Biden, avec les dirigeants japonais et coréen, envoie un message d'unité face à la Chine

Ce nouvel incident intervient alors que les dirigeants des Etats-Unis, du Japon et de Corée du Sud sont réunis en sommet à Camp David. (Photo, AFP)
Ce nouvel incident intervient alors que les dirigeants des Etats-Unis, du Japon et de Corée du Sud sont réunis en sommet à Camp David. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 19 août 2023

Biden, avec les dirigeants japonais et coréen, envoie un message d'unité face à la Chine

  • L'appareil américain est passé jeudi matin au large d'une zone économique nord-coréenne, à l'est du pays, a déclaré un porte-parole militaire dans un communiqué publié par l'agence nord-coréenne KCNA
  • Le mois dernier, la Corée du Nord a menacé d'abattre les avions des surveillance américains qui violeraient son espace aérien

SÉOUL: Joe Biden a accueilli vendredi les dirigeants du Japon et de la Corée du Sud à Camp David, près de Washington, pour un sommet qu'il a qualifié d'"historique", censé envoyer un ferme message d'unité face à la Chine.

"Nous avons écrit une page d'histoire aujourd'hui avec ce premier sommet et en prenant l'engagement de nous rencontrer, à ce niveau, tous les ans", a dit le président américain, aux côtés du Premier ministre japonais Fumio Kishida et du président sud-coréen Yoon Suk Yeol pour une conférence de presse.

Les trois hommes se sont présentés devant la presse sans cravate, sous les arbres, une touche de décontraction tranchant avec le sérieux de leurs propos.

Joe Biden a ainsi annoncé que les trois pays se consulteraient systématiquement et "rapidement" à l'avenir face aux "menaces" les visant.

Il a plusieurs fois loué le "courage politique" de ses invités, qui ont travaillé au rapprochement de leurs deux pays en dépit du passé douloureux de la colonisation de la Corée du Sud par le Japon.

Le président américain avait choisi à dessein de les accueillir à Camp David, une résidence de campagne des présidents proche de Washington, dont le nom est intimement lié à l'histoire des négociations de paix au Proche-Orient.

«Dangereux»

Insistant également sur la symbolique du lieu, Yoon Suk Yeol a estimé que la rencontre ouvrait un "nouveau chapitre" dans les relations entre les trois pays, tandis que Fumio Kishida a évoqué leur "détermination à ouvrir une nouvelle ère."

Dans une déclaration conjointe publiée vendredi, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud ont condamné le "comportement dangereux et agressif" et les "revendications maritimes illégales" de la Chine, sur fond de tensions entre Pékin et les Philippines autour d'un atoll disputé.

Dans ce texte commun, baptisé "L'esprit de Camp David", ils ajoutent: "Nous réaffirmons l'importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan."

"Ce sommet n'était pas consacré à la Chine", a assuré Joe Biden mais il a reconnu que "la Chine (avait) évidemment été un sujet", vendredi à Camp David.

Biden indique avoir toujours l'intention de rencontrer Xi à l'automne

Le président américain Joe Biden a indiqué vendredi qu'il comptait toujours rencontrer son homologue chinois Xi Jinping, attendu en novembre aux Etats-Unis pour un sommet Asie-Pacifique (Apec).

"Je compte et j'espère poursuivre cet automne notre conversation de Bali. C'est ce que j'escompte", a dit M. Biden en réponse à une question lors d'une conférence de presse après un sommet avec les dirigeants japonais et sud-coréen à Camp David, près de Washington.

Il faisait référence à sa rencontre avec Xi Jinping en novembre 2022 à Bali, en Indonésie, lors d'un sommet du G20.

"La Chine est une bombe à retardement par de nombreux aspects", avait estimé M. Biden la semaine dernière, citant son taux de chômage et sa main d'oeuvre vieillissante.

Ces difficultés suscitent l'inquiétude car "quand les personnes mauvaises ont des problèmes, elles font des mauvaises choses", avait ajouté le président américain.

Exercices militaires 

Depuis Camp David, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont également appelé une nouvelle fois la Corée du Nord à "abandonner son programme nucléaire et de missiles balistiques."

Les trois pays vont mettre en place un programme d'exercices militaires conjoints sur plusieurs années.

Mais selon le principal conseiller à la sécurité de la Maison Blanche, Jake Sullivan, cette coopération renforcée n'est "pas un Otan pour le Pacifique".

Washington, Tokyo et Séoul entendent également coopérer en matière économique, par exemple via un mécanisme d'alerte censé signaler les risques de pénurie de certains produits ou matières premières.

Pékin ne cache pas son hostilité face à ce dialogue à trois.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a par exemple mis en garde récemment Séoul et Tokyo: "Vous pouvez blondir vos cheveux ou faire affiner votre nez autant que vous voulez, vous ne serez jamais Européens ou Occidentaux (...). Nous devons savoir où sont nos racines".

Il a appelé la Chine, la Corée du Sud et le Japon à "travailler ensemble".

Washington parie au contraire que le Japon et la Corée du Sud sont prêts à se tourner vers l'Occident, et l'un vers l'autre, en dépit des marques laissées par la colonisation brutale de la péninsule coréenne par le Japon entre 1910 et 1945.

Le rapprochement ne fait pas l'unanimité dans l'opinion publique, qu'elle soit coréenne ou japonaise.

Le défi pour Washington sera donc de faire durer la relation trilatérale au-delà des changements de dirigeants.

"Nous ne parlons pas d'un jour, d'une semaine ou d'un mois. Il s'agit de décennies" de coopération, a voulu croire Joe Biden vendredi.


Une enquête de la BBC conduit à l’arrestation de l’un des passeurs les plus célèbres au monde

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  • Surnommé «Scorpion», le fugitif aurait été impliqué dans le passage clandestin d’environ 10 000 personnes à travers la Manche vers le Royaume-Uni
  • Il a été arrêté quelques jours après la diffusion d’une série de podcasts de la BBC

DUBAÏ: Dimanche matin, les forces de sécurité kurdes ont arrêté Barzan Majid, décrit comme l’un des passeurs les plus tristement célèbres au monde, au Kurdistan irakien.

Surnommé «Scorpion», le fugitif aurait été impliqué dans le passage clandestin d’environ 10 000 personnes à travers la Manche vers le Royaume-Uni. Il a été arrêté quelques jours après la diffusion d’une série de podcasts de la BBC dans laquelle des journalistes d’investigation l’ont poursuivi jusqu'à la ville de Souleimaniye en Irak où ils l’ont interrogé.

Au cours de l’entretien, Majid soutient qu’il ne compte plus le nombre de personnes dont il a assuré le passage clandestin. Il ajoute: «Peut-être 1 000 ou même 10 000. Je ne sais plus, je n’ai pas compté

Il admet qu’entre 2016 et 2019 il était l’une des deux personnes impliquées dans la gestion du passage clandestin d’immigrants en Belgique et en France, mais nie en être le cerveau.

«Plusieurs personnes disent qu’elles travaillent pour moi lorsqu’elles sont arrêtées. Elles veulent écoper d’une moindre peine», dit-il.

Originaire d’Irak, Majid a emménagé à Nottingham, en Angleterre, en 2013, mais il a été expulsé deux ans plus tard. Il est en fuite depuis qu’il ne s’est pas présenté devant un tribunal belge pour une audience de détermination de la peine en novembre 2022.

La National Crime Agency du Royaume-Uni a émis un mandat d’arrêt contre lui la même année. L’agence, qui a confirmé son arrestation, soutient: «Nous sommes reconnaissants envers la BBC d’avoir mis son cas en lumière et nous restons déterminés à faire tout notre possible pour démanteler les réseaux criminels impliqués dans le passage clandestin de personnes vers le Royaume-Uni, où qu’ils opèrent.»

Un haut responsable du gouvernement régional du Kurdistan confirme que ses responsables ont utilisé les informations issues de l’enquête de la BBC pour localiser et arrêter Majid.

Chaque année, des milliers de personnes fuient l’Irak, y compris la région du Kurdistan, dans l’espoir de mener une vie meilleure au Royaume-Uni ou dans d’autres régions d’Europe. Dans de nombreux cas, ils paient des passeurs pour les y conduire, mais les itinéraires et les méthodes utilisés par les passeurs sont souvent dangereux et les migrants sont confrontés à des conditions météorologiques difficiles et à des conditions de voyage potentiellement mortelles.

L’Allemagne a renvoyé 222 citoyens irakiens au cours des trois premiers mois de cette année dans le cadre d’un prétendu «accord» entre Berlin et Bagdad visant à expulser les migrants qui ne remplissent pas les conditions requises pour rester en Allemagne, a rapporté cette semaine l’institution médiatique Rudaw, basée au Kurdistan irakien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Etudiants propalestiniens évacués de l'université de Genève par la police

Un homme avec des drapeaux pro-palestiniens dans son sac à dos est vu marchant dans le hall de l'Université de Genève (UNIGE), occupé par des étudiants manifestants et militants pro-palestiniens, à Genève, le 9 mai 2024, au milieu de la guerre entre Israël et militants du Hamas à Gaza. (AFP)
Un homme avec des drapeaux pro-palestiniens dans son sac à dos est vu marchant dans le hall de l'Université de Genève (UNIGE), occupé par des étudiants manifestants et militants pro-palestiniens, à Genève, le 9 mai 2024, au milieu de la guerre entre Israël et militants du Hamas à Gaza. (AFP)
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  • Une vingtaine de policiers en uniforme et en civil ont pénétré dans le bâtiment UniMail vers 03H00 GMT
  • L'Université de Genève avait haussé le ton lundi après l'échec de négociations, en annonçant le dépôt d'une plainte pénale pour violation de domicile contre les étudiants propalestiniens

GENEVE: La police est intervenue tôt mardi matin pour déloger une cinquantaine d'étudiants propalestiniens qui occupaient depuis près d'une semaine l'Université de Genève (UNIGE) en Suisse, et refusaient d'obéir aux demandes de la direction de l'établissement, rapportent des médias suisses.

Une vingtaine de policiers en uniforme et en civil ont pénétré dans le bâtiment UniMail vers 03H00 GMT (05H00 locales), a indiqué un journaliste de l'agence de presse Keystone-ATS présent sur place.

"La plupart des manifestants étaient endormis. Après avoir été rassemblés, ils ont été dirigés vers le parking souterrain de l’établissement", rapporte Julie Zaugg, journaliste de la télévision LémanbleuTV sur le réseau social X.

"Un petit comité attend devant l’entrée de ce parking, applaudissant sans cesse et criant des slogans en soutien à la Palestine ou leurs camarades", précise la journaliste, ajoutant avoir vu des étudiants "menottés puis embarqués dans des camions" de police aux fenêtres grillagées.

Ces étudiants veulent dénoncer l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le territoire israélien par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'Université de Genève (UNIGE) avait haussé le ton lundi après l'échec de négociations, en annonçant le dépôt d'une plainte pénale pour violation de domicile contre les étudiants propalestiniens.

Dans un courrier adressé à la communauté universitaire lundi, la direction de l'université disait comprendre "le soutien que le collectif manifeste envers les victimes du conflit de Gaza" mais avait demandé de quitter les lieux et proposé d'autres formes de témoigner leur solidarité au sein de l'université.

A l'instar de manifestants propalestiniens sur plusieurs autres campus suisses, les étudiants de l'UNIGE demandent notamment que l'université prenne position pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu'elle mette fin à ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens.

Le mouvement étudiant de soutien aux Palestiniens, inspiré par les occupations de campus aux Etats-Unis, avait démarré à l'université de Lausanne et s'est étendu depuis, plus ou moins temporairement, à d'autres universités du pays, dont Fribourg, Bâle, Berne ou encore les prestigieuses écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich.


Pas de «  génocide » à Gaza mais Israël doit «  en faire plus pour les civils », affirme la Maison Blanche

Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
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  • "Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale
  • Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden.

"Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, lors d'un point de presse.

Il a affirmé que le président Biden s'efforçait de parvenir à l'issue du conflit à une situation régionale qui "garantisse la sécurité d'Israël tout en ouvrant la voie à un avenir de dignité et de sécurité pour le peuple palestinien, plutôt que de voir Israël embourbé dans une campagne de contre-guérilla qui n'en finisse jamais".

Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair".

L'engagement du président Biden envers Israël est "en béton armé", mais "cela ne signifie pas qu'il n'y a jamais de désaccord" avec le gouvernement israélien, a souligné Jake Sullivan.