Coronavirus: une mutation interroge, Londres serre la vis

A partir de mercredi 00H01, les hôtels, pubs et restaurants seront fermés à Londres et dans certaines régions du sud-est, sauf pour la livraison et la vente à emporter, ainsi que les lieux culturels comme les cinémas, théâtres et musées.(AFP)
A partir de mercredi 00H01, les hôtels, pubs et restaurants seront fermés à Londres et dans certaines régions du sud-est, sauf pour la livraison et la vente à emporter, ainsi que les lieux culturels comme les cinémas, théâtres et musées.(AFP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Coronavirus: une mutation interroge, Londres serre la vis

  • Cette souche, identifiée chez plus de 1000 personnes principalement dans le sud de l'Angleterre, pourrait être impliquée dans la propagation «exponentielle» du virus dans le sud-est de l'Angleterre, sans que l'on sache «dans quelle mesure»
  • On ignore encore si ce virus est plus fréquent car il se trouve dans une zone où de toute manière l'épidémie gagne du terrain ou si c'est le virus «lui-même» qui arrive à se transmettre plus facilement

LONDRES : Une nouvelle variante du nouveau coronavirus a été détectée au Royaume-Uni, potentiellement impliquée dans la transmission galopante observée dans certaines parties de l'Angleterre qui a entraîné le passage de Londres et de certaines régions du sud-est au plus haut niveau de restrictions à partir de mercredi.

Annonçant lundi aux députés ce durcissement, le ministre de la Santé Matt Hancock a expliqué qu'une nouvelle «variante» du virus avait été identifiée au Royaume-Uni et signalée à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). De précédentes mutations du SARS CoV2 ont déjà été observées et signalées dans le monde.

Cette souche, identifiée chez plus de 1000 personnes principalement dans le sud de l'Angleterre, pourrait être impliquée dans la propagation «exponentielle» du virus dans le sud-est de l'Angleterre, sans que l'on sache «dans quelle mesure», selon Matt Hancock.

On ignore encore si ce virus est plus fréquent car il se trouve dans une zone où de toute manière l'épidémie gagne du terrain ou si c'est le virus «lui-même» qui arrive à se transmettre plus facilement, a expliqué lors d'une conférence de presse le médecin-chef Chris Whitty.

Les autorités sanitaires se veulent toutefois rassurantes, précisant que rien n'indique jusqu'ici qu'elle entraîne une forme plus grave de la maladie, ni qu'elle ne réponde pas à un vaccin. 

Les mutations d'un virus sont courantes. Certaines les rendent plus résistants aux traitement ou au vaccins, qui peuvent être adaptés, mais d'autres n'ont «absolument aucun effet», a commenté dans un communiqué Jonathan Ball, professeur de virologie moléculaire à l'université de Nottingham.

Selon le Pr Alan McNally, de l'université de Birmingham, «il est trop tôt pour s'inquiéter ou non de cette nouvelle variante», en cours d'étude.

Quoi qu'il en soit, à partir de mercredi 00H01, les hôtels, pubs et restaurants seront fermés à Londres et dans certaines régions du sud-est, sauf pour la livraison et la vente à emporter, ainsi que les lieux culturels comme les cinémas, théâtres et musées.

Le passage à ces restrictions est «essentiel» car «des mesures précoces peuvent empêcher davantage de dégâts», a plaidé Matt Hancock devant les députés.

«Désastre» pour les théâtres

Les salariés qui le peuvent doivent travailler à domicile et la population doit éviter les trajets non essentiels. Les interactions sociales sont limitées, avec l'interdiction de se mélanger avec des personnes faisant partie d'un autre foyer excepté dans certains endroits ouverts comme les parcs.

Etablissements scolaires, magasins, salons de beauté et de coiffure peuvent rester ouverts, ainsi que les salles de sports mais sans cours collectifs.

Jugeant une telle décision «très décevante» pour les entreprises, le maire travailliste de Londres Sadiq Khan a appelé les Londoniens à suivre les règles. «La pire chose» serait «un nouveau confinement» au Nouvel An, a-t-il dit.

La nouvelle frappe durement les très nombreux théâtres du West End de Londres. Un «désastre», a réagi le directeur de Theatres Trust, qui représente le secteur. «Les théâtres ont travaillé dur pour créer des environnements sûrs pour le public» et risquent des «pertes financières énormes», a-t-il ajouté.

Face à la propagation du virus dans les établissements scolaires du secondaire, le gouvernement a mis en place dès la semaine dernière une campagne de dépistage massif chez les jeunes de 11 à 18 ans dans sept des 32 arrondissements de Londres et dans certaines parties de l'Essex et du Kent.

Deux des quartiers de la capitale britannique, Greenwich et Islington, ont opté pour la fermeture de toutes les écoles.

Mais à Londres, la maladie progresse désormais dans toutes les tranches d'âges et se traduit déjà par une hausse des hospitalisations.

L'un des pays les plus endeuillés en Europe avec plus de 64 000 morts, le Royaume-Uni, qui a connu deux confinements depuis le début de la pandémie, est le premier pays occidental à avoir commencé une campagne de vaccination, après avoir été le premier dans le monde à approuver le vaccin Pfizer-BioNTech.

Ces nouvelles restrictions sont imposées à l'approche de la période de Noël, attendue avec grande crainte par les autorités qui ont cependant décidé de desserrer la vis quelques jours à la fin du mois pour permettre aux familles de se retrouver.

 


Réunion vendredi à Genève entre des ministres européens et leur homologue iranien

Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
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  • La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade
  • Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit"

BRUXELLES: Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade après les bombardements israéliens visant à briser le programme nucléaire iranien.

Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit".

Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre l'Iran, son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les officiers de plus haut rang ainsi que des scientifiques du nucléaire.

Le président américain Donald Trump a dit ne pas exclure une intervention militaire américaine, suscitant de vives réactions, dont celle de Pékin qui s'est dit opposé à tout "usage de la force".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio doit rencontrer jeudi à Washington le chef de la diplomatie britannique, David Lammy.

Depuis Paris, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a souligné que le France et ses partenaires étaient prêts à participer à des négociations visant à obtenir de la part de l'Iran "un retour en arrière durable de son programme nucléaire et de son programme balistique".

Il a insisté sur une "volonté de reprendre les discussions" côté iranien, "y compris avec les Etats-Unis, à condition qu'un cessez le feu puisse intervenir".

L'Iran a accéléré depuis plusieurs années sa production d'uranium hautement enrichi. Téhéran enrichit son uranium à un niveau bien supérieur à la limite fixée par un accord international de 2015 dit JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action).

La France, l'Allemagne, le Royaume-uni et l'UE étaient tous signataires de cet accord qui a été torpillé par Donald Trump lors de son premier mandat.


«Peut-être», «peut-être pas»: Trump entretient l'incertitude sur ses intentions en Iran

Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien
  • "Je n'ai pas encore pris de (décision) définitive", a répondu le président américain aux journalistes dans le Bureau ovale. Interrogé sur la possibilité que le régime iranien tombe, il a répondu "ça pourrait arriver"

WASHINGTON: Donald Trump a assuré mercredi n'avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle participation des Etats-Unis aux frappes d'Israël contre l'Iran, affirmant devant la presse: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".

"Personne ne sait ce que je vais faire", a ajouté le président américain, lancé dans un long échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche, où il était venu inspecter l'installation d'un monumental mât de drapeau.

Alors que les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis à la guerre entre Israël et Iran, après plusieurs jours d'échanges de tirs intenses entre les deux pays ennemis, Donald Trump a plus tard lancé: "Je n'ai pas pris (de décision) finale". Cette fois depuis le Bureau ovale où il recevait des footballeurs de la Juventus Turin.

"J'aime prendre une décision finale une seconde avant la limite", a-t-il ajouté, avant de participer pour la deuxième fois en deux jours à une réunion dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

"Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix c'est de se battre ou qu'ils aient la bombe nucléaire, il faut faire ce qu'il y a à faire. Et peut-être que nous n'aurons pas à nous battre", a-t-il encore dit, toujours de manière énigmatique.

Le président américain, interrogé sur une possible chute du pouvoir actuel à Téhéran, a estimé que cela "pourrait se produire".

Selon le Wall Street Journal, Donald Trump a dit mardi à des conseillers qu'il avait approuvé des plans d'attaque contre l'Iran mais qu'il les retenait pour voir si Téhéran ne revenait pas sur son programme nucléaire.

"Toutes les options sont sur la table", a indiqué à l'AFP un responsable à la Maison Blanche interrogé à ce sujet.

"Grosse différence" 

Le dirigeant républicain a aussi assuré que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier.

"Oui", a-t-il répondu à la question de savoir si l'Iran avait contacté les Etats-Unis. "Je leur ai dit que c'était très tard pour discuter (...). Il y a une grosse différence entre maintenant et il y a une semaine, n'est-ce pas?".

"Je leur ai dit: +Pourquoi n'avez-vous pas négocié avec moi avant tous ces morts et ces destructions?", a-t-il assuré, estimant qu'il n'était "pas trop tard".

"Ils ont même suggéré de venir à la Maison Blanche", a ajouté Donald Trump.

L'Iran a rapidement démenti. "Aucun responsable iranien n'a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche", a écrit sur X la mission iranienne à l'ONU.

"L'Iran ne négocie PAS sous la contrainte" et "n'acceptera PAS la paix sous la contrainte", a-t-elle encore répondu à l'"ultime ultimatum" décrit par Donald Trump un peu plus tôt.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a proclamé mercredi que son pays "ne se rendra jamais" et mis en garde les Etats-Unis, alliés d'Israël, contre des "dommages irréparables" en cas d'intervention américaine.

Au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec lequel il s'entretient "tous les jours", Donald Trump a dit mardi de "continuer".

Le président américain a en revanche repoussé l'offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, à laquelle il s'était pourtant dit "ouvert" au cours du week-end.

"Il a proposé de faire le médiateur, j'ai dit +Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d'abord, ok? Tu peux t'occuper de ça (le conflit au Moyen-Orient) plus tard+", a dit Donald Trump.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.