Les comptes de l'ex-gouverneur de la Banque du Liban et de ses proches gelés

L'ex-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé (Photo, AFP).
L'ex-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 15 août 2023

Les comptes de l'ex-gouverneur de la Banque du Liban et de ses proches gelés

  • Le mandat de Riad Salamé s'est achevé le 31 juillet sans qu'un successeur ne lui soit trouvé, dans le pays en pleine crise politique
  • Les sanctions américaines, britanniques et canadiennes visent également Raja Salamé et Marianne Hoayek

BEYROUTH: Les comptes de l'ex-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, poursuivi par la justice au Liban et en Europe, ainsi que ceux de ses proches, ont été gelés, a indiqué la Banque centrale lundi dans un communiqué.

Le mandat de Riad Salamé s'est achevé le 31 juillet sans qu'un successeur ne lui soit trouvé, dans le pays en pleine crise politique. Le premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, a été chargé de combler l'intérim.

Dans un communiqué lundi soir, la commission d'enquête spéciale de la BDL a annoncé que les comptes de M. Salamé, de son frère Raja, de son fils Nady, de son ancienne assistante Marianne Hoayek et de son ancienne compagne ukrainienne, Anna Kosakova, ont été gelés.

Cette décision intervient après que les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont imposé jeudi dernier des sanctions économiques pour corruption à son encontre, Washington estimant que ses "actions corrompues et illégales ont contribué à l'effondrement de l'Etat de droit au Liban".

Les sanctions américaines, britanniques et canadiennes visent également Raja Salamé et Marianne Hoayek, tandis que Washington et Londres incluent son ancienne compagne Anna Kosakova dans leurs listes. En outre, les États-Unis ont sanctionné son fils Nady.

Un audit conduit par un cabinet international, Alvarez & Marsal, rendu public vendredi dernier, a accablé le BDL et son ex-gouverneur, qui se défend de toute malversation.

M. Salamé a été gouverneur de la banque centrale de 1993 jusqu'à la fin du mois dernier, et beaucoup l'accusent, avec les dirigeants politiques auxquels il est étroitement lié, de l'effondrement de l'économie au Liban.


L'Arabie saoudite rejette les propos israéliens sur le déplacement des Palestiniens

Ci-dessus, des Palestiniens déplacés marchent le long de la rue côtière Al-Rachid à Gaza alors qu'ils commencent à retourner dans le nord de la bande de Gaza, le 27 janvier 2025. (AFP)
Ci-dessus, des Palestiniens déplacés marchent le long de la rue côtière Al-Rachid à Gaza alors qu'ils commencent à retourner dans le nord de la bande de Gaza, le 27 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le ministère saoudien des Affaires étrangères a réaffirmé que le droit du peuple palestinien «restera fermement établi et que personne ne pourra le lui retirer, quel que soit le temps que cela prendra»
  •  Il a ajouté qu'une paix durable ne serait obtenue qu'en «revenant à la logique de la raison et en acceptant le principe de la coexistence pacifique à travers la solution à deux États»

RIYAD: L'Arabie saoudite a réitéré, dimanche, son rejet catégorique des déclarations concernant le déplacement du peuple palestinien de sa terre, en particulier celles du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Le ministère des Affaires étrangères du Royaume a déclaré, dans un communiqué, qu'il rejetait «de telles déclarations qui visent à détourner l'attention des crimes continus commis par l'occupation israélienne contre les frères palestiniens de Gaza, y compris le nettoyage ethnique dont ils font l'objet».

Le ministère a également soutenu la «condamnation, la désapprobation et le rejet total par les pays frères» des propos du dirigeant israélien.

«Le Royaume souligne également que cette mentalité extrémiste et occupante ne comprend pas ce que la terre palestinienne signifie pour le peuple frère de Palestine et son lien émotionnel, historique et juridique avec cette terre, et qu'elle ne pense pas que le peuple palestinien mérite de vivre en premier lieu, puisqu'elle a complètement détruit la bande de Gaza, tué et blessé plus de 160 000 personnes, dont la plupart sont des enfants et des femmes, sans le moindre sentiment humain ni la moindre responsabilité morale», indique le communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères.

«Le Royaume affirme que le peuple palestinien a droit à sa terre et qu'il n'est pas un intrus ou un immigrant qui peut être expulsé chaque fois que l'occupation israélienne brutale le souhaite.»

«Le Royaume note que les partisans de ces idées extrémistes sont ceux qui ont empêché Israël d'accepter la paix en refusant la coexistence pacifique, en rejetant les initiatives de paix adoptées par les pays arabes et en pratiquant systématiquement l'injustice à l'égard du peuple palestinien depuis plus de 75 ans, au mépris de la vérité, de la justice, du droit et des valeurs établies dans la Charte des Nations unies, y compris le droit de l'homme à vivre dans la dignité sur sa terre», ajoute le communiqué.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a également réaffirmé que le droit du peuple palestinien «restera fermement établi et que personne ne pourra le lui retirer, quel que soit le temps que cela prendra».

Il a ajouté qu'une paix durable ne serait obtenue qu'en «revenant à la logique de la raison et en acceptant le principe de la coexistence pacifique à travers la solution à deux États».

L'Égypte avait auparavant condamné comme «irresponsables» les déclarations de responsables israéliens suggérant la création d'un État palestinien sur le territoire saoudien, son ministère des Affaires étrangères soulignant que cette suggestion constituait une «atteinte directe à la souveraineté saoudienne». Il a ajouté que la sécurité du Royaume était une «ligne rouge pour l'Égypte».

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a qualifié les propos israéliens d'«incendiaires et de violation flagrante du droit international, des résolutions pertinentes des Nations unies et de la souveraineté des États».

Le porte-parole Sufian Qudah a critiqué ce qu'il a décrit comme les politiques et la rhétorique provocatrices continues d'Israël, soulignant que de telles déclarations reflètent une approche d'exclusion et d'hostilité qui sape la stabilité régionale, a rapporté Petra.

La Jordanie, a-t-il ajouté, est pleinement solidaire de l'Arabie saoudite face à ces déclarations, exhortant les acteurs internationaux à adopter une position ferme face à une rhétorique irresponsable qui menace les efforts de paix.

Les Émirats arabes unis ont également fermement condamné et dénoncé les déclarations «répréhensibles et provocatrices» de Netanyahou concernant la création d'un État palestinien en Arabie saoudite et «affirmé leur rejet catégorique de ces déclarations inacceptables».

Jassim al-Budaiwi, secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, a condamné dimanche les déclarations israéliennes, les qualifiant de «dangereuses et irresponsables».

Il a indiqué que les pays du CCG soutenaient fermement l'action de l'Arabie saoudite en faveur des droits légitimes du peuple palestinien et de la création d'un État palestinien à l'intérieur des frontières d'avant 1967.

M. Al-Budaiwi a exhorté la communauté internationale à adopter une position «ferme et décisive» face aux déclarations agressives d'Israël qui menacent la sécurité et la stabilité de la région.

Le ministère koweïtien des Affaires étrangères a également rejeté les déclarations de Netanyahou et a exprimé son soutien à l'Arabie saoudite dans la défense de sa stabilité et de sa souveraineté.

Bahreïn a déclaré que ces commentaires israéliens étaient «irresponsables» et que la suggestion d'établir un État palestinien sur le territoire saoudien était «une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies».

Le ministère bahreïni des Affaires étrangères a ajouté que Manama soutenait pleinement «le royaume frère d'Arabie saoudite et défendait sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté».

Il a ajouté que la préservation des droits des Palestiniens et la prévention de leur déplacement de leurs terres, ainsi que la création d'un État palestinien, constituaient la seule voie vers une paix juste et globale au Moyen-Orient.

Le Qatar a également condamné les propos de Netanyahou suggérant la création d'un État palestinien à l'intérieur du territoire saoudien, a déclaré le ministère qatari des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le Qatar, qui joue un rôle clé de médiateur dans les négociations sur le cessez-le-feu à Gaza entre le Hamas et Israël, a qualifié la déclaration de Netanyahou de «provocation».

- avec Reuters


Cisjordanie: les autorités palestiniennes font état de trois personnes tuées par l'armée israélienne

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que des forces israéliennes avaient tué dimanche trois personnes, dont une femme enceinte de huit mois, en Cisjordanie occupée, l'armée israélienne affirmant avoir "ciblé des terroristes" dans le secteur. (AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que des forces israéliennes avaient tué dimanche trois personnes, dont une femme enceinte de huit mois, en Cisjordanie occupée, l'armée israélienne affirmant avoir "ciblé des terroristes" dans le secteur. (AFP)
Short Url
  • Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ce qu'il a décrit comme "un crime d'exécution commis par les forces d'occupation", accusées de "cibler délibérément des civils sans défense"
  • Une autre femme, Rahaf Fouad Abdoullah Al-Ashqar, 21 ans, a été tuée dans le camp, a indiqué le ministère de la Santé

TULKAREM: Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que des forces israéliennes avaient tué dimanche trois personnes, dont une femme enceinte de huit mois, en Cisjordanie occupée, l'armée israélienne affirmant avoir "ciblé des terroristes" dans le secteur.

Soundus Jamal Mohammad Chalabi, 23 ans, a été tuée avant l'aube dans le camp de réfugiés de Nour Chams, selon le ministère, qui précise que son mari, Yazan Abou Chola, a été grièvement blessé.

La jeune femme est décédée à son arrivée à l'hôpital local. "Les équipes médicales n'ont pas pu sauver la vie du bébé en raison de l'occupation (l'armée israélienne) qui a empêché le transfert des blessés à l'hôpital", a ajouté le ministère dans un communiqué.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'une enquête sur ces faits avait été ouverte.

Le couple "essayait de quitter le camp avant que les forces d'occupation n'y pénètrent. Ils ont été abattus dans leur voiture, et la femme et son bébé sont tombés en martyrs, tandis que le mari a été blessé", a affirmé à l'AFP Murad Alyan, membre du comité populaire du camp.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ce qu'il a décrit comme "un crime d'exécution commis par les forces d'occupation", accusées de "cibler délibérément des civils sans défense".

Une autre femme, Rahaf Fouad Abdoullah Al-Ashqar, 21 ans, a été tuée dans le camp, a indiqué le ministère de la Santé.

Selon une source du comité populaire du camp, elle a été tuée et son père blessé lorsque "les forces israéliennes ont utilisé des explosifs pour ouvrir la porte de leur maison familiale".

"Explosifs" 

Dimanche soir, le ministère de la Santé a fait état d'une troisième victime, Iyas Adli Fakhri al-Akhras, un Palestinien de 20 ans, tué "après avoir été abattu par les forces israéliennes" dans le camp.

L'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'elle examinait ces allégations.

Elle a indiqué avoir lancé une opération dans le camp de Nour Chams dimanche matin, dans le cadre d'une vaste opération en cours dans les camps voisins de Tulkarem et de Jénine.

"L'équipe de combat de la brigade Ephraïm a commencé les opérations à Nour Chams", a déclaré l'armée dans un communiqué, ajoutant que des soldats avaient "ciblé plusieurs terroristes et arrêté d'autres individus dans la région".

Des images de l'AFP ont montré dimanche matin des bulldozers militaires déblayant un passage devant des bâtiments apparemment vides dans ce camp densément peuplé, qui abrite environ 13.000 personnes.

Au moins 70 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, depuis le début de l'année, selon le ministère palestinien de la Santé.

Les violences y ont explosé depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 887 Palestiniens y ont été tués en 16 mois par l'armée israélienne ou des colons, selon le ministère de la Santé palestinien.

Dans le même temps, au moins 32 Israéliens, dont des soldats, ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors des opérations militaires israéliennes, selon les chiffres officiels israéliens.


L'Egypte va organiser un sommet d'urgence sur la question palestinienne

Ce "sommet arabe d'urgence" se tiendra alors que l'Egypte a rallié des soutiens régionaux contre le plan du président américain, qui a annoncé vouloir déplacer les habitants de la bande de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie et placer le territoire palestinien sous contrôle des Etats-Unis afin de le reconstruire. (AFP)
Ce "sommet arabe d'urgence" se tiendra alors que l'Egypte a rallié des soutiens régionaux contre le plan du président américain, qui a annoncé vouloir déplacer les habitants de la bande de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie et placer le territoire palestinien sous contrôle des Etats-Unis afin de le reconstruire. (AFP)
Short Url
  • Le sommet a été convoqué par l'Egypte, à la demande des Palestiniens, après des consultations "au plus haut niveau avec les pays arabes ces derniers jours"
  • Le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty s'était entretenu vendredi avec ses partenaires de Jordanie, d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis pour adopter une position unie

LE CAIRE: L'Egypte a annoncé dimanche qu'elle organiserait le 27 février un sommet des pays arabes pour discuter "des derniers développements graves" liés à la question palestinienne, après l'annonce par Donald Trump d'un plan visant à placer Gaza sous contrôle américain.

Ce "sommet arabe d'urgence" se tiendra alors que l'Egypte a rallié des soutiens régionaux contre le plan du président américain, qui a annoncé vouloir déplacer les habitants de la bande de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie et placer le territoire palestinien sous contrôle des Etats-Unis afin de le reconstruire.

Le sommet a été convoqué par l'Egypte, à la demande des Palestiniens, après des consultations "au plus haut niveau avec les pays arabes ces derniers jours", afin d'aborder "les derniers développements graves concernant la cause palestinienne", a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Ces contacts ont été établis notamment avec Bahreïn, qui préside actuellement la Ligue arabe, a précisé le ministère.

Le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty s'était entretenu vendredi avec ses partenaires de Jordanie, d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis pour adopter une position unie rejetant tout déplacement forcé des Palestiniens.

Un concert de protestations à travers le monde a accueilli la proposition de Donald Trump, en particulier de la part des pays arabes qui ont insisté sur la nécessité d'une solution à deux Etats, israélien et palestinien, pour régler le conflit israélo-palestinien.