Campagne de vaccination anti-Covid: le Maroc dans les starting-blocks

Le Maroc prépare le terrain afin d’administrer rapidement les premiers lots (Photo, AFP)
Le Maroc prépare le terrain afin d’administrer rapidement les premiers lots (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Campagne de vaccination anti-Covid: le Maroc dans les starting-blocks

  • Selon nos informations, la campagne de vaccination anti-Covid débutera au Maroc lors de la dernière semaine du mois de décembre 2020
  • Le Maroc a été l’un premiers pays au monde à avoir annoncé, à la mi-novembre, une campagne de vaccination «massive» imminente

CASABLANCA: Dernière ligne droite pour le début de la campagne de vaccination anti-Covid au Maroc. Si la date du début de cette campagne n’a pas encore été fixée, les détails et les préparatifs de cette opération inédite et massive de vaccination se dessinent de plus en plus. Selon nos informations, la campagne débutera lors de la dernière semaine du mois de décembre 2020. Elle avait initialement été fixée, selon nos sources, à la mi-décembre, mais le calendrier a été retardé d’une à deux semaines. En effet, le Maroc attend toujours le feu vert de la Chine pour la validation du vaccin du laboratoire Sinopharm, qui sera administré, en premier lieu, à cinq millions de Marocains. 

Dans le détail, la campagne de vaccination s’effectuera en trois phases. La première s’adressera aux personnes situées en première ligne: les professionnels de santé, les forces de l’ordre, le corps enseignant et le personnel de l’Éducation nationale. Les personnes vulnérables et à risque seront ensuite concernées; enfin, le reste de la population, c’est-à-dire tous les adultes de plus de 18 ans. En tout, vingt-cinq millions de Marocains seront concernés par cette campagne, qui durera trois mois. L’objectif est d’atteindre une immunité collective d’au moins 60% de la population.   

2 800 sites de vaccination identifiés à travers le Royaume 

Le Maroc a été l’un premiers pays au monde à avoir annoncé, à la mi-novembre, une campagne de vaccination «massive» imminente. Le pays avait conclu un accord avec Pékin pour une participation aux essais cliniques du vaccin du laboratoire chinois Sinopharm. En contrepartie, le royaume chérifien fera partie des pays prioritaires et bénéficiera donc des premières doses de ce vaccin. 

Selon une source proche du dossier, un premier lot a d’ores et déjà été reçu, il y a quelques jours, au Maroc. Il fait partie de la dizaine de livraisons prévues dans le cadre du partenariat conclu avec les Chinois. L’approvisionnement se fera de manière progressive, à raison de deux vols par semaine. Un million de vaccins seront transportés à chaque vol.  

En attendant la validation du vaccin par la Chine, le Maroc prépare le terrain afin d’administrer rapidement les premiers lots. Selon nos informations, près de 2 800 sites de vaccination, à travers tout le Royaume, ont déjà été identifiés et sont quasiment prêts à accueillir les premiers bénéficiaires du vaccin. Des actions de terrain sont également menées par les autorités locales au niveau des quartiers, des marchés et des souks et sont relayées par les médias. L’objectif est de sensibiliser la population sur la nécessité de se vacciner et de mobiliser le plus grand nombre de Marocains autour de cette opération de vaccination. Dans le but de convaincre davantage, le roi du Maroc, Mohammed VI, a donné des instructions, le 8 décembre dernier, afin que le vaccin soit gratuit pour tous les Marocains.  

Une commande de sept millions de vaccins passée auprès d’AstraZeneca 

Outre le vaccin chinois de Sinopharm, le Maroc a opté, dans sa campagne de vaccination, pour celui du laboratoire AstraZeneca. Une commande de sept millions de vaccins d’AstraZeneca a été effectuée par les autorités marocaines, nous confie une source. Selon plusieurs études scientifiques, les deux vaccins ont prouvé leur efficacité. Toutefois, le Maroc ne compte pas mettre tous ses œufs dans le même panier, et des négociations ont également été menées auprès d’autres laboratoires afin d’acquérir d’autres lots de vaccins, en l’occurrence Pfizer-BioNTech, Moderna et le Russe Sputnik.  

Le Maroc, nouvelle plate-forme mondiale de vaccins? 

Au-delà de cette campagne de vaccination, le Maroc a pour ambition d’intégrer le cercle fermé des producteurs mondiaux de vaccins. Selon plusieurs observateurs, le pays aurait bien négocié son contrat avec les Chinois, puisque le Maroc servira de hub africain pour le laboratoire Sinopharm. Cela constitue un point d’entrée pour un continent que les Chinois ne pourraient, seuls, pourvoir en un temps record. Le laboratoire marocain Sothema a été sélectionné pour accompagner Sinopharm dans son approvisionnement en Afrique. Pour le moment, le vaccin ne sera conditionné qu’au niveau de Sothema, le laboratoire n’ayant pas encore reçu la formule du vaccin. D’ici trois à six mois, un transfert technologique permettra au laboratoire marocain de produire le vaccin Sinopharm, un vaccin 100% made in Morocco. Une première pour le Royaume, qui n’avait produit jusque-là que des vaccins destinés aux animaux. On confirme du côté de Sothema que le laboratoire marocain est prêt à relever ce nouveau défi et qu’il met les bouchées doubles pour pouvoir tripler, incessamment, sa production. 


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.