Le chef de Wagner présumé mort, les regards se tournent vers le Kremlin

Cette capture vidéo extraite d'images fournies le 25 mai 2023 sur le compte Telegram du service de presse de Concord - une société liée au chef du groupe de mercenaires russe Wagner, Yevgeny Prigozhin - montre Yevgeny Prigozhin en train de parler à Bakhmout (Photo, AFP).
Cette capture vidéo extraite d'images fournies le 25 mai 2023 sur le compte Telegram du service de presse de Concord - une société liée au chef du groupe de mercenaires russe Wagner, Yevgeny Prigozhin - montre Yevgeny Prigozhin en train de parler à Bakhmout (Photo, AFP).
Cette photo postée sur un canal Telegram lié à Wagner @grey_zone le 23 août 2023, montre une épave d'avion en feu près du village de Kuzhenkino, dans la région de Tver. Un avion privé s'est écrasé dans la région de Tver, à Moscou, et le chef de Wagner, Evgeniy Prigozhin, figurait sur la liste des passagers, ont indiqué les agences russes le 23 août 2023. (AFP/Telegram/@Grey_Zone)
Cette photo postée sur un canal Telegram lié à Wagner @grey_zone le 23 août 2023, montre une épave d'avion en feu près du village de Kuzhenkino, dans la région de Tver. Un avion privé s'est écrasé dans la région de Tver, à Moscou, et le chef de Wagner, Evgeniy Prigozhin, figurait sur la liste des passagers, ont indiqué les agences russes le 23 août 2023. (AFP/Telegram/@Grey_Zone)
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Publié le Jeudi 24 août 2023

Le chef de Wagner présumé mort, les regards se tournent vers le Kremlin

  • L'agence russe pour le transport aérien Rossaviatsia a confirmé qu' Evguéni Prigojine se trouvait à bord de l'avion effectuant un vol entre Moscou et Saint-Pétersbourg
  • Le ministère russe des Situations d'urgence a indiqué que l'appareil qui s'est écrasé près du village de Koujenkino était un jet privé Embraer Legacy

MOSCOU: Les autorités russes n'avançaient jeudi aucune piste expliquant le crash de l'avion qui a vraisemblablement tué la veille le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, nourrissant les spéculations quand à l'assassinat de celui qui était devenu l'ennemi du Kremlin.

Aucun haut responsable russe n'a commenté l'évènement. Le président Vladimir Poutine, qui avait qualifié Evguéni Prigojine de "traître" lors d'une tentative de coup de force en juin, n'a pas évoqué le sujet lors d'apparitions publiques mercredi soir et jeudi matin.

Wagner, qui a quitté l'Ukraine après sa rébellion, reste actif en Afrique mais son avenir est en question après la mort présumée de son chef et de proches collaborateurs dans le crash. Partout où il a été déployé, le groupe est accusé d’exactions, d'exécutions de prisonniers et de torture.

L'agence russe pour le transport aérien Rossaviatsia a confirmé qu' Evguéni Prigojine se trouvait à bord de l'avion effectuant un vol entre Moscou et Saint-Pétersbourg et qui s'est écrasé en début de soirée mercredi dans la région de Tver.

Aucun des sept passagers et trois membres d'équipages n'a survécu, mais les autorités n'ont pas encore formellement annoncé la mort du chef de Wagner, les corps n'ayant pas été identifiés. Et les enquêteurs, qui ont lancé une investigation pour "violation des règles de sécurité aérienne" sans privilégier aucune piste, sont restés muets jeudi.

On compte aussi parmi les victimes présumées le bras droit de Prigojine, Dmitri Outkine, mystérieux ex-officier du renseignement militaire russe et commandant opérationnel de Wagner.

Le ministère russe des Situations d'urgence a indiqué que l'appareil qui s'est écrasé près du village de Koujenkino était un jet privé Embraer Legacy.

Une vidéo qui a pu être authentifiée par l'AFP grâce aux coordonnées de géolocalisalisation montre un appareil tombant du ciel en spirale.

Un "grondement" et des flammes 

Dans le village de Koujenkino, près duquel s'est écrasé l'avion, un habitant, Vitali, a raconté avoir "entendu un boum" dans les airs. "J'ai levé la tête et j'ai vu un avion, avec de la fumée blanche au-dessus", a-t-il dit dans une vidéo diffusée par le média Fontanka.

Une autre habitante a déclaré à l'agence Ria Novosti que sa voisine avait entendu un "grondement" et vu des étincelles et des flammes. "Lorsque nous nous sommes approchés de la fenêtre, j'ai vu (...) un nuage noir", a dit cette femme qui n'a pas donné son nom.

Les images des sauveteurs russes montrent des restes fumants dans une clairière.

Sur les réseaux sociaux, des comptes proches de Wagner - qui n'a pas de présence officielle en ligne - évoquaient dès mercredi la thèse d'un tir de missile sol-air, alimentant les conjectures quant à un assassinat.

Si certains évoquent une mise en scène de Prigojine pour disparaître, la cheffe du média public RT Margarita Simonian n'y croit pas. "Je penche vers (la piste) la plus évidente", a-t-elle écrit sur X, l'ex-Twitter.

"Un moment très important" 

Dans la journée, des habitants de Saint-Pétersbourg, la ville où il était basé, défilaient pour déposer des fleurs sur un mémorial improvisé, signe de la popularité du chef de guerre auprès de certains, qui appréciaient son franc-parler critique des élites russes et parfois du Kremlin, et son nationalisme.

"Pour nous, c'était un ami, un frère. Je pense que pour tous les soldats c'est un moment très important", dit Natalia, 31 ans, venue à vélo déposer son bouquet à l'ombre du bâtiment de verre où Wagner a établi son QG dans l'ex-capitale impériale russe.

En Ukraine, où Wagner a longtemps combattu, on se réjouit en revanche de la mort présumée du chef de guerre.

"Peut-être que cela donnera une impulsion à des évènements déstabilisateurs" en Russie, dit Iryna Kouchina, une fonctionnaire interrogée par l'AFP sur l'avenue centrale de Kiev où des carcasses de chars russes ont été installées pour la fête de l'Indépendance jeudi.

Vladimir Poutine est resté silencieux sur l'évènement qui domine l'actualité de son pays.

Mercredi soir, il avait prononcé un discours marquant le 80e anniversaire de la bataille de Koursk et salué la "loyauté" des soldats russes qui se battent en Ukraine.

Doutes raisonnables 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenu a souligner que Kiev n'avait "rien à voir" avec l'accident, sous-entendant lui aussi que le Kremlin était responsable. Son homologue américain Joe Biden, "pas surpris", a estimé que "peu de choses ne se passent en Russie sans que Poutine n'y soit pour quelque chose".

La cheffe allemande de la diplomatie Annalena Baerbock a déclaré que ce n'était "pas un hasard" si tout le monde soupçonnait le Kremlin.

De nombreux détracteurs du régime russe ont été tués ou visés par des tentatives d'assassinat. Le Kremlin a toujours démenti son implication.

"Si cette disparition était avérée, ce serait un élément majeur", a quant à lui souligné le ministère français des Affaires étrangères.

"Wagner est une entreprise criminelle, exécutant les basses oeuvres de Poutine en Ukraine et dans plusieurs pays d'Afrique", a ajouté Paris.

Evguéni Prigojine a mené les 23-24 juin une rébellion contre l'état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, marchant sur Moscou, prenant un QG militaire et abattant des avions de l'armée russe.

Il a renoncé à sa mutinerie après un accord qui prévoyait son exil au Bélarus, avec les hommes souhaitant le suivre et l'abandon de toutes poursuites. Pourtant, le chef de Wagner a continué de venir en Russie, même au Kremlin.

Puis, il est apparu lundi soir dans une vidéo, affirmant se trouver en Afrique pour "rendre la Russie encore plus grande". Wagner devait y poursuivre son activité, alors que le groupe avait quitté l'Ukraine, où il s'était illustré lors de la longue et sanglante bataille pour Bakhmout.

Rien n'indique qu'un missile sol-air a abattu l'avion de Prigojine, selon le Pentagone

Rien n'indique qu'un missile sol-air a abattu l'avion transportant le patron du groupe paramilitaire russe Wagner Evguéni Prigojine, a affirmé jeudi le Pentagone.

L'armée américaine ne dispose «d'aucune information indiquant qu'un missile sol-air» était impliqué dans le crash de mercredi, a déclaré le porte-parole Pat Ryder.

Les informations faisant état de l'utilisation d'une telle arme sont «inexactes», a-t-il ajouté.

Le général Pat Ryder a dit ne pas pouvoir communiquer d'informations sur les causes du crash, qui font l'objet de nombreuses spéculations.

Mais les Etats-Unis pensent que ce dernier a causé la mort d'Evguéni Prigojine, a-t-il précisé. «Nous estimons, en nous basant sur un certain nombre de facteurs, qu'il a probablement été tué.»

Aucun des passagers n'a survécu, mais les autorités russes n'ont pas encore formellement annoncé la mort du chef de Wagner, les corps n'ayant pas été identifiés.

Jeudi, le président Vladimir Poutine a cependant parlé au passé de son ex-allié au «destin compliqué».


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.