Les Etats-Unis récupèrent le soldat Travis King, relâché par Pyongyang

M. King a "exprimé sa volonté de chercher refuge en RPDC ou dans un pays tiers, se disant désabusé face à la société inégalitaire américaine" (Photo, X).
M. King a "exprimé sa volonté de chercher refuge en RPDC ou dans un pays tiers, se disant désabusé face à la société inégalitaire américaine" (Photo, X).
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Publié le Jeudi 28 septembre 2023

Les Etats-Unis récupèrent le soldat Travis King, relâché par Pyongyang

  • Le soldat a traversé la frontière entre la Corée du Nord et la Chine où il a été accueilli par l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin
  • Une fois aux Etats-Unis, il rejoindra un centre médical de l'armée américaine au Texas, selon un autre responsable américain

SÉOUL: Les Etats-Unis ont récupéré mercredi leur soldat relâché par la Corée du Nord qui est en "bonne santé", au terme d'une intense séquence facilitée par la Chine, selon des responsables.

Pour autant, Washington ne voit aucune "percée" diplomatique avec Pyongyang malgré ce retour inopiné du soldat américain Travis King, dont la défection en juillet dernier avait inquiété les Etats-Unis au plus haut niveau.

Plus tôt, la Corée du Nord avait annoncé l'expulsion du soldat King qui était entré illégalement dans ce pays depuis le Sud, le 18 juillet. Les Etats-Unis étaient, au moins publiquement, sans nouvelles de lui depuis lors.

Il est "en route pour les Etats-Unis" après avoir transité par la base aérienne américaine d'Osan, en Corée du Sud, en provenance de la ville frontière de Dandong, en Chine, a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Le soldat a traversé la frontière entre la Corée du Nord et la Chine où il a été accueilli par l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, Nicholas Burns, a-t-on précisé de même source.

Une fois aux Etats-Unis, il rejoindra un centre médical de l'armée américaine au Texas (sud), selon un autre responsable américain, mais Washington s'est refusé à évoquer pour l'instant d'éventuelles poursuites contre le soldat.

Le gouvernement américain s'est empressé de remercier la diplomatie suédoise pour son rôle dans sa libération et la Chine pour avoir facilité son "transfert" via la frontière chinoise avec la Corée du Nord.

Pas de concession
Parlant à des journalistes, un haut responsable américain a assuré que "le soldat King apparaît être en bonne forme et de bonne humeur".

A Washington, on s'était publiquement inquiété du traitement dont il pouvait faire l'objet en Corée du Nord.

"Je peux vous dire qu'il est très heureux d'être sur le chemin du retour chez lui", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.

Interrogé pour savoir si Washington avait fait des concessions à Pyongyang, la même source a répondu, sur un ton catégorique: "Non, aucune".

"On ne leur a rien donné. On n'a fait aucune concession en échange de son retour", a renchéri le porte-parole du département d'Etat qui a aussi tempéré les attentes d'une possible détente avec Pyongyang, sur le nucléaire par exemple.

"Je n'y verrais pas le signe d'une percée. Je pense qu'il s'agit d'un cas isolé", a déclaré Matthew Miller, tout en disant que les Etats-Unis restaient "ouverts à la diplomatie avec Pyongyang".

Travis King devait rentrer aux Etats-Unis après avoir eu des ennuis avec la justice sud-coréenne, mais il a traversé la frontière avec le Nord le 18 juillet en se mêlant à un groupe de touristes qui visitait la zone démilitarisée séparant les deux Corées.

Soldat de deuxième classe, il sortait de prison en Corée du Sud après une rixe dans un bar et une altercation avec la police. Il devait retourner aux Etats-Unis pour faire face à des sanctions disciplinaires mais a, de manière toujours non expliquée, fait faux bond aux autorités à l'aéroport international de Séoul.

En franchissant la frontière avec le Sud, Travis King a cherché à échapper "aux mauvais traitements et à la discrimination raciale dans l'armée américaine", avait affirmé l'agence nord-coréenne KCNA en août, confirmant que le soldat était détenu par Pyongyang.

L'incident risquait d'envenimer encore davantage les relations entre Washington et Pyongyang, d'autant que la Corée du Nord a, à de nombreuses reprises, détenu des Américains et les a utilisés comme monnaie d'échange.

Intense
Le scénario de sa sortie de Corée du Nord via la Chine apparaît digne d'un roman d'espionnage, tout comme celui de son entrée rocambolesque en Corée du Nord.

"On a appris ce mois-ci via la Suède que la Corée du Nord était prête à le libérer", a indiqué le haut responsable américain.

S'en est suivie une "intense séquence diplomatique", impliquant notamment la Suède qui gère les affaires consulaires américaines dans la capitale nord-coréenne, les Etats-Unis et la Corée du Nord n'entretenant plus de relation diplomatique.

La Chine, avec qui les Etats-Unis entretiennent des relations tendues malgré un récent rapprochement, a aussi joué un rôle dans le transfert lui-même mais "rien d'autre", selon le responsable.

Les deux Corées sont techniquement toujours en guerre depuis 1953, car c'est un armistice et non un traité de paix qui a mis fin au conflit armé.

Des fortifications pullulent à la frontière, mais seul un muret de béton sépare les deux pays au niveau de la zone de sécurité commune (JSA), qui reste moins difficile à traverser malgré la présence de soldats.

La Corée du Sud est un allié clé des Etats-Unis et accueille quelque 27.000 militaires américains sur son sol.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.