Au Pakistan, le marasme de l'industrie textile, ébranlée par l'instabilité politique et économique

Sur cette photo prise le 20 juillet 2023, des ouvriers du textile arrangent des rouleaux de fil à Kohinoor Mills à Lahore. (AFP)
Sur cette photo prise le 20 juillet 2023, des ouvriers du textile arrangent des rouleaux de fil à Kohinoor Mills à Lahore. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Au Pakistan, le marasme de l'industrie textile, ébranlée par l'instabilité politique et économique

  • La filière textile pakistanaise, comme d'autres, a souffert du ralentissement de la consommation mondiale et de la hausse des coûts de l'énergie, après le déclenchement de la guerre en Ukraine
  • Le Pakistan, qui s'est mieux sorti que d'autres de la période Covid, avait vu ses exportations textiles augmenter de 25% en 2021-2022. Mais en 2022-2023, elles ont chuté de 15%, à 16,5 milliards de dollars

LAHORE: "Quand vous perdez votre boulot, votre vie s'arrête". Lubna Babar a été licenciée en début d'année, victime de la crise de l'industrie textile pakistanaise, qui perd du terrain face à ses concurrentes asiatiques.

"Nous avons travaillé en usine pendant des années (...) Le jour où vous êtes renvoyée, c'est la fin de l'histoire", confie à l'AFP cette ouvrière de 43 ans, qui vit à Lahore (centre-est).

"Nous, les femmes, nous nous sommes enlacées et avons crié. La grande question était: +Que va-t-on faire maintenant?+. Même quand nous travaillions, nous n'arrivions pas à faire face à toutes les dépenses de notre foyer", raconte cette mère de trois enfants.

La filière textile pakistanaise, comme d'autres, a souffert du ralentissement de la consommation mondiale et de la hausse des coûts de l'énergie, après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Mais les difficultés du secteur, qui compte pour 60% du total des exportations pakistanaises, ont été aggravées par la situation critique de l'économie nationale, avec une crise de la balance des paiements et un énorme endettement, et par plusieurs mois de chaos politique.

Le Pakistan, qui s'est mieux sorti que d'autres de la période Covid, avait vu ses exportations textiles augmenter de 25% en 2021-2022. Mais en 2022-2023, elles ont chuté de 15%, à 16,5 milliards de dollars.

"Il y a deux ans, nous étions sur une trajectoire de très forte croissance (...) Nous étions convaincus que nos exportations cette année atteindraient 25 milliards de dollars", explique à l'AFP Hamid Zaman, directeur général de Sarena textile industries.

"Malheureusement, quand vous avez de l'instabilité politique, que les choses ne sont pas claires, que les politiques gouvernementales s'inversent, tout dérape", ajoute-t-il.

Le secteur du textile et de l'habillement emploie environ 8 millions de personnes, soit 40% de la main-d'oeuvre industrielle du pays. Mais nombre d'usines ont dû fermer - au moins temporairement - ces derniers mois, ou ne produisent plus à pleine capacité.

«Des milliers crèvent de faim»

"Peut-être 25 à 30% de toutes les usines textiles ont fermé (...) On estime avoir perdu peut-être 700.000 emplois dans l'année ou l'année et demie écoulée", ajoute M. Zaman.

"J'ai essayé de trouver du travail dans une autre usine, mais ils m'ont dit qu'eux aussi licenciaient", témoigne Lubna. "Ils disaient qu'ils ne recevaient plus de commandes de l'étranger."

Aujourd'hui, "la vie devient chaque jour plus difficile", ajoute-t-elle. Dans sa famille, "on cuisine une fois pour deux jours. Et si on n'a pas de nourriture, on fait avec, sans se plaindre".

"Le gouvernement doit ouvrir les usines textiles, parce qu'il y en a des milliers d'autres comme moi qui, maintenant, crèvent de faim", supplie-t-elle.

Après les inondations dévastatrices de l'été 2022, la production de coton est tombée à un plus bas historique au Pakistan.

L'industrie textile n'a pas pu compenser en achetant à l'étranger, en raison du blocage des importations décidé par le gouvernement en début d'année, pour surmonter la baisse drastique de ses réserves de change et au risque d'un défaut de paiement.

Des milliers de conteneurs sont restés immobilisés pendant des mois dans le port de Karachi (sud), remplis de matières premières et d'autres marchandises indispensables aux industries.

Le pays est finalement parvenu à consolider ses réserves de change, avec l'approbation mi-juillet d'un prêt de trois milliards de dollars par le Fonds monétaire international (FMI), et l'aide financière de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.

«Augmenter les exportations»

"Mais ce n'est pas une solution, c'est juste s'endetter de plus en plus", observe Kamran Arshad, directeur général de Ghazi Fabrics international.

"La seule manière de procéder, c'est d'augmenter les exportations du Pakistan et de créer un environnement qui soit favorable aux investisseurs, aux affaires, et qui favorise la production et l'activité industrielles", ajoute-t-il.

L'une des contreparties de l'accord avec le FMI a été la fin des subventions au secteur énergétique. Cela a engendré une forte hausse du coût de l'électricité qui a affecté la compétitivité des entreprises textiles, déjà confrontées à de préjudiciables pénuries d'énergie.

"Nous ne demandons pas de subventions, en réalité ce que nous demandons ce sont des prix de l'énergie régionalement compétitifs", souligne M. Arshad.

"Notre principal défi pour l'avenir, c'est que nous avons des prix de l'énergie qui sont substantiellement plus élevés que ceux de l'Inde, du Bangladesh, du Sri Lanka, du Vietnam et de la Chine", insiste-t-il.

Face à ces concurrents, le Pakistan a perdu des parts de marché, ses entreprises devant également composer avec des taux d'intérêts de plus de 20% pour contrôler une inflation record.

"La part de marché globale du Pakistan dans l'industrie du textile et du vêtement était de près de 2,25% il y a environ deux ans. Maintenant, elle a baissé à près de 1,7%", constate Aamir Fayyaz Sheikh, PDG de Kohinoor Mills. "Les entreprises sont pénalisées par ces coûts financiers très élevés."

"Après les élections (prévues d'ici la fin de l'année), il y aura plus de clarté politique et cela aidera à amener plus de stabilité économique", pense-t-il. "Nous demandons au gouvernement de nous mettre sur un pied d'égalité avec ces pays, pour que l'industrie pakistanaise puisse rivaliser."


Le FMI relève ses prévisions de croissance pour l'Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %

La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
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  • Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril
  • Le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier

RIYAD : Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril, soulignant la vigueur du secteur hors pétrole et la levée attendue des coupes de production de l’OPEP+.

Dans sa dernière mise à jour du World Economic Outlook, le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier. La croissance du Royaume devrait ainsi dépasser la moyenne mondiale (3 %) l’an prochain, se hissant au-dessus de celle de la plupart des pays du Golfe voisins.

À moyen terme, le FMI anticipe une hausse de la croissance à 3,9 % en 2026, avant une stabilisation autour de 3,5 %.

Le PIB hors pétrole est estimé en croissance de 3,4 % en 2025, légèrement en retrait par rapport aux 4,2 % enregistrés en 2024. Toutefois, les perspectives à moyen terme restent solides, avec une progression approchant 4 % en 2027, pour atteindre environ 3,5 % à la fin de la décennie.

Les conditions sur le marché du travail se sont également améliorées : le taux de chômage des Saoudiens a atteint un niveau record de 7 % en 2024, selon le FMI.

L’inflation demeure maîtrisée—le taux global devrait rester proche de 2 %, grâce à l’ancrage au dollar et au cadre des subventions en vigueur.

Sur le plan budgétaire, le FMI estime que l’augmentation des dépenses publiques en 2025—entraînant un déficit plus élevé que prévu—reste justifiée. Il met en garde contre de nouvelles coupes liées à la baisse des prix du pétrole, qui risqueraient de peser sur la croissance en rendant la politique budgétaire procyclique.

Le Fonds recommande une consolidation budgétaire progressive à moyen terme, notamment via l’augmentation des recettes non pétrolières, la suppression progressive des subventions énergétiques et la rationalisation des dépenses publiques.

Malgré certaines pressions liées à la forte croissance du crédit et aux coûts de financement, le secteur bancaire saoudien demeure résilient, selon le FMI. La Banque centrale saoudienne a introduit un coussin de capital contracyclique et continue de renforcer le cadre réglementaire.

Le rapport souligne l’importance de poursuivre les réformes structurelles pour soutenir la diversification de l’économie hors pétrole. Il appelle à avancer sur la gouvernance, le développement du capital humain, l’accès aux services financiers, la numérisation et le développement des marchés de capitaux — indépendamment des fluctuations des prix du pétrole.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Déjà confronté à des "vents de face", le luxe affronte désormais les droits de douane américains

Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
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  • Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis
  • Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne

PARIS: Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis, un de ses principaux marchés.

"Nous affrontons des vents de face, avec les difficultés conjoncturelles de l'économie mondiale", a déclaré Bernard Arnault, le PDG du numéro un mondial LVMH. "S'ajoutent des difficultés géopolitiques et la diminution des voyages touristiques en Europe et aux États-Unis", a-t-il souligné.

Le bénéfice net de LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...) a chuté au premier semestre de 22% à 5,7 milliards d'euros et les ventes ont reculé de 4% à 39,8 milliards.

Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Un accord pas "parfait" mais "nécessaire" dans le "contexte actuel", a défendu Bernard Arnault mardi. Donald Trump avait menacé l'UE de droits de douane de 30%.

Le marché américain représente 25% des ventes de LVMH, qui ouvrira aux Etats-Unis un nouvel atelier Louis Vuitton, sa marque phare, à Dallas fin 2026 ou début 2027. Le groupe possède déjà aux Etats-Unis trois ateliers Louis Vuitton.

Beaucoup de groupes de luxe considèrent que des droits de douane de 15% restent acceptables. C'est "gérable", selon le mot de Kering, qui malgré ses difficultés pour redresser sa marque phare Gucci estime pouvoir augmenter les prix sur "certaines marques" pour compenser, selon sa directrice financière Armelle Poulou.

- Baisse du dollar -

Contrairement à LVMH, le groupe de François-Henri Pinault, propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga et Bottega Veneta, ne possède pas d'atelier en Amérique du Nord, où il réalise 24% de ses ventes.

"On vend de la culture française, on vend de la culture italienne. Ça n'aurait pas de sens pour moi d'avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas", estimait récemment François-Henri Pinault.

Prudent, le gérant de Hermès Axel Dumas préfère "attendre les règles du jeu précises". "Les dernières annonces ont besoin d'être affinées", a-t-il dit, soulignant que les droits de douane étaient à 4,7% en début d'année, auxquels se sont ajoutés en avril de nouveaux "frais d'approche" comme Hermès appelle la surtaxe de 10%.

"Si les 15% c'est les 10% plus les 5% qui existaient, il n'y a pas de raison d'augmenter les prix", estime Axel Dumas. A la suite des droits de douane de 10% imposés en avril, le groupe a relevé sa grille aux Etats-Unis de 5% ce qui n'a pas freiné ses ventes dans la zone "Amériques", en hausse de 6,3% au deuxième trimestre.

Hermès, qui lui semble ne pas rencontrer de "vents de face", a annoncé mercredi des ventes en hausse de 7,1% au premier semestre.

Le britannique Burberry ne se montre pas inquiet non plus. Au premier trimestre de son exercice décalé, il a vu ses ventes dans la région "Amériques" augmenter de 4%. La Grande-Bretagne a négocié des droits de douane de 10% pour les produits exportés aux Etats-Unis.

"Évidemment, 19% de notre chiffre d'affaires provient des États-Unis. Certes, cela représente toujours un obstacle, mais 81% de notre activité n'est pas touchée", a estimé lors d'un échange avec les analystes la directrice financière Kate Ferry.

Au-delà de l'impact comptable, les droits de douane pourraient aussi toucher "la confiance des consommateurs (de luxe) à l'échelle mondiale, en particulier dans les importants marchés chinois (environ un tiers des ventes) et américain (environ 25% des ventes)", estime la banque UBS dans une note.

Ils devraient aussi pousser les amateurs américains de luxe à acheter à l'étranger en raison des différences de prix selon les pays, qui peuvent être "de l'ordre de 10%, en plus du remboursement de la TVA en Europe", selon UBS.

La question des changes est majeure, soulignait Axel Dumas: "On a un dollar qui a beaucoup baissé, ça a autant d'impact, si ce n'est plus, que les droits de douane."


L’aéroport international de Dubaï bat un record avec 46 millions de passagers au premier semestre

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  • Le trafic mensuel moyen au cours du premier semestre s'est élevé à 7,7 millions de passagers
  • DXB a accueilli 222 000 vols et traité 41,8 millions de bagages au cours du premier semestre

RIYAD : L'aéroport international de Dubaï a accueilli 46 millions de passagers au cours du premier semestre 2025, marquant sa période de six mois la plus active jamais enregistrée malgré les perturbations de l'espace aérien régional et les vents contraires mondiaux.

Dans un communiqué de presse, l'opérateur Dubai Airports a déclaré que l'augmentation de 2,3 % en glissement annuel souligne la force continue du secteur de l'aviation de l'émirat et la résilience opérationnelle du terminal.

La croissance s'est produite malgré les restrictions temporaires de l'espace aérien en mai et juin, qui ont forcé plusieurs transporteurs du Golfe à réacheminer des vols et à ajuster les horaires en raison de l'intensification de l'activité militaire et des déclarations de zones d'exclusion aérienne dans certaines parties du Moyen-Orient.

Paul Griffiths, PDG de Dubai Airports, a déclaré : "La croissance continue de DXB au cours d'une période de défis régionaux met en évidence la force de Dubaï et des EAU, la souplesse de nos opérations et l'engagement de notre communauté aéroportuaire."

Au cours du seul deuxième trimestre, l'aéroport a accueilli 22,5 millions de passagers, soit une augmentation de 3,1 % par rapport à la même période l'année dernière. Le mois d'avril a été le plus chargé du trimestre et le plus actif jamais enregistré, avec 8 millions de voyageurs.

Le trafic mensuel moyen au cours du premier semestre s'est élevé à 7,7 millions de passagers, avec des volumes quotidiens de 254 000 en moyenne. Janvier a été le mois le plus chargé, établissant un nouveau record mensuel avec 8,5 millions de passagers.

DXB a également assuré 222 000 vols et traité 41,8 millions de bagages au cours du premier semestre, 91 % d'entre eux étant livrés dans les 45 minutes suivant leur arrivée. Le taux de bagages mal traités était de 2 bagages pour 1 000 passagers, bien en dessous de la moyenne de l'industrie qui est de 6,3, ajoute le communiqué.

"Alors que nous entrons dans la seconde moitié de l'année, l'activité de voyage devrait s'accélérer, en commençant par le pic de la fin de l'été et en menant à une saison d'hiver remplie d'événements de haut niveau dans les domaines du divertissement, du sport et des affaires", a déclaré M. Griffiths.

Il a ajouté que le salon aéronautique de Dubaï 2025 serait un événement exceptionnel, prêt à battre les records précédents et à mettre en lumière la vision audacieuse qui guide l'avenir de l'aviation et de l'aérospatiale.

"Sur la base de nos performances à ce jour et de nos perspectives positives, nous prévoyons que le trafic annuel atteindra 96 millions cette année, ce qui nous rapprochera de la barre symbolique des 100 millions", a ajouté M. Griffiths.

L'Inde est restée le premier marché de DXB au premier semestre, avec 5,9 millions de passagers, suivie par l'Arabie saoudite avec 3,6 millions. Le Royaume-Uni a accueilli 3 millions de passagers, tandis que le Pakistan et les États-Unis ont enregistré respectivement 2,1 millions et 1,6 million de passagers.

Londres a été la ville de destination la plus fréquentée avec 1,8 million de passagers, suivie par Riyad, Mumbai, Jeddah, New Delhi et Istanbul.

DXB a également traité plus d'un million de tonnes de fret au cours du premier semestre 2025, soit une augmentation de 0,1 pour cent par rapport à la même période l'année dernière. L'aéroport est relié à plus de 269 destinations dans plus de 107 pays et est desservi par 92 compagnies aériennes internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com