Le 1er anniversaire de sa victoire, Abdelmadjid Tebboune l'a passé en convalescence dans un lieu non précisé d'Allemagne. Pourtant, le 30 novembre, la présidence avait annoncé son retour "dans les prochains jours", réaffirmant qu'il était en "voie de guérison".

M. Tebboune n'est pas apparu en public depuis le 15 octobre, une absence qui alimente rumeurs et désinformation.

Elle a replongé l'Algérie dans les affres humiliantes de la fin du règne de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika, quand ce dernier, frappé par un AVC en 2013, avait continué, impotent et aphasique, à assumer la charge présidentielle avant d'être chassé du pouvoir en avril 2019 par le Hirak.

Vacance du pouvoir ?

L'incertitude politique, à laquelle le retour de M. Tebboune ne mettrait pas nécessairement fin, a poussé certaines voix à réclamer l'application de l'article 102 de la Constitution, relatif à la vacance du pouvoir, afin d'éviter une crise institutionnelle.

En cas de maladie ou de démission du président, il revient au Conseil constitutionnel de constater l'état d'empêchement du chef de l'Etat. C'est le président par intérim du Sénat, en l'occurrence Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d'indépendance âgé de 89 ans, qui assure l'intérim pendant une période maximale de 90 jours, en attendant l'élection d'un nouveau président.

"Nous devons être solidaires et régler nos problèmes internes entre nous", a plaidé samedi le Premier ministre Abdelaziz Djerad, sans mentionner M. Tebboune parti pour l'Allemagne le 28 octobre.

Pilier du régime, l'armée reste elle la grande muette.

Officiellement, M. Tebboune tient toujours les rênes de l'Etat. Mais ce dernier n'a pu exercer aucune de ses prérogatives depuis près de deux mois: il n'a pas promulgué la nouvelle Constitution -projet phare de son programme électoral-, ni signé la loi de Finances 2021.

Elu lors d'un scrutin largement boudé par la population et de ce fait souffrant d'un manque de légitimité, il avait d'abord tendu la main au "Hirak béni", mouvement antirégime suspendu en raison de l'épidémie Covid-19.

Il avait aussi promis de bâtir une économie "forte et diversifiée", à même de réduire l'hyperdépendance de l'Algérie aux hydrocarbures.

"Malgré son handicap de départ, M. Tebboune pouvait se créer une légitimité, en lançant de grands projets de renouveau politique, économique et institutionnel. Il n’a pas pu, ou su le faire. Son action n’a pas créé d’adhésion, encore moins d’enthousiasme", constate le journaliste et écrivain Abed Charef.

"La présidence de M. Tebboune a perdu toute crédibilité. Elle devient un handicap pour le pays."

"Prêches et blablas"

Un an après la présidentielle, force est de constater que des militants du Hirak, des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs proches de la contestation sont toujours la cible de poursuites judiciaires, quand ils ne sont pas emprisonnés.

Sur le plan marcroéconomique, l'Algérie voit fondre ses réserves de change, les liquidités s'assécher et un marché pétrolier toujours déprimé par la crise sanitaire.

Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), l'Algérie devrait subir une récession de 5,2% en 2020 ainsi qu'un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région.

Pour des économistes, le pays a épuisé toutes les possibilités offertes pour le financement du déficit, y compris la planche à billets, et le recours au financement extérieur sera "inéluctable" dans les prochains mois, malgré les assertions contraires des autorités.

Reflet des temps, dans un tableau intitulé "Que faire de son temps en Algérie?", l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud décrit un "pays sans loisirs, sans joie... vieux et ennuyeux".

"Il s’est libéré pour s’enfermer. Il est mort jeune pour vieillir sans fin. Tout le reste est prêches et blablas."

 


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com