Sénégal: un chef religieux appelle l'opposant Sonko à cesser sa grève de la faim

Des sénégalais manifestent en soutien à l'opposant sénégalais détenu Ousmane Sonko, place de la République à Paris, le 19 août 2023. (Photo, AFP)
Des sénégalais manifestent en soutien à l'opposant sénégalais détenu Ousmane Sonko, place de la République à Paris, le 19 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 août 2023

Sénégal: un chef religieux appelle l'opposant Sonko à cesser sa grève de la faim

  • M. Sonko, dont le rapport de force avec le pouvoir et la justice tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans, a entamé sa grève de la faim le 30 juillet
  • M. Sonko a été condamné à six mois de prison avec sursis en mai pour diffamation contre un ministre, et à deux ans de prison ferme en juin pour « corruption de la jeunesse»

DAKAR: Un influent chef religieux sénégalais a appelé l'opposant Ousmane Sonko, détenu depuis fin juillet, à cesser sa grève de la faim, ajoutant sa voix à de nombreux appels en ce sens en raison des nouvelles sur son état de santé.

M. Sonko, dont le rapport de force avec le pouvoir et la justice tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans, a entamé sa grève de la faim le 30 juillet. Il est hospitalisé depuis le 6 août et a été admis la semaine passée en réanimation selon ses avocats.

De nombreuses voix ont exprimé leur inquiétude pour sa santé, d'autres réclament sa libération.

L'un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly, a rapporté une grave détérioration de son état interdisant à ses défenseurs et son médecin personnel de le voir. Il a réclamé sa libération urgente face au "risque imminent pour sa vie".

Une délégation de la coalition à laquelle appartient M. Sonko a été reçue mardi par le chef de la puissante confrérie des mourides, le khalife général Serigne Mountakha Mbacké. Le khalife a demandé de transmettre à M. Sonko son appel à ce qu'il recommence à s'alimenter, a dit un membre de la délégation sous le couvert de l'anonymat. Il a fait envoyer des dattes à M. Sonko, a dit la même source.

Les chefs religieux jouent souvent le rôle de médiateurs politiques.

M. Sonko livre un bras de fer aux autorités depuis 2021 et sa mise en cause dans une affaire de moeurs. Il crie au complot pour l'écarter de la présidentielle de février 2024.

M. Sonko a été condamné à six mois de prison avec sursis en mai pour diffamation contre un ministre, et à deux ans de prison ferme en juin pour "corruption de la jeunesse" dans l'affaire de moeurs. Il a été écroué fin juillet sous différents chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État.

«Exception»

Le gouvernement le présente comme responsable de différents épisodes meurtriers de contestation auxquels sa situation a donné lieu depuis 2021, dont le plus grave en juin.

Sa candidature à la présidentielle semble à ce stade irréaliste.

Un collectif de 142 personnes, alliés de M. Sonko, anciens ministres, universitaires, avocats ou journalistes sénégalais et étrangers, a publié cette semaine un appel au président Macky Sall à intervenir pour la libération de M. Sonko et de ceux qui ont été arrêtés en lien avec la contestation. Ils se disent attachés aux "acquis démocratiques" et "préoccupés (...) des menaces qui pèsent sur la concorde civile".

Le ministre porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a répondu dans la presse en invoquant les appels à la violence lancés selon lui par M. Sonko et son parti, et "tous (leurs) actes de défiance, d'insurrection et de sédition". Il fustige l'"indignation à géométrie variable" des signataires.

Le Pastef, le parti de M. Sonko dont les autorités ont annoncé la dissolution le 31 juillet, affirme que 1.062 personnes sont détenues en relation avec la contestation. Plusieurs sont en grève de la faim.

Le nombre d'arrestations, le lourd bilan humain des manifestations et la dissolution du Pastef ont suscité de vives critiques de la part des défenseurs des droits humains contre les autorités d'un pays volontiers vanté pour sa tradition démocratique. Le gouvernement invoque la nécessité de protéger la population contre ce qu'il présente comme un projet insurrectionnel.

L'intellectuel Felwine Sarr s'est alarmé dans une tribune récente d'une "véritable régression démocratique", une "saison sèche de la démocratie", alors que "l’on nous enviait dans la sous-région" la liberté d'expression sénégalaise.

"Dommage qu’un si grand esprit comme Felwine ait dégénéré en nervi intellectuel", a répondu dans la presse un conseiller de la présidence, Yoro Dia. Felwine Sarr "conjugue notre démocratie au passé alors qu’avec le printemps des coups d’État qui souffle en Afrique de l’Ouest le Sénégal reste plus que jamais l’exception démocratique", dit-il.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.