En France, dans les festivals d'été, les groupes électrogènes testent l'hydrogène

Des agents d'EDF déplacent, le 09 mars 2005 à Alata, dans la région d'Ajaccio (Corse du Sud), un groupe électrogène de 40 mégawatts (MW) et un transformateur "Tapir" pour approvisionner en courant un autre village de la région. (Photo d'archive AFP).
Des agents d'EDF déplacent, le 09 mars 2005 à Alata, dans la région d'Ajaccio (Corse du Sud), un groupe électrogène de 40 mégawatts (MW) et un transformateur "Tapir" pour approvisionner en courant un autre village de la région. (Photo d'archive AFP).
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Publié le Jeudi 17 août 2023

En France, dans les festivals d'été, les groupes électrogènes testent l'hydrogène

  • Du pied des volcans auvergnats jusqu'à la baie de Saint-Brieuc, des rassemblements festifs estivaux s'affichant eco-responsables adoptent l'hydrogène
  • "90% de l'événementiel recourt à des groupes électrogènes, il y en a des milliers partout mais ils polluent énormément en rejetant aussi bien du CO2 que du monoxyde de carbone", reconnaît Jérome Bourde

MONTHLERY: A Montlhéry, au sud de Paris, les cadences s'accélèrent sur les chaînes de l'usine Eodev Eneria CAT. Les générateurs à hydrogène qui en sortent promettent de produire de l'électricité sans émettre de CO2 ni de particules fines. De quoi faire oublier les pétaradants groupes électrogènes au fioul, aussi mauvais pour le climat que pour les poumons.

Du pied des volcans auvergnats jusqu'à la baie de Saint-Brieuc, des rassemblements festifs estivaux s'affichant eco-responsables adoptent l'hydrogène, au lieu du gazole, pour produire d'énormes quantités de watts et de decibels dans des lieux isolés, loin de tout réseau électrique.

"90% de l'événementiel recourt à des groupes électrogènes, il y en a des milliers partout mais ils polluent énormément en rejetant aussi bien du CO2 que du monoxyde de carbone", reconnaît Jérome Bourdel, directeur commercial de GCK Energy, fabricant et loueur de matériels électriques mobiles traditionnels mais aussi client d'Eodev.

Il énumère ses derniers contrats de générateurs à hydrogène vert: "En juin, pour le festival scientifique Nuées ardentes dans une zone naturelle protégée au pied du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand pour le festival de musique Europavox ou en bord de route, lors d'une étape du Tour de France".

Une tonne de CO2 par jour

Dans les Côtes d'Armor à Hillion, en baie de Saint-Brieuc, le festival "Folies en baie" les 6 et 7 août était équipé de générateurs à hydrogène. "Les Eurockéennes" de Belfort aussi début juillet.

Dès l'été 2022, le festival Futur 2 à Hambourg en Allemagne s'était vanté d'être le "premier festival au monde" électrifié grâce à de l'hydrogène venu d'énergie éolienne.

Le BTP est aussi un grand client. Les chantiers de construction cherchent à verdir leur activité en abandonnant les générateurs classiques et polluants.

"Un générateur diesel d'une centaine de chevaux sur une journée peut émettre jusqu'à une tonne de CO2 pour produire 1 MW d'énergie, soit l'aller-retour Paris-New York d'un passager en avion, sans compter le bruit et les polluants atmosphériques comme les oxydes d'azote et les NOX", rappelle Thibault Tallien, directeur marketing de la société EODev.

Cette entreprise produit depuis trois ans des générateurs à hydrogène sur une ligne de production dans l'usine Eneria CAT à Montlhery. Elle s'appuie sur les démonstrations scientifiques réalisées à bord du navire laboratoire Energy Explorer, propulsé autour du monde depuis 2017 aux énergies solaire, éolienne et à l'hydrogène, en autonomie.

L'élément central des générateurs qui sortent de cette usine est une pile à combustible de marque Toyota, produite en Belgique. Par réaction électro-chimique sur les protons et les électrons de l'hydrogène, elle produit de l'électricité.

Les autres équipements - chassis, radiateurs, tableau électrique, cablages- viennent de PME françaises.

Reliés à des racks de bonbonnes d'hydrogène gazeux compressé certifié "vert" par leur producteur (c'est-à-dire venant d'électricité éolienne, solaire, voire hydro-électrique), les générateurs ont l'apparence de gros réfrigérateurs blancs silencieux et rejettent uniquement de la vapeur d'eau.

"Nous en produisons 150 par an, exportés dans le monde entier, et pouvons aller à 600", indique M. Tallien.

Quatre fois plus cher 

Un marché potentiellement gigantesque. Dans le monde, la vente des groupes électrogènes a passé la barre des 20 milliards de dollars en 2022, et "devrait doubler d'ici à 2030 pour atteindre entre 4 et 6 millions d'unités par an", estime M. Tallien. 70% tournent au gazole, 26% au gaz, et 4% sont hybrides.

Principal inconvénient des générateurs verts: leur coût. Chaque appareil coûte "quatre fois plus cher" qu'un générateur diesel, indique M. Tallien. "Mais il a un meilleur rendement".

Chez GCK Energy, Jérome Bourdel avoue "avoir ramé les deux premières années" pour "prouver l'intérêt du concept" à ses clients. "Mais dès qu'ils ont testé, ils adoptent", selon lui.

Avec un gros bémol: 1 kWh d'électricité à partir d'hydrogène revient à 2 euros, contre 30 centimes seulement pour l'électricité du réseau, et 1 à 1,20 euro à partir d'un groupe électrogène classique au fioul. Ainsi, pour que l'engouement soit durable, "le vrai enjeu reste de faire baisser le coût de l'hydrogène vert", souligne-t-il.


France/Algérie : Retailleau souhaite la suspension de l'accord de 1968

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France.
  • Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

PARIS : Dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a souhaité dimanche la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France. « L'Algérie, a-t-il dit, n'a pas respecté le droit international » en refusant l'accès à ce ressortissant algérien qui possédait « un passeport biométrique » certifiant sa nationalité.

Le ministre a également évoqué le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

« La France doit choisir les moyens de répondre à l'Algérie », a poursuivi M. Retailleau. « On est allé au bout du bout (...). Je suis favorable à des mesures fortes, car sans rapport de forces, on n'y arrivera pas. »

Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. « Cet accord est dépassé et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table », a-t-il jugé.

Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d'immigration.

Leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s'établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d'autres pays à la délivrance d'un titre de séjour de 10 ans.

Dénonçant "l'agressivité" d'Alger vis-à-vis de Paris, M. Retailleau a fait valoir que "la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression".

"La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France", a-t-il dit encore.


Bruno Retailleau sur l'AME: "on y touchera"

Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.
  • M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

PARIS : Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré samedi que le gouvernement Bayrou allait « toucher » à l'aide médicale d'État (AME), un dispositif permettant à des étrangers en situation irrégulière de se soigner.

« On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.

M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

Dans ce document, l'ancien ministre socialiste Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l'AME.

Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter l'aggravation de l'état de santé des migrants en situation irrégulière, ainsi que la propagation de maladies à l'ensemble de la population.

La droite et l'extrême droite, quant à elles, réclament la réduction du périmètre des soins éligibles à l'AME, voire sa suppression pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste.

En décembre, dans le cadre de l'examen du budget de l'État, le Sénat a approuvé, avec l'appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d'euros du budget alloué à l'AME, pour un total de 1,3 milliard d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2024.

L'Aide médicale d'État (AME) permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.

Plus largement, concernant la politique migratoire, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d'abolir le droit du sol à Mayotte, même s'il a reconnu que les conditions politiques n'étaient pas encore réunies.

Il a fait le même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole.

« Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d'un acte volontaire », a déclaré le ministre, qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l'ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993, avant d'être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

La loi Pasqua soumettait l'obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d'une carte de séjour, à une déclaration préalable à ses 18 ans.


50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.