Les Zimbabwéens votent mercredi dans un contexte politique tendu

Deux femmes marchent sur une route dans le canton historique de Mbare à Harare, le 20 août 2023 (AFP).
Deux femmes marchent sur une route dans le canton historique de Mbare à Harare, le 20 août 2023 (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 21 août 2023

Les Zimbabwéens votent mercredi dans un contexte politique tendu

  • Human Rights Watch a prédit un «processus électoral gravement défectueux» incompatible avec un vote libre ou équitable
  • De sérieuses irrégularités ont été constatées sur les listes électorales, qui font redouter un scrutin joué d'avance

HARARE: Une banderole du président Emmerson Mnangagwa, 80 ans, s'affiche sur un immeuble délabré près de Harare, appelant à lui confier un nouveau mandat: plongés dans une crise économique dont ils ne voient pas le bout, les Zimbabwéens votent mercredi dans un climat politique tendu.

En contrebas, le long d'une route non goudronnée, des vendeurs de rue proposent leur charbon de chauffage, empilé dans des pots de peinture vides, pour un dollar l'unité.

Si les villes sont plus favorables à l'opposition, et la plupart des campagnes contrôlées par la Zanu-PF au pouvoir depuis l'indépendance, Mbare, plus vieux township jouxtant la capitale, est un champ de bataille pour les élections nationales.

"Les routes ne sont pas bonnes, les écoles ne sont pas bonnes, notre économie n'est pas bonne, nous attendons que tout cela change", affirme à l'AFP Tendai Kativhu, charpentier venu au marché avec ses deux enfants.

Peu le disent ouvertement, mais le changement qu'ici beaucoup attendent s'appelle Nelson Chamisa, chef de l'opposition dont le portrait est peint sur de petites affiches jaunes placardées un peu partout.

Mais à l'issue d'une campagne marquée par des meetings interdits et des arrestations au sein de l'opposition, dans un pays déjà accablé par une longue histoire d'élections entachées d'irrégularités, rares sont ceux qui croient que l'avocat et pasteur de 45 ans sortira vainqueur du scrutin.

Human Rights Watch a prédit un "processus électoral gravement défectueux" incompatible avec un vote libre ou équitable.

La Coalition des citoyens pour le changement (CCC) de M. Chamisa, le "Triple C" comme dit la rue, se plaint d'être maltraitée par les autorités: intimidation, événements entravés et invisibilité à la télévision publique.

«Election la plus gagnable»

Et de sérieuses irrégularités ont été constatées sur les listes électorales, qui font redouter un scrutin joué d'avance.

Pourtant, l'opposition espère surfer sur un mécontentement si puissant qu'il se traduira par une forte participation, voire une victoire. "Les gens galèrent, peut-être qu'après les élections les choses iront mieux", prie Tawanda Gwanzura, cuisinier de 28 ans.

Orateur doué, M. Chamisa avait perdu de justesse face à M. Mnangagwa en 2018, une défaite qu'il avait contestée. L'armée avait tiré contre des manifestants deux jours après le scrutin, faisant six morts.

Lors de ce premier vote après le long règne autoritaire de Robert Mugabe, un fort espoir de liberté soufflait, vite retombé. La situation s'est depuis dégradée, le Parlement ayant adopté des lois qui, selon les groupes de défense des droits, musèlent la société civile et limitent toute critique du gouvernement.

L'économie n'a pas décollé, bien que M. Mnangagwa ait déclaré le Zimbabwe "ouvert aux affaires" après des années de mauvaise gestion, qui ont fait fuir les investisseurs.

Economie et chômage sont les principales préoccupations des électeurs, selon un récent sondage montrant aussi qu'une écrasante majorité désapprouve l'action du gouvernement.

L'inflation dans ce pays agricole de plus de 15 millions d'habitants, riche en minerais, était de 101% en juillet, selon les chiffres officiels, certains économistes estimant le chiffre réel bien plus élevé.

Pour le politologue zimbabwéen Brian Kagoro, si la campagne n'avait pas été si biaisée à l'encontre de l'opposition, c'était "l'élection la plus gagnable" pour elle depuis 15 ans.

Cinq choses à savoir sur le Zimbabwe

Cinq choses à savoir sur le Zimbabwe, pays enclavé d'Afrique australe riche en or et minéraux, avant les élections présidentielle et législatives de mercredi.

Mugabe 37 ans au pouvoir

Héros de l'indépendance, Robert Mugabe a dirigé le pays pendant 37 ans, comme Premier ministre (1980-1987) puis comme président (1987-2017). Il séduit d'abord par une politique de réconciliation avec la minorité blanche, et sa politique sociale et éducative.

Mais il instaure très tôt un régime autoritaire, avec une répression brutale de ses opposants. Il provoque à partir des années 2000 l'effondrement économique de son pays, avec sa réforme agraire marquée par l'éviction violente de milliers de fermiers blancs pour redistribuer la terre à des fermiers noirs sous-équipés et insuffisamment formés.

Lâché par l'armée, il est contraint à la démission en 2017, à 93 ans. Son ancien lieutenant et successeur Emmerson Mnangagwa, surnommé "le Crocodile" pour son caractère impitoyable, brigue à 80 ans un nouveau mandat à l'élection du 23 août.

Marasme économique 

Ancien grenier à céréales de la région et doté de riches ressources minières (platine, or, diamant, nickel), le pays a vu sa production agricole chuter après la réforme agraire des années 2000. Une profonde crise économique perdure, marquée notamment par une hyperinflation, un chômage de masse et un manque de liquidités.

Après plusieurs années de contraction, le Zimbabwe a connu en 2021 une reprise avec 8,5% de croissance, ralentie à 3% en 2022 selon le Fonds monétaire international (FMI).

Ses plus de 15 millions d'habitants restent confrontés à la flambée des prix. Après avoir grimpé en flèche en 2020, l'inflation avait ralenti à 175,8% en juin 2023, selon les chiffres officiels, mais certains économistes l'évaluent plutôt autour de 1 000%.

En 2008, l'hyperinflation avait atteint des niveaux si vertigineux que la banque centrale avait été forcée d'émettre un billet de cent mille milliards de dollars zimbabwéens, devenu depuis un objet de collection.

Le Zimbabwe reste sous le coup de sanctions occidentales pour corruption et violations de droits.

Exode de personnel qualifié

Le pays, dont le système éducatif a longtemps été envié en Afrique, subit un exode de personnel qualifié, notamment dans le secteur de la santé et de l'enseignement.

Près de 1 800 infirmiers - soit plus de 10% des effectifs des hôpitaux publics - ont émigré en 2022, principalement au Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, où les salaires sont dix fois plus élevés.

Eléphants en surpopulation

Après le Botswana voisin, le Zimbabwe compte la deuxième plus grande population d'éléphants au monde, qui augmente de 5% par an.

Ses 100 000 pachydermes représentent près du double de la capacité de ses parcs, selon les défenseurs de l'environnement.

Cette surpopulation entraîne des accidents de plus en plus fréquents, entre les animaux majestueux et les villageois à proximité de réserves.

Les animaux sauvages, éléphants et crocodiles notamment, ont fait 68 morts en 2022 et 29 depuis le début de 2023, selon les autorités.

Célèbres écrivaines

Figure du féminisme, Tsitsi Dangarembga est devenue célèbre en 1988 avec "Nervous Conditions" ("A fleur de peau"), premier livre publié en anglais par une femme noire zimbabwéenne.

D'autres auteures zimbabwéennes comme NoViolet Bulawayo ou Petina Gappah ont acquis une notoriété internationale.

Avant elles, la romancière britannique Doris Lessing, prix Nobel de littérature en 2007, avait puisé son inspiration dans son enfance dans le pays.

Emplois et violence

Chamisa promet de bâtir un nouveau Zimbabwe "pour tous": s'attaquer à la corruption, relancer l'économie, sans vraiment détailler comment, soulignent ses détracteurs.

Pour redorer son image, le président sortant a coupé ces dernières semaines une multitude de rubans, livrant de nouveaux camions de pompiers, inaugurant mines de charbon, centrales électriques et cliniques.

"L'économie est bâtie par le peuple", lit-on sur les affiches de la Zanu-PF à Harare. Pour ses partisans, les nouvelles infrastructures sont la preuve que le président tient ses promesses.

"Nous avons besoin d'emplois et avec le président Mnangagwa, nous aurons du travail", avance Faustina Nyamhandu, 22 ans, sans emploi.

Le président est élu à la majorité absolue. Si aucun candidat ne remporte 50% des voix plus une, un second tour est organisé.

Mnangagwa pourrait être chahuté au sein de son propre parti s'il obtenait un résultat décevant difficile à présenter comme une "victoire convaincante", affirme Nic Cheeseman, expert en démocratie à l'université de Birmingham.

"La grande question pour l'opposition sera de savoir si elle prendra le risque de manifester", dit-il. Et "pour le gouvernement de savoir jusqu'où il va réprimer cette résistance".

En meeting dans le centre du pays samedi, M. Mnangagwa a promis des élections équitables et sans violence. "La Zanu-PF est inarrêtable. La victoire est certaine", a-t-il déclaré.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Short Url
  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Short Url
  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

Short Url
  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.