Comment les promoteurs affrontent la crise de l'immobilier neuf

Des immeubles en banlieue parisienne le 11 juillet 2023. (Photo par Emmanuel DUNAND / AFP)
Des immeubles en banlieue parisienne le 11 juillet 2023. (Photo par Emmanuel DUNAND / AFP)
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Publié le Jeudi 17 août 2023

Comment les promoteurs affrontent la crise de l'immobilier neuf

  • Entre avril 2022 et mars 2023, les réservations de logements neufs auprès des promoteurs ont chuté de près de 40% à 18 000
  • Les causes de cette crise sont connues: d'une part, la remontée rapide des taux d'intérêt, d'autre part, la hausse des coûts de construction

PARIS: La panne de la construction de logements neufs, qui s'est poursuivie au deuxième trimestre, contraint les promoteurs à chercher d'autres sources de revenus pour préserver leur activité.

Entre avril 2022 et mars 2023, les réservations de logements neufs auprès des promoteurs ont chuté de près de 40% à 18.000, selon les statistiques dévoilées jeudi par le ministère de la Transition écologique.

Les causes de cette crise sont connues: d'une part, la remontée rapide des taux d'intérêt, qui entame le pouvoir d'achat des emprunteurs; d'autre part, la hausse des coûts de construction, qui se répercute sur les prix de vente.

La diminution, annoncée par le gouvernement, des aides à la construction neuve, avec la suppression programmée de la niche fiscale Pinel et le recentrage des prêts à taux zéro, inquiète aussi le secteur.

Dans ce contexte, les promoteurs accusent le coup.

Les réservations de logements neufs ont plongé de 36% chez Vinci, alors que les autres filiales du géant du BTP (construction, énergies, autoroutes...) affichent une santé de fer.

"Cela fait environ trois ans que nous voyons les signes avant-coureurs de cette crise, et nous constatons que les réponses apportées par les décideurs, nos gouvernants, ne sont pas à la hauteur des enjeux de la filière", fustigeait fin juillet le PDG du groupe, Xavier Huillard.

Même tendance chez Bouygues, où le chiffre d'affaires de la branche immobilier a reculé de 14% au premier semestre.

Se diversifier

Avec des réservations de logements en baisse de 20% au premier semestre, le premier promoteur français, Nexity, a dû abaisser ses objectifs financiers pour 2023, tablant désormais sur un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros à la fin de l'année, contre 4,5 milliards jusqu'ici.

Pour diminuer son exposition aux soubresauts du marché de la construction, le groupe a déjà entamé sa diversification au-delà de la promotion immobilière, son cœur de métier historique.

Il entend devenir un "opérateur global d'immobilier", présent dans tous les métiers de l'immobilier et servant tous types de clients, particuliers, professionnels ou collectivités.

Plus radical encore dans la diversification, Altarea s'est lancé au début de l'année dans les entrepôts logistiques, data centers et installations photovoltaïques.

Au premier semestre, il a fortement réduit ses investissements dans la promotion immobilière, achetant beaucoup moins de terrains à bâtir. Altarea "assume la forte baisse de résultats qui en découle", a affirmé son président Alain Taravella dans un communiqué.

Le groupe est en effet passé dans le rouge, avec une perte nette de 18 millions d'euros au premier semestre contre un bénéfice de 327 millions un an auparavant.

"Altarea peut se permettre de mener une politique plus radicale grâce à son modèle diversifié et à sa puissance financière", a assuré Alain Taravella, dont le groupe mise gros sur la construction écologique, à travers les bâtiments en bois ou la rénovation des logements.

Tertiaire et investisseurs 

A court terme, des promoteurs aident davantage leurs clients à financer leurs acquisitions malgré la hausse des taux d'intérêt.

"Un certain nombre de confrères et nous-mêmes essayons de compenser en partie le différentiel, pour tenter d'enrayer un peu le sujet en attendant que les taux se stabilisent", explique à l'AFP Franck Hélary, directeur général adjoint de Crédit Agricole Immobilier.

D'autres compensent la morosité dans le logement par de grands chantiers tertiaires.

Nexity, par exemple, a pu présenter un chiffre d'affaires en hausse au premier semestre malgré le marasme, grâce à ses opérations en cours dans l'immobilier de bureaux.

Le promoteur a en outre annoncé début juillet un partenariat avec Carrefour pour transformer des zones commerciales.

Le phénomène est le même chez Kaufman & Broad, qui a compensé une érosion de 11% de ses réservations de logements par le lancement d'un méga-chantier de bureaux dans le quartier de la gare d'Austerlitz à Paris, purgé de tout recours après des années de bataille judiciaire.

Le promoteur indique aussi s'être davantage tourné vers les gros investisseurs, comme les bailleurs sociaux ou les collectivités.

"C'est une aide complémentaire pour essayer d'engager des travaux et de ne pas se retrouver dans une position où les chantiers devraient être retardés", estime Franck Hélary.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.