Mélenchon soutient l'initiative de Ségolène Royal pour les Européennes, à rebours du PS et d'EELV

L'ancienne ministre française de l'Écologie, Ségolène Royal, participe à une conférence lors des universités d'été de La France insoumise à Châteauneuf-sur-Isère, dans le sud-est de la France, le 25 août 2023. (Photo, AFP)
L'ancienne ministre française de l'Écologie, Ségolène Royal, participe à une conférence lors des universités d'été de La France insoumise à Châteauneuf-sur-Isère, dans le sud-est de la France, le 25 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 août 2023

Mélenchon soutient l'initiative de Ségolène Royal pour les Européennes, à rebours du PS et d'EELV

  • «Ségolène Royal fait preuve d'audace, de courage et elle sait très bien qu'elle n'aura pas que des compliments, mais moi je veux approuver son initiative, sa contribution à la bataille pour l'union», a dit Jean-Luc Mélenchon
  • LFI milite depuis des mois sans succès pour une liste commune aux européennes de juin 2024

CHATEAUNEUF SUR ISERE, FRANCE: "Une aide formidable": le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est félicité samedi du coup d'éclat de Ségolène Royal, qui a offert de conduire une liste d'union de la gauche aux élections européennes, mais suscité le scepticisme dans les autres partis de la Nupes.

"Ségolène Royal fait preuve d'audace, de courage et elle sait très bien qu'elle n'aura pas que des compliments, mais moi je veux approuver son initiative, sa contribution à la bataille pour l'union", a dit Jean-Luc Mélenchon, dans une interview à TF1, en marge des universités d'été de son mouvement qui se tiennent dans la Drôme, à Châteauneuf-sur-Isère.

"Il s'agit de lancer une dynamique d'union", a déclaré vendredi Ségolène Royal, créant la surprise dans les rangs de la gauche. Pourrait-elle conduire elle-même cette liste? "C'est l'idée", a répondu l'ex-ministre socialiste, précisant qu'elle réfléchissait à ce projet depuis "avant l'été".

"Beaucoup de gens m'ont sollicitée. Je ne fais pas ça toute seule", a ajouté samedi celle qui a rendu sa carte du PS il y a plus de six ans, en s'estimant "au-dessus des appareils politiques".

A l'aune de cette déclaration de la finaliste de la présidentielle 2007, Jean-Luc Mélenchon a invité "tous ceux" qui pensent que l'union "est le choix de la raison" à se dévoiler afin de faire pression sur les dirigeants écologistes, communistes et socialistes.

LFI milite depuis des mois sans succès pour une liste commune aux Européennes de juin 2024. Et le sujet contribue largement aux tensions que traverse l'alliance des partis de gauche.

"On verra s'il existe un désir d'avenir commun grâce à Ségolène Royal", a ironisé depuis Blois, où les socialistes tiennent leur université d'été, leur Premier secrétaire Olivier Faure. Une référence au nom de l'association politique de Mme Royal.

Par ailleurs, il a réaffirmé prendre acte de "la décision des communistes et des écologistes de partir sous leurs propres couleurs" qui rend davantage probable une liste autonome des socialistes.

C'est autant la perspective d'avoir l'ancienne candidate à la présidentielle comme tête de liste que celle d'une alliance avec la France Insoumise que rejettent les socialistes, même si persiste une ligne "unioniste" incarnée par le député de l'Essonne Jérôme Guedj.

"J'appelle à ce qu'on ne ferme pas le rideau comme ça brutalement" à une éventuelle liste d'union, a déclaré samedi sur RMC celui qui a indiqué avoir rencontré Ségolène Royal "ces dernières semaines", en insistant sur les "dizaines de points de convergence" entre les différents partis de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes).

Pourtant, la question européenne demeure l'un des principaux points d'achoppement entre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le PS d'un côté, tenant d'une ligne pro-européenne voire fédéraliste, et LFI et le Parti communiste de l'autre, opposés à plusieurs traités de l'Union européenne.

Sourire poli

"Est-ce que nous, socialistes, sommes prêts à désobéir aux traités (européens)?", s'est ainsi interrogé sur France 2 François Kalfon, figure de la ligne anti-Nupes au sein du bureau national du PS, avant de rappeler que son parti était "clair" sur la question de l'Ukraine, par opposition aux Insoumis. A propos de Ségolène Royal, il pointe "l'éternel retour d'une femme talentueuse mais qui n'est pas en mesure de rassembler les socialistes".

Raphaël Glucksmann, qui plaide pour conduire à nouveau la liste PS lors du scrutin de juin, a d'ailleurs prévenu: une candidature Royal ne "pourrira pas ma campagne" puisqu'il est "difficile de trouver une position plus diamétralement opposée que la mienne" à celle de la finaliste malheureuse à la présidentielle de 2007.

Et si, au contraire de leurs aînés, les jeunes socialistes sont "très favorables à l'union", selon leur présidente Emma Rafowicz, "nous sommes très loyaux à notre parti", s'empresse-t-elle d'ajouter.

L'eurodéputé EELV Yannick Jadot a pour sa part dénoncé une "instrumentalisation du débat européen", en interrogeant: "On va faire campagne avec quelqu'un qui conteste les crimes de guerres russes?" Tout aussi sévère, le patron du PCF, Fabien Roussel: "Ça me fait sourire, parce que je suis poli..."

Alors que Ségolène Royal doit tenir une chronique à la rentrée dans une émission de Cyril Hanouna sur C8, un député socialiste résume: "Quand on est chroniqueur chez Hanouna, on est obligé de faire du buzz. Visiblement, elle est déjà chroniqueuse".

Cette participation télévisuelle, annoncée cet été, avait déjà été largement critiquée à gauche, au même titre que des déclarations ambiguës ces derniers mois sur la guerre en Ukraine ou la pandémie de Covid-19.


«Ras-le-bol !»: Grève nationale des livreurs Uber, qui réclament une meilleure rémunération

Une cinquantaine de livreurs travaillant pour Uber Eats manifestent place de la Bataille de Stalingrad à Paris  (Photo, AFP).
Une cinquantaine de livreurs travaillant pour Uber Eats manifestent place de la Bataille de Stalingrad à Paris (Photo, AFP).
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  • Malgré le froid, ils étaient quelques dizaines à s'être rassemblés sur la place Stalingrad à Paris
  • «Avec l'inflation, les salaires augmentent partout, on est les seuls à voir notre rémunération baisser»

PARIS: "C'est quoi la prochaine étape, bientôt il faudra payer pour livrer ?" Les chauffeurs Uber ont manifesté samedi à travers la France, pour réclamer une meilleure rémunération après un changement dans l'algorithme du groupe qu'ils estiment désavantageux.

Malgré le froid, ils étaient quelques dizaines à s'être rassemblés sur la place Stalingrad à Paris, chasubles de syndicat sur le dos et pour certains vélo à la main.

"Je suis là pour dénoncer cette nouvelle tarification qui a été faite de manière totalement unilatérale par Uber", a expliqué à l'AFP Adrien, livreur de 37 ans, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. Deliveroo et Stuart, "c'est le même délire", a-t-il aussi critiqué.

Depuis le 10 octobre, un nouveau système a été mis en place par Uber Eats dans les agglomérations de Lille, Rouen et Valence, pour "valoriser le temps passé à réaliser la course", a justifié la plateforme.

Généralisée depuis le 1er novembre, cette nouvelle tarification "peut faire varier certaines courses à la hausse et d'autres à la baisse, mais ne vise pas à diminuer la rémunération moyenne par course", avait assuré vendredi à l'AFP Uber Eats, qui dit avoir même noté "une légère augmentation du revenu moyen par course de 1,4%" dans les villes pilotes.

Mais des livreurs évoquent une autre réalité: "J'ai constaté que les courses à un ou deux kilomètres sont payées 2,85 euros sur Uber, alors qu'avant elles étaient à 3,30 euros", a affirmé Adrien, qui utilise Uber depuis 2020 et récemment aussi Deliveroo. "Il y en a ras-le-bol !"

"Avec l'inflation, les salaires augmentent partout, on est les seuls à voir notre rémunération baisser. Ça sera quoi la prochaine étape? 0,50 euro la course? Devoir payer pour livrer?", proteste celui qui a l'impression d'être la "variable d'ajustement" du système.

«Pas rentable»

L'appel à la grève a été lancé par Union-Indépendants, la fédération CGT Transports et SUD Commerces. Des rassemblements de livreurs grévistes sont prévus samedi et dimanche, notamment à Paris, Bordeaux, Nice, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille et Armentières, dans le nord de la France.

Des mouvements de protestation de livreurs indépendants, qui sont en France quelque 65.000 à passer par Uber Eats, avaient déjà eu lieu en novembre.

A Bordeaux, une vingtaine de livreurs, accompagnés d’une dizaine de militants de la CGT et du porte-parole du NPA Philippe Poutou, se sont eux aussi réunis place de la Victoire en fin de matinée pour réclamer l’amélioration de leur rémunération et de leurs conditions de travail.

"Ce n'est pas un travail rentable. Tu vas sacrifier toute ta journée pour avoir 50 euros", a dénoncé auprès de l'AFP Ousmane Doumbia, coursier Uber Eats de 22 ans. Les "courses de 2 km pour 3 euros, qui en réalité sont plus longues", si "tu les fais en moto, si tu comptes l'essence, l'Urssaf, l'entretien de la moto, à la fin tu n'as rien".

"D'après nos estimations, le nouveau système entraîne une baisse (de rémunération) de 10 à 40%", a assuré Lilian Pouill, livreur de 22 ans venu manifester à Paris. Résultat: "Je travaille plus pour compenser la perte."

«Esclavage moderne»

Selon la députée LFI Danièle Simonet, présente au rassemblement parisien, les plateformes utilisent leur promesse de rémunérer au minimum horaire de 11,75 euros pour "faire baisser le prix des courses" pour les livreurs, ces "tâcherons du XXIe siècle".

"C'est 11,75 euros de l'heure effective de course", sans compter le temps d'attente, a-t-elle dit à l'AFP. Donc "vous cumulez des courses pendant une heure pour qu'elles soient rémunérées au total à 11,75 euros, ça veut dire que vous faites fortement chuter le prix de chaque course individuelle."

"Ça crée une situation d'esclavage moderne", a protesté David Belliard, élu à la mairie de Paris, ville où les "livraisons de repas ont explosé ces dernières années". M. Belliard demande à ces plateformes, qui "exploitent ces gens", de requalifier leurs contrats en salariat. Il regrette que ce système de rémunération pousse les livreurs "à prendre évidemment des risques inconsidérés pour eux et ceux qui sont autour".

"La plupart d'entre nous veulent rester indépendants", a affirmé Adrien, mais "avec  un minimum de protection et surtout, une meilleure rémunération!"


A Paris, nouvelle manifestation de soutien aux Palestiniens

Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, participe à une manifestation pro-palestinienne à Paris, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, participe à une manifestation pro-palestinienne à Paris, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • «Nous sommes tous des enfants des enfants de Gaza», scandaient les manifestants
  • Une quarantaine de rassemblements de soutien au peuple palestinien étaient organisés en France

FRANCE: Des milliers de personnes soutenant le peuple palestinien sont de nouveau descendues dans la rue, samedi à Paris, réclamant un "cessez-le-feu permanent" dans le conflit entre Israël et le Hamas et dénonçant un "génocide" des Palestiniens.

"Nous sommes tous des enfants des enfants de Gaza", scandaient les manifestants, au lendemain de la reprise des bombardements de la bande de Gaza par l'armée israélienne et l'expiration d'une trêve avec le Hamas, qui a permis la libération d'otages.

L'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre a entraîné une riposte massive d'Israël avec pour objectif revendiqué "d'anéantir" le mouvement islamiste palestinien.

Volonté génocidaire 

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, juché sur le camion de tête de cortège, a jugé devant la presse que la reprise des bombardements israéliens à Gaza présentait "tous les indices d'une volonté génocidaire".

La représentante de l'Autorité palestinienne en France, Hala Abou Assira, a insisté sur la nécessité d'un "cessez-le-feu immédiat face au crime de génocide en cours dans la bande de Gaza".

Une quarantaine de rassemblements de soutien au peuple palestinien étaient organisés en France.


Les bombardements à Gaza présentent des «indices d'une volonté génocidaire», selon Mélenchon

Fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) et ancien député Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
Fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) et ancien député Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
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  • «Tant mieux s'il appelle au cessez-le-feu durable»
  • «Peut-être qu'il fait ce qu'il peut mais je crois hélas que ça ne pèse plus. Ce qui pèse c'est nous, les opinions publiques»

PARIS: Jean-Luc Mélenchon a jugé samedi que la reprise des bombardements israéliens à Gaza présentait "tous les indices d'une volonté génocidaire" et estimé qu'Emmanuel Macron "ne pesait plus" malgré ses appels renouvelés à "un cessez-le-feu durable".

"Nous sommes extrêmement alarmés du fait que la reprise des bombardements signifie une étape d'aggravation de la guerre et présente tous les indices d'une volonté génocidaire", a déclaré le leader insoumis, juste avant le début, à Paris, d'une "Marche pour la paix et la justice" en soutien aux Palestiniens.

"M. Netanyahou avait demandé à la population de Gaza de se diriger du nord vers le sud, et maintenant que la population se trouve dans le sud, c'est là qu'ont lieu les bombardements", a dénoncé M. Mélenchon.

Le triple candidat à la présidentielle, présent à la manifestation avec de nombreux députés insoumis, a aussi souligné qu'il était "mort autant de monde en 42 jour de bombardements à Gaza qu'il en est péri pendant les quatre ans du siège de Sarajevo" de 1992 à 1996. Le gouvernement du Hamas a fait part d'un bilan de plus de 15.000 morts, quand le siège de la capitale de Bosnie avait engendré environ 12.000 morts civiles.

Dubitatif   

Alors que le président Emmanuel Macron, a appelé samedi à Dubaï à "redoubler d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable" dans la bande de Gaza, M. Mélenchon s'est montré dubitatif.