Ethiopie: L'OMS dénonce les violences en Amhara qui «entravent l'aide humanitaire»

Le commandant en chef des forces rebelles du Tigré, le général Tadesse Worede (à gauche), et le chef d'état-major des forces armées éthiopiennes, le maréchal Berhanu Jula (deuxième à gauche), lors de la cérémonie de signature de la déclaration de la réunion des commandants supérieurs sur la mise en œuvre de l'accord de cessation permanente des hostilités entre le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), à Nairobi, le 12 novembre 2022 (Photo Yasuyoshi CHIBA / AFP).
Le commandant en chef des forces rebelles du Tigré, le général Tadesse Worede (à gauche), et le chef d'état-major des forces armées éthiopiennes, le maréchal Berhanu Jula (deuxième à gauche), lors de la cérémonie de signature de la déclaration de la réunion des commandants supérieurs sur la mise en œuvre de l'accord de cessation permanente des hostilités entre le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), à Nairobi, le 12 novembre 2022 (Photo Yasuyoshi CHIBA / AFP).
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Publié le Lundi 07 août 2023

Ethiopie: L'OMS dénonce les violences en Amhara qui «entravent l'aide humanitaire»

  • Ces troubles dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique interviennent seulement neuf mois après la fin d'un conflit dévastateur dans la région voisine du Tigré, qui a aussi impliqué des combattants de l'Amhara
  • Les forces amhara ont été des alliés du gouvernement fédéral dans sa guerre contre les autorités dissidentes de la région du Tigré (fin 2020 à fin 2022)

NAIROBI : "Les violences en cours" en Amhara entravent l'aide humanitaire dans cette région du nord de l'Ethiopie, a déploré dimanche le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en appelant à la paix et en demandant un "accès ininterrompu" à la zone.

Ces affrontements entre combattants locaux et armée dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique interviennent seulement neuf mois après la fin d'un conflit dévastateur dans la région voisine du Tigré, qui a aussi impliqué des combattants de l'Amhara.

Le gouvernement du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé samedi avoir procédé à des arrestations liées à "la crise sécuritaire en région Amhara", après y avoir imposé la veille l'état d'urgence.

Dimanche, le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, originaire d'Ethiopie, a indiqué que son organisation était "préoccupée par les violences en cours".

"L'accès humanitaire est difficile en raison du blocage des routes. Les communications sont difficiles en raison de la suspension d'internet", a-t-il déclaré sur Twitter, rebaptisé X.

Coups de feu 

"Nous appelons à l'accès ininterrompu et à la protection du système de santé dans l'Amhara, pour que l'OMS et ses partenaires puissent continuer d'y travailler. Et surtout, nous appelons à la paix", a-t-il ajouté.

Samedi, les combattants de la milice nationaliste amhara Fano contrôlaient trois grandes villes de la région, selon des habitants: Lalibela, Gondar et Dessie.

Et si aucun nouvel affrontement n'était recensé à Lalibela, des habitants de Gondar et Bahir Dar, la capitale administrative de l'Amhara ont indiqué avoir entendu des coups de feu à la nuit tombée dimanche.

La Commission éthiopienne des droits de l'Homme avait indiqué vendredi que des civils avaient été attaqués, des propriétés endommagées et les services de transport et l'internet suspendus dans plusieurs zones de l'Amhara.

La compagnie aérienne nationale Ethiopian Airlines a elle suspendu ses vols vers Dessie, Lalibela et Gondar.

Les Etats-Unis se de leur côté sont déclarés "préoccupés" par ces violences.

Les tensions dans la région sont allées croissant depuis avril, lorsque le gouvernement a annoncé vouloir démanteler les "forces spéciales", des unités paramilitaires créées par de nombreux États régionaux depuis une quinzaine d'années. Les nationalistes amhara ont protesté contre cette mesure, estimant que le gouvernement veut affaiblir leur région.

Ces dernières semaines, les affrontements entre l'armée et des combattants de Fano se sont intensifiés, conduisant les pays étrangers à déconseiller les voyages dans la zone.


Vingt militaires turcs tués dans le crash d'un avion en Géorgie

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
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  • Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130
  • Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil

ISTANBUL: Vingt militaires turcs sont morts dans le crash mardi d'un avion cargo militaire turc dans l'est de la Géorgie, a annoncé mercredi le ministère turc de la Défense.

Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130.

Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil.

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi.

L'épave de l'appareil avait été localisée en fin d'après-midi à quelques kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise.

Des vidéos amateurs filmées par des témoins du crash montrent un appareil qui chute en tournoyant, laissant un panache de fumée blanche dans son sillage, avant de s'écraser au loin en dégageant une épaisse colonne de fumée noire.

Sur ces images, l'appareil apparaît déjà en partie désintégré lors de sa chute.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait évoqué dès mardi après-midi des "martyrs", sans toutefois faire état d'un bilan.

Les autorités géorgiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour éclaircir les circonstances du crash.

Les C-130 Hercules sont des avions militaires de fabrication américaine développés par Lockheed Martin et produits depuis les années 1950. Ils sont encore très populaires à travers le monde.


La BBC doit «se battre» pour défendre son journalisme, dit le DG sortant

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
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  • Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public
  • Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump

LONDRES: La BBC doit "se battre" pour défendre son journalisme, a déclaré mardi le directeur général sortant de la BBC, Tim Davie, alors que le groupe public britannique est menacé de plainte en diffamation par Donald Trump.

Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public, rapportés par la chaîne BBC News.

Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui donnait l'impression que le président sortant incitait explicitement ses partisans à une action violente contre le Congrès.

"Nous avons fait une erreur, et il y a eu un manquement à nos règles éditoriales", a reconnu Tim Davie, expliquant qu'il avait assumé sa "part de responsabilité" en démissionnant.

Il n'a toutefois pas mentionné directement la menace d'action en justice lancée par Donald Trump, ni la date de son départ effectif, lors de cette visioconférence avec le président de la BBC, Samir Shah.

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC".

"Mais nous nous en sortirons", et "nous devons nous battre pour défendre notre journalisme", a-t-il insisté.

"Nous sommes une organisation unique et précieuse, et je vois la liberté de la presse mise à rude épreuve, je vois son instrumentalisation", a-t-il encore ajouté.


Le président allemand demande à son homologue algérien de gracier l'écrivain Boualem Sansal

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
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  • "Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays"
  • Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...)"

BERLIN: Le président allemand a exhorté lundi son homologue algérien à gracier l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au coeur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris.

Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".

"Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays", a estimé le président allemand, dans un communiqué.

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs.

Selon des spécialistes à Alger, le fait que la présidence et la télévision publique reprennent les éléments de langage du président allemand peut être perçu comme un signe positif.

Mais aucune indication n'a été donnée quant au calendrier de la prise de décision par le président algérien.

Dans une longue interview accordée en septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait par ailleurs évoqué la possibilité de se rendre en Allemagne fin 2025 ou début 2026.

Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, le romancier et essayiste franco-algérien Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné que la France menait un "dialogue exigeant" avec Alger pour obtenir la libération de Boualem Sansal.

L'affaire s'inscrit dans un contexte d'hostilité entre Paris et Alger, qui sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s'est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d'autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.