Le pape François attendu à Lisbonne par des jeunes du monde entier

Des biscuits à l'effigie du Pape François à la pâtisserie Balcao do Marques à Lisbonne le 28 juillet 2023. (Photo Patricia De Melo Moreira / AFP)
Des biscuits à l'effigie du Pape François à la pâtisserie Balcao do Marques à Lisbonne le 28 juillet 2023. (Photo Patricia De Melo Moreira / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 30 juillet 2023

Le pape François attendu à Lisbonne par des jeunes du monde entier

  • Jorge Bergoglio, dont le style direct et spontané connaît une forte popularité chez les jeunes, devrait aborder des thèmes chers à cette génération tels que le défi du réchauffement climatique
  • Après Rio de Janeiro (2013), Cracovie (2016) et Panama (2019), il s'agit des quatrièmes JMJ pour François, qui se déplace désormais en fauteuil roulant ou appuyé à une canne

CITÉ DU VATICAN, Saint-Siège : Deux mois après une lourde opération à l'abdomen, le pape François est attendu mercredi à Lisbonne pour les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), une visite de cinq jours en présence d'un million de jeunes catholiques du monde entier.

Hospitalisé deux fois depuis le début de l'année, le jésuite argentin de 86 ans a pourtant un programme chargé pour ce 42e voyage à l'étranger depuis son élection en 2013, avec pas moins de 11 discours et une vingtaine de rendez-vous.

Jorge Bergoglio, dont le style direct et spontané connaît une forte popularité chez les jeunes, devrait aborder des thèmes chers à cette génération tels que le défi du réchauffement climatique, alors que l'Eglise catholique, en perte de vitesse en Europe, est en pleine réflexion sur son avenir.

Les organisateurs attendent environ un million de pèlerins de tous les continents pour cette semaine de rendez-vous festifs, culturels et spirituels qui s'ouvrira dès mardi, tandis que le gouvernement portugais a évoqué un chiffre qui se situerait «entre 1 et 1,5 million».

S'agissant de «la visite papale la plus longue jamais réalisée au Portugal», elle mobilisera 16.000 membres des forces de l’ordre, de la protection civile et du service d'urgences médicales, a indiqué le responsable du Système de sécurité intérieure, Paulo Viseu Pinheiro.

Plusieurs routes et stations de métro seront fermées, un défi pour cette ville de 550.000 habitants qui accueille déjà de nombreux touristes en cette période estivale.

- Rencontre avec des victimes -

Dès son arrivée mercredi, le pape s'exprimera une première fois devant les autorités du pays et le corps diplomatique. Jeudi et vendredi, il rencontrera des jeunes de différents groupes ainsi que des bénévoles.

Samedi, il passera la matinée au célèbre sanctuaire marial de Fatima, situé à 130 km au nord de Lisbonne, où il s'était déjà rendu en 2017, et participera à une grande veillée dans un parc du centre de Lisbonne, avant de présider la messe finale le lendemain.

Sur la principale place de la capitale, des drapeaux verts aux couleurs des JMJ entourent l'immense statue du Marquis de Pombal. Un peu plus haut, la structure métallique de l'autel qui accueillera la cérémonie d'accueil prend forme sur les hauteurs du parc Edouard VII, qui domine les vieux quartiers de la capitale portugaise bordés par le fleuve Tage.

Selon la Conférence épiscopale portugaise et le responsable du Comité organisateur local des JMJ, le pape doit également rencontrer en privé des victimes d'agressions sexuelles sur mineurs commises par des membres du clergé portugais, six mois après la publication d'un rapport choc par une commission d'experts indépendants. Le Vatican n'a pas confirmé cette rencontre.

Selon le document, demandé par la hiérarchie catholique portugaise, au moins 4.815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l'Eglise depuis 1950.

- Programme «flexible» -

Comme le reste de l'Europe, le Portugal, où 80% des 10 millions d'habitants se définissent comme catholiques, est confronté à «un recul de la religiosité». Mais «certains groupes restent assez forts», chez les étudiants universitaires par exemple, affirme à l'AFP José Pereira Coutinho, sociologue de la religion à l'Université catholique portugaise.

«Beaucoup de jeunes que j'ai rencontrés ne vont pas régulièrement à la messe du dimanche (...) Le pape François est une grande force d'attraction pour ces jeunes qui ont un rapport avec l'Eglise très distant. Cela réclame un modèle différent de notre part», confie à l'AFP l'évêque auxiliaire de Lisbonne et président de la Fondation JMJ, Américo Aguiar.

Initialement prévu en août 2022, cet évènement créé en 1986 par Jean Paul II et qui consitue le plus grand rassemblement catholique au monde, avait été reporté en raison de la pandémie.

Après Rio de Janeiro (2013), Cracovie (2016) et Panama (2019), il s'agit des quatrièmes JMJ pour François, qui se déplace désormais en fauteuil roulant ou appuyé à une canne.

Son programme pourrait être aménagé en fonction de son état de santé «autour des rendez-vous essentiels», a indiqué Mgr Aguiar.

«Nous sommes conscients des limites du pape», a-t-il affirmé à l'AFP en ajoutant que les organisateurs s'efforçaient au maximum de «réduire autant que possible la montée et la descente de voiture».

Malgré ces alertes médicales à répétition, François continue de voyager. Après Lisbonne, il doit se rendre en Mongolie début septembre et à Marseille, dans le sud de la France, les 22 et 23 septembre.

 

 


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Short Url
  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
Short Url
  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com