Libye: 55 morts dans les pires combats entre groupes armés depuis un an

Les forces affiliées au gouvernement d'union nationale se déploient après deux jours d'affrontements meurtriers entre deux groupes rivaux dans la capitale libyenne, le 16 août 2023. (AFP)
Les forces affiliées au gouvernement d'union nationale se déploient après deux jours d'affrontements meurtriers entre deux groupes rivaux dans la capitale libyenne, le 16 août 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 16 août 2023

Libye: 55 morts dans les pires combats entre groupes armés depuis un an

  • Les combats à l'arme lourde (lance-roquettes et mitrailleuses) ont éclaté après l'arrestation, sans explications lundi, du colonel Mahmoud Hamza, commandant de la Brigade 444, par la Force al-Radaa
  • Les deux groupes se sont affrontés sans interruption du coucher du soleil lundi jusqu'à tard mardi, en banlieue sud-est et des tirs aveugles ont touché des zones habitées

TRIPOLI: Des affrontements entre deux influents groupes armés à Tripoli ont fait ces derniers jours 55 morts et 146 blessés, les pires combats depuis un an dans la capitale libyenne.

Le nouveau bilan a été communiqué mercredi par Malek Mersit, porte-parole du Centre Médical d'Urgence, à la chaîne Libya al-Ahrar. Les combats qui ont eu lieu de lundi soir à mardi soir ont cessé à la faveur d'un accord de cessez-le-feu mais la tension demeure palpable à Tripoli.

Selon ce centre médical, 234 familles et des dizaines de médecins et infirmiers étrangers ont dû être extraits de zones du sud de Tripoli, où se sont affrontées la Brigade 444 et la Force al-Radaa. Trois hôpitaux de campagne et une soixantaine d'ambulances ont été mobilisés pour secourir des blessés et évacuer les civils.

Les combats à l'arme lourde (lance-roquettes et mitrailleuses) ont éclaté après l'arrestation, sans explications lundi, du colonel Mahmoud Hamza, commandant de la Brigade 444, par la Force al-Radaa.

Tard mardi, le "conseil social", formé de notables et de personnalités influentes de Soug el-Joumaa, le fief de la Force al-Radaa au sud-est de Tripoli, a fait état d'un accord avec Abdelhamid Dbeibah, le chef du gouvernement siégeant à Tripoli, pour transférer le colonel Hamza à une "partie neutre".

Dans un communiqué, le conseil a également annoncé un cessez-le-feu, ce qui a permis un retour au calme.

Selon des médias locaux, M. Hamza se trouverait au QG de "l'Autorité de soutien à la stabilité", un autre groupe influent.

Reprise des vols

Les vols commerciaux, déviés provisoirement vers Misrata, à 200 km plus à l'est, ont repris mercredi, selon l'aéroport de Mitiga, le seul aéroport civil de Tripoli.

Les deux groupes se sont affrontés sans interruption du coucher du soleil lundi jusqu'à tard mardi, en banlieue sud-est et des tirs aveugles ont touché des zones habitées.

La brigade 444 et la Force al-Radaa figurent parmi les groupes les plus puissants de Tripoli où siège l'un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir en Libye.

Fin mai, des combats entre ces deux groupes, jusque dans des rues bondées du centre-ville, avaient fait des blessés. En juillet et août 2022, une cinquantaine de personnes avaient péri dans des affrontements entre la Force al-Radaa et d'autres groupes à Tripoli.

Le pays nord-africain, qui regorge de pétrole, est plongé dans un chaos sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, alimenté par une prolifération de factions aux allégeances mouvantes.

L'ampleur des dégâts

Accompagné de son ministre de l'Intérieur, Imed Trabelsi, M. Dbeibah s'est rendu dans la nuit à Ain Zara, l'un des secteurs les plus touchés, dans la banlieue sud de Tripoli.

Sillonnant à pied des rues plongées dans l'obscurité, M. Dbeibah a donné des instructions pour "déblayer les débris" et recenser les "dégâts matériels afin de dédommager les citoyens", selon le gouvernement.

Le ministère de l'Intérieur a mis en place un dispositif de sécurité pour superviser le cessez-le-feu en déployant des forces dans les secteurs tendus.

Mais pour le spécialiste de la Libye, Jalel Harchaoui, "quelle que soit la suite des évènements, les trois dernières années ont été perdues" par les diplomates, les médiateurs de paix et les décideurs.

Selon lui, "Tripoli est un territoire encore plus dominé par les milices qu'auparavant" et même si "Dbeibah reste au pouvoir, les évènements montrent qu'il ne contrôle pas" la situation.

L'analyste a expliqué les combats par une "lutte entre milices" pour le contrôle du territoire dans la perspective notamment de la réouverture prochaine de l'aéroport international au sud de Tripoli, fermé depuis 10 ans.

La Libye est dirigée par deux gouvernements rivaux: celui de M. Dbeibah à Tripoli, reconnu par l'ONU, et un autre dans l'Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.

La mission de l'ONU en Libye a lancé un appel pour "préserver les progrès accomplis ces dernières années sur le plan de la sécurité", une exhortation reprise par des ambassades occidentales.

Mais pour Hanan Saleh, une chercheuse de l'ONG Human Rights Watch, face aux "habituelles platitudes et lamentations", "rien ne changera (en Libye) tant qu'il n'y (aura) pas de conséquences" pour les responsables des violences.

La Brigade 444, basée dans le sud de Tripoli, dépend du ministère de la Défense et est considérée comme le plus discipliné des groupements armés de l'ouest libyen.

La Force al-Radaa se dit indépendante du gouvernement, contrôle le centre et l'est de Tripoli ainsi que l'aéroport de Mitiga et une prison.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com