«Goldman»: histoire d'une icône française inattaquable

 Camion peint en hommage au chanteur français Jean-Jacques Goldman et au groupe de rock français Indochine lors d'un concours de camions décorés, en marge de la 36e édition des 24 heures du camion, au Mans, dans l'ouest de la France, le 25 septembre 2021. (Photo Jean-Francois Monier / AFP)
Camion peint en hommage au chanteur français Jean-Jacques Goldman et au groupe de rock français Indochine lors d'un concours de camions décorés, en marge de la 36e édition des 24 heures du camion, au Mans, dans l'ouest de la France, le 25 septembre 2021. (Photo Jean-Francois Monier / AFP)
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Publié le Vendredi 18 août 2023

«Goldman»: histoire d'une icône française inattaquable

  • Vendredi paraît l'essai «Goldman», de l'historien Ivan Jablonka, qui s'intéresse aux raisons pour lesquelles le chanteur de «Je marche seul» a connu une popularité subite, et l'a conservée alors que passaient les modes
  • Au cœur depuis une semaine d'une controverse née des propos de la chanteuse Juliette Armanet sur «Les Lacs du Connemara» (1981), qu'elle trouve «immonde» et «de droite», Sardou est plus clivant

PARIS : Loin des yeux, près du cœur des fans, Jean-Jacques Goldman est devenu une icône inattaquable, comme le montre un livre de l'historien Ivan Jablonka, publié dans une France qui peut encore s'écharper autour d'une chanson des années 80.

Vendredi paraît l'essai «Goldman», où l'universitaire s'intéresse aux raisons pour lesquelles le chanteur de «Je marche seul» a connu une popularité subite, et l'a conservée alors que passaient les modes.

«Goldman est devenu consensuel», dit l'auteur à l'AFP. Ça n'a pas toujours été le cas. «Il a été honni par la presse intellectuelle de gauche dans les années 1980. Il y avait alors des centaines de milliers de personnes qui se pressaient à ses concerts, mais pour d'autres il représentait la mollesse politique, le capitalisme culturel, la médiocrité artistique».

Michel Sardou, issu de la même génération née après-guerre, était une autre cible de cette intelligentsia française.

Au cœur depuis une semaine d'une controverse née des propos de la chanteuse Juliette Armanet sur «Les Lacs du Connemara» (1981), qu'elle trouve «immonde» et «de droite», Sardou est plus clivant. Mais dans cette polémique, il a adopté une posture très goldmanienne: laisser parler.

- «Fin du goldmanisme» -

Jean-Jacques Goldman, qui fuit les médias depuis une vingtaine d'années, est quant à lui marqué à gauche. «Tout à fait conscient de sa famille politique, avec une tradition familiale forte, l'engagement de son père dans la Résistance, et un demi-frère (Pierre) qui était une figure de l'extrême gauche», détaille Ivan Jablonka.

S'il y a un enseignement à retenir de «Goldman», c'est que pour l'historien la chanson est politique.

L'auteur va jusqu'à parler de «goldmanisme». Il y fait entrer une tradition social-démocrate, proche de la sensibilité de l'écrivain britannique George Orwell ou de l'ancien Premier ministre Michel Rocard, faite d'attention aux plus faibles, de respect des différences culturelles et d'idéal de fraternité humaniste.

«La question que je me suis posée est: pourquoi la fin du goldmanisme?», explique l'historien.

Jean-Jacques Goldman, 71 ans, l'a précipitée par son refus du système des célébrités né avec Internet. «On vit dans un régime d'ultravisibilité, avec les réseaux sociaux, la chasse aux likes, les influenceurs, etc. Imagine-t-on Goldman dans cette nouvelle donne? Certainement pas», déclare l'auteur de l'essai.

S'il n'a pas cherché à rencontrer le chanteur, l'auteur de «Laëtitia ou la Fin des hommes», prix Medicis 2016, a demandé à consulter ses archives. «En vain, car je n'ai pas eu de réponse», remarque-t-il.

- À chacun son Goldman» -

Le livre s'appuie à la place sur des interviews données par l'auteur-compositeur interprète, où l'on redécouvre sa modestie naturelle, et sa manière douce d'exposer ses convictions.

Son arrivée en librairie a montré la cote d'amour que garde celui qui a été 12 fois «personnalité préférée des Français» (sondage annuel Ifop pour le Journal du dimanche).

En une de l'hebdomadaire Le Point, conservateur, «Quand la France s'aimait: les années Goldman». Puis sur celle du quotidien Le Parisien: «Pourquoi Goldman fascine toujours». Pour L'Obs, classé à gauche, «un captivant essai» sur un artiste qui est «une belle énigme à résoudre».

«À chacun et chacune son Goldman», constate l'historien.

Le sien est double. Face aux sceptiques, «Goldman a gagné avec la musique qu'il a inventée: le pop-rock, ce mélange de rock, de pop et de chanson à texte, qui influence aujourd'hui l'avant-garde des jeunes artistes», dont Juliette Armanet.

Et il a accompagné une évolution vers une société française moins sexiste, moins raciste. «Dans les années 1980, le public de Goldman était massivement composé de jeunes filles des milieux populaires ou périurbains, à qui il a proposé un modèle et, au-delà, une voie d'émancipation», d'après Ivan Jablonka.

Lequel l'avoue sans peine: lui aussi était fan, et l'est toujours.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.