Dans les Pyrénées, les glaciers déposent le bilan

Le glaciologue français Pierre René et le champion du monde de snowboard et enfant des Pyrénées Mathieu Crépel entrent dans le glacier des Oulettes de Gaube, le 21 juillet 2023 dans le parc national des Pyrénées, à Cauterets (AFP).
Le glaciologue français Pierre René et le champion du monde de snowboard et enfant des Pyrénées Mathieu Crépel entrent dans le glacier des Oulettes de Gaube, le 21 juillet 2023 dans le parc national des Pyrénées, à Cauterets (AFP).
Cette photographie prise le 21 juillet 2023 montre l'eau s'écoulant de la fonte du glacier des Oulettes de Gaube, dans le parc national des Pyrénées, à Cauterets (AFP).
Cette photographie prise le 21 juillet 2023 montre l'eau s'écoulant de la fonte du glacier des Oulettes de Gaube, dans le parc national des Pyrénées, à Cauterets (AFP).
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Publié le Samedi 05 août 2023

Dans les Pyrénées, les glaciers déposent le bilan

  • Comme à son habitude, le glaciologue Pierre René grimpe les mains dans le dos jusqu'au refuge des Oulettes situé à 2 150 m d'altitude
  • En 2050, il n'y aura plus de glaciers dans les Pyrénées

CAUTERETS, France: Niché au creux des falaises, le glacier des Oulettes de Gaube a perdu de sa vivacité. L'immense masse de glace d'autrefois n'offre plus désormais qu'une mince étendue et ses jours sont comptés, bouleversant à tout jamais le paysage pyrénéen.

Comme à son habitude, le glaciologue Pierre René grimpe les mains dans le dos jusqu'au refuge des Oulettes situé à 2 150 m d'altitude. Accompagné de Mathieu Crépel, champion du monde de snowboard et enfant des Pyrénées, il traverse des sites verdoyants et croise quelques isards et marmottes dont la quiétude est à peine perturbée par les randonneurs.

La veille, un groupe de quatorze jeunes s'est fait une sacrée frayeur quand des pierres ont chuté sur leur chemin. Les éboulis sont de plus en plus fréquents; le réchauffement climatique fait son oeuvre. En 2050, il n'y aura plus de glaciers dans les Pyrénées.

"Les glaciers dans les Pyrénées vont complètement disparaître. On n'a pas la date précise mais c'est une certitude parce que l'augmentation globale des températures est très rapide", assure Pierre René, après avoir jeté un oeil dans une grotte de glace naturelle façonnée en nid d'abeilles aux nuances étincelantes de bleu et blanc et dont l'avenir est compromis.

Qu'adviendra-t-il de cette montagne lorsque les glaciers auront complètement fondu sous la pression du réchauffement climatique?

"Une des premières conséquences c'est une transformation irréversible des paysages", explique Pierre René, expert de ce glacier dont la fonte est le "reflet de ce qu'il se passe en direct au niveau climatique".

Vie «à crédit» 

Perché à seulement 2 400 m d'altitude quand les glaciers n'apparaissent généralement pas en dessous de 3 000 m, le glacier des Oulettes survit dans le massif du Vignemale (Hautes-Pyrénées), protégé du soleil. Mais il fond inlassablement.

"Depuis 1850, il a perdu pratiquement 600 mètres de longueur, ce qui est plus de la moitié de sa taille. Et depuis 1980, sa diminution de longueur s'est accélérée en lien avec l'augmentation globale du réchauffement. Sur les vingt dernières années, j'ai observé tout simplement la division par deux du nombre de glaciers dans les Pyrénées. Mais aussi la division par deux de la surface totale de ces glaces pyrénéennes, donc une évolution sans appel", constate le glaciologue.

Selon l'expert, il y avait une centaine de glaciers dans les Pyrénées autour du milieu du XIXe siècle. Aujourd'hui, une vingtaine ont disparu, emportant avec eux une part de la biodiversité montagnarde.

"L'hiver, le glacier grossit par les cumuls de neige, qui en se tassant devient de la glace au fil des années. L'été, les températures positives font fondre le glacier. Si l'ensemble du cumul de neige de l'hiver fond, ça attaque ensuite la réserve et là, on entre dans un déficit annuel du glacier, le glacier vit à crédit et il diminue de volume", analyse Pierre René.

En 2022, la fonte a atteint un niveau record, achevant le détachement de deux plaques basses, initié il y a 15 ans.

Pratiquant de la montagne, Mathieu Crépel a un pincement au cœur quand il regarde ces glaciers s'amenuiser mais il appelle à un "devoir de mémoire pour les générations futures" et à ne surtout pas déserter la montagne.

"Il faut essayer de se connecter à notre environnement, apprendre à l'aimer, le respecter au maximum dans un questionnement sans pression parce que c'est anxiogène et aussi très culpabilisant. On doit comprendre les enjeux pour s'adapter au mieux, être curieux", souligne le snowboarder.

Il a réalisé l'année dernière l'ascension de Vinhamala, une voie d'alpinisme de 900 mètres près du glacier des Oulettes, dont il a fait un film pour témoigner "d'un paysage qui change".

Auteur de multiples ouvrages et guide de haute montagne, Patrice de Bellefon, 87 ans, parle d'une "modification très profonde".

"La face nord du Vignemale avec l'effacement de tous ces névés, c'est beaucoup moins beau que ce n'était. Et la moyenne montagne va évoluer, les grandes forêts de hêtres sont menacées", souligne cette personnalité pyrénéenne.

"La montagne change, on est obligé de changer aussi. Il y aura un décalage dans la pratique et peut-être la tentation de découvrir d’autres choses", philosophe-t-il.

Un jour, les glaciers pourraient revenir. Dans une centaine de milliers d'années, peut-être.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.