Guatemala : fin de campagne agitée entre deux prétendants de gauche

La candidate guatémaltèque du parti Union nationale de l'espoir et ancienne première dame (2008-2011), Sandra Torres, et son candidat à la vice-présidence Romeo Guerra saluent les partisans lors de la clôture de sa campagne au Terminal Market à Guatemala City, le 18 août 2023. (Photo de Luis Acosta / AFP)
La candidate guatémaltèque du parti Union nationale de l'espoir et ancienne première dame (2008-2011), Sandra Torres, et son candidat à la vice-présidence Romeo Guerra saluent les partisans lors de la clôture de sa campagne au Terminal Market à Guatemala City, le 18 août 2023. (Photo de Luis Acosta / AFP)
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Publié le Samedi 19 août 2023

Guatemala : fin de campagne agitée entre deux prétendants de gauche

  • Quel qu'il soit, le vainqueur mettra fin à 12 ans de gouvernements de droite dont celui du sortant Alejandro Giammattei, au terme de quatre ans d'un mandat non renouvelable marqué par la répression contre les magistrats et les journalistes
  • Trois décennies après la fin de sa brutale guerre civile, le pays le plus peuplé d'Amérique centrale est enlisé dans la pauvreté, la violence et la corruption, ce qui pousse chaque année des milliers de Guatémaltèques à émigrer

GUATEMALA : Les Guatémaltèques choisissent dimanche leur prochain président entre deux sociaux-démocrates, au terme d'une campagne dominée par les attaques contre le favori des sondages, l'inattendu Bernardo Arevalo, qui a promis de s'attaquer à la corruption, et les mises en doute de la partialité du scrutin lancées par sa rivale Sandra Torres.

Qualifié à la surprise générale, Bernardo Arevalo, 64 ans, fils du premier président démocratiquement élu du pays, Juan José Arevalo (1945-1951), a promis de suivre les pas de son père pour améliorer l'éducation, combattre la violence, la pauvreté et s'attaquer à la corruption.

«Nous avons été les victimes, les proies, de politiciens corrompus pendant des années», a-t-il déclaré lors de la clôture de sa campagne. «Voter, c'est dire clairement que c'est le peuple guatémaltèque qui dirige ce pays, et non les corrompus».

Trois fois candidate malheureuse à la présidence, Sandra Torres, 67 ans, ancienne épouse de l'ex-président de gauche Alvaro Colom (2008-2012), a focalisé sa campagne sur la lutte contre les bandes criminelles et contre la pauvreté grâce à des programmes d'aide alimentaire et de formation.

Selon un sondage mercredi, Bernardo Arevalo, sociologue et ancien diplomate, était crédité de 50% des intentions de vote, devant Mme Torres, communicante et femme d'affaires, avec 32%.

Dans la dernière ligne droite, Mme Torres a déclaré vendredi «remettre en question ce processus électoral», se disant «préoccupée par toute altération des données» de comptage des voix par les personnes habilitées du Tribunal suprême électoral (TSE).

Le TSE «est-il impartial, est-il objectif ou appartient-il à Semilla?», s'est demandée la dirigeante du parti Unité nationale de l'espoir (UNE) en mentionnant le mouvement de son rival, lors d'une conférence de presse précédant sa clôture de sa campagne.

Quel qu'il soit, le vainqueur mettra fin à 12 ans de gouvernements de droite dont celui du sortant Alejandro Giammattei, au terme de quatre ans d'un mandat non renouvelable marqué par la répression contre les magistrats et les journalistes qui dénonçaient la corruption.

«Au Guatemala, Bernardo Arevalo est présenté comme l'option du changement politique» face à Sandra Torres qui «assume une position de défense du système traditionnel des dernières décennies», souligne auprès de l'AFP Arturo Matute, à la tête de l'institut guatémaltèque Gobernalisis.

«Si cela se confirme dans les urnes et que l'élection n'est pas» entachée de fraudes, «ce sera un grand espoir pour une reconstruction institutionnelle démocratique et transparente», a estimé auprès de l'AFP Francisco Rojas, recteur de l'Université pour la paix (UPEACE).

- Le Parquet contre Arevalo -

Bien que les deux candidats soient de centre gauche, le ministère public a multiplié les procédures contre Bernardo Arevalo, suscitant des soupçons contre les élites guatémaltèques, le voyant comme un danger pour ses intérêts depuis sa spectaculaire percée le 25 juin au premier tour de l'élection.

Sur avis du Parquet, un juge a ordonné la suspension de son parti, pour de supposées irrégularités lors de sa création en 2017.

La Cour constitutionnelle avait suspendu cette décision mais les services du procureur général ont perquisitionné en juillet le siège du parti.

Vendredi, la Cour suprême a annulé cette ordonnance de suspension.

«A l'unanimité, le tribunal a accepté le recours du parti politique Semilla, ce qui rend sans effet sa suspension», a déclaré à la presse le porte-parole de la Cour suprême, Rudy Esquivel.

M. Esquivel a déclaré à l'AFP que cette décision garantit «la participation de Semilla au processus (électoral) du second tour».

Jeudi, le procureur Rafael Curruchiche, sanctionné pour «corruption» par Washington, a annoncé de possibles arrestations de dirigeants de Semilla, n'excluant pas «des descentes, des mandats d'arrêt, des demandes de levée d'immunité après le 20 août».

Communauté internationale et analystes considèrent les actions du parquet comme une tentative d'écarter M. Arevalo du scrutin.

Le chef du département d'Etat américain pour l'Amérique latine a plaidé vendredi pour un vote «dans le cadre d'un processus libre, équitable, transparent et pacifique». «Le véritable pouvoir de la démocratie réside dans le respect de la volonté du peuple», a dit Brian Nichols sur X (ex-Twitter).

Trois décennies après la fin de sa brutale guerre civile, le pays le plus peuplé d'Amérique centrale est enlisé dans la pauvreté, la violence et la corruption, ce qui pousse chaque année des milliers de Guatémaltèques à émigrer. Dix des 17,6 millions d'habitants du pays vivent sous le seuil de pauvreté, selon les statistiques officielles.

Le nouveau président prendra ses fonctions le 14 janvier 2024.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.