La Lune, au centre de toutes les convoitises

Dans cette capture d'une séquence prise et publiée par l'agence spatiale russe Roscosmos le 11 août 2023, une fusée Soyouz 2.1b avec l'atterrisseur Luna-25 décolle de la rampe de lancement du cosmodrome de Vostochny, à environ 180 km au nord de Blagoveschensk , dans la région de l'Amour. (AFP)
Dans cette capture d'une séquence prise et publiée par l'agence spatiale russe Roscosmos le 11 août 2023, une fusée Soyouz 2.1b avec l'atterrisseur Luna-25 décolle de la rampe de lancement du cosmodrome de Vostochny, à environ 180 km au nord de Blagoveschensk , dans la région de l'Amour. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 août 2023

La Lune, au centre de toutes les convoitises

  • Le géant asiatique prévoit d'envoyer des taïkonautes sur la Lune avant 2030 et ambitionne d'y construire une base
  • Il sera ensuite question de présence durable, par la construction d'une base sur la surface de la Lune et d'une station spatiale en orbite autour d'elle

PARIS: La Lune, sur laquelle la sonde russe Luna-25 s'est écrasée, est au cœur de plusieurs programmes ambitieux avec, dans cette course à l'alunissage, les puissances abonnées aux prouesses spatiales mais également de nouveaux candidats.

Technologiques, scientifiques, politiques... Leurs motivations sont multiples. Avec souvent Mars en ligne de mire.

La Lune est devenue un passage obligé avant un voyage vers la planète rouge. Pour y installer des bases relais mais aussi pour y tester combinaisons, véhicules, énergie... et y apprendre à vivre dans l'espace lointain.

Outre ces motivations technologiques, les Terriens ont encore beaucoup de choses à apprendre sur leur satellite naturel et sa formation.

Sans oublier le besoin stratégique pour certains d'être les premiers, des raisons de politique intérieure ou l'attrait économique des ressources lunaires (eau, métaux...).

 

La propulsion chinoise

Le géant asiatique prévoit d'envoyer des taïkonautes sur la Lune avant 2030 et ambitionne d'y construire une base.

Si la Chine n'a envoyé son premier humain dans l'espace qu'en 2003 - soit très longtemps après les Soviétiques et les Américains en 1961 en pleine guerre froide - ses programmes spatiaux, alimentés par des milliards de dollars, montent en puissance depuis plusieurs décennies.

Avec notamment une première mondiale en 2019: l'alunissage d'un engin sur la face cachée du satellite naturel de la Terre. Puis en 2020, le retour d'échantillons de Lune - une opération inédite, tous pays confondus, en plus de 40 ans - et en 2021, l'atterrissage d'un petit robot sur Mars.

 

Le retour des Etats-Unis

Un demi-siècle après les dernières missions Apollo, l'agence spatiale américaine (NASA) concentre ses efforts sur le programme Artémis qui vise, officiellement pour 2025, un retour d'astronautes, dont la première femme et le premier Afro-américain, sur le sol lunaire.

Il sera ensuite question de présence durable, par la construction d'une base sur la surface de la Lune et d'une station spatiale en orbite autour d'elle. Le tout pour préparer un voyage encore plus complexe: l'envoi d'un équipage vers Mars.

Mais en attendant, la fusée Starship, développée par SpaceX - l'entreprise d'Elon Musk - pour ces voyages, a explosé en vol lors de son premier essai en avril dernier.

 

La Russie: l'échec après 50 ans d'absence

Dans la nuit du 10 au 11 août, la Russie a lancé son premier engin vers la Lune depuis 1976. Baptisée Luna-25, cette mission s'inscrivait dans un cycle de plusieurs autres en vue d'une éventuelle base en orbite lunaire construite avec la Chine.

Mais la sonde s'est écrasée sur la Lune à la suite d'un incident précédant l'alunissage, initialement prévu pour lundi. Cet échec intervient alors que le président Vladimir Poutine s'est engagé à poursuivre le programme spatial russe malgré les problèmes de financement, de corruption et l'isolement du pays après l'invasion de l'Ukraine.

 

Les nouveaux

Jusqu'à présent, seuls trois pays sont parvenus à se poser à la surface de la Lune, située à quelque 384.000 kilomètres de la Terre: la Russie, les Etats-Unis et la Chine.

Mais les récents progrès de la technologie ont permis de faire baisser le coût des missions, incitant de nouveaux acteurs publics ou privés à se lancer.

En août, l'Inde est parvenue à faire entrer une fusée non habitée, Chandrayaan-3, dans l'orbite de la Lune. Elle devrait, si tout se déroule comme prévu, s'y poser à la fin du mois.

La Corée du Sud a placé en décembre 2022 en orbite lunaire sa sonde "Danuri", lancée quelques mois plus tôt à bord d'une fusée SpaceX, et s'est donné pour objectif de poser un engin sur la Lune en 2032.

Mais la Lune ne se livre pas si facilement. Une mission privée israélienne a raté l'alunissage de sa sonde en 2019. Même issue en avril dernier pour l'alunisseur Hakuto de la start-up japonaise ispace.

Deux autres entreprises, les sociétés américaines Astrobotic et Intuitive Machines, devraient tenter leur chance plus tard cette année.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.