Le Fidadoc: Une douzième édition inédite, haute en couleur

L’accès à la plate-forme en ligne www.fidadoc2020.online est gratuit et disponible depuis tout le continent Africain (Photo, Fournie)
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

Le Fidadoc: Une douzième édition inédite, haute en couleur

  • Les organisateurs, dont Hind Saïh, la présidente du Festival, se sont lancé le défi de survivre malgré la crise
  • Cette nouvelle édition entend bien consolider l’importance que revêt l’Afrique dans ses sélections, à travers des longs et courts métrages tournés en grande partie, voire en intégralité sur ce continent

CASABLANCA: Le Festival international du film documentaire d’Agadir (Fidadoc) survit à la crise et revient pour une 12e édition haute en couleur. Cette année, l’événement compte bien tenir ses promesses en faisant honneur à sa devise, «Le cinéma partout, le cinéma pour tous», avec 8 longs métrages, 4 courts métrages et la participation de 16 pays.  

Sauvé par le Web 

Le Fidadoc renaît de ses cendres car, initialement prévu du 15 au 19 juin dernier, l’événement, organisé par l’Association de culture et d’éducation par l’audiovisuel, avait été reporté pour cause de pandémie, avant d’être finalement reprogrammé du 14 au 19 décembre 2020. 

Sauvée par le digital, cette édition particulière se déroule presque entièrement sur la toile, avec une programmation qui consacre une large place à l’Afrique et au monde arabe.  

Par ailleurs, les organisateurs – dont Hind Saïh, la présidente du Festival – se sont lancé le défi de survivre malgré la crise: «Nous souhaitions ne pas priver les personnes qui attendent chaque année le lancement de cette activité culturelle dans la région d’Agadir. Il faut continuer en fonctionnant différemment, en proposant des choses avec des moyens différents et surtout en s’adaptant.» 

Ainsi, chaque jour pendant une semaine, les internautes peuvent visionner trois à quatre films diffusés sur la toile. L’accès à la plate-forme en ligne www.fidadoc2020.online est gratuit et disponible depuis tout le continent Africain.  

Une sélection riche et variée  

Cette année, le Fidadoc propose aux cinéphiles de découvrir douze films documentaires répartis dans cinq catégories. 

L’ouverture du Festival sera marquée par un hommage rendu à Dalila Ennadre. La réalisatrice franco-marocaine, célèbre pour son engagement en faveur de la cause féminine, est décédée en mai dernier. À l’occasion de cette édition, son film Je voudrais vous raconter est mis à l’honneur. Sorti en 2005, le documentaire met en avant des parcours de Marocaines au lendemain de l’entrée en vigueur de la Moudawana au Maroc. Un nouveau code de la famille qui garantit aux femmes, après des années de lutte, la parité dans de nombreux domaines. 

Vient ensuite la section «Made in Agadir» avec deux films tournés dans la ville hôte du Festival. Là encore, le combat des femmes est mis en lumière, dans Mères de Myriam Bakir et Dar Taliba d’Edouard Mills-Affif. 

La troisième catégorie, «L’Afrique en courts», unique section en compétition, est consacrée aux œuvres africaines, à travers quatre courts métrages tournés récemment sur le continent: Clebs de Halima Ouardiri; Les Compagnons de la grotte de Fakhri El Ghezal; Searching for Ghazala de Bassam Mortada; Nuit debout de Nelson Makongo. 

Dans la section «Trois de cœur et d’exil», trois œuvres qui ont conquis les organisateurs de l’événement sont proposées: Barzakh d’Alejandro G. Salgado; A comedian in Syrian tragedy de Rami Farah; et Traverser de Joël Akafou. Il s’agit là de films qui traitent de la question migratoire. De la Syrie à la France en passant par la Côte d’Ivoire, l’Italie ou encore Melilla, ils retracent l’histoire et parfois la tragédie de personnages attachants et valeureux.  

Enfin, pour clôturer cette semaine cinématographique, le Fidadoc propose un «Retour au présent» à travers deux films projetés lors de précédentes éditions, mais dont l’histoire coïncide avec la situation politique et sociale actuelle vécue par des millions de Maliens et d’Algériens dans leurs pays respectifs: Les Héritiers de la colline d’Ousmane Samassekou et Bla Cinima de Lamine Ammar-Khodja. 

L’Afrique à l’honneur 

Le Festival, qui dès sa création en 2008 avait pour ambition de s’ouvrir sur le monde, poursuit ainsi son ascension et continue de porter un message de respect et de tolérance, tout en veillant au maintien du standard international de qualité de sa programmation. 

Cette nouvelle édition entend bien consolider l’importance que revêt l’Afrique dans ses sélections, à travers des longs et courts métrages tournés en grande partie, voire en intégralité, sur ce continent: des films documentaires pour la première fois accessibles à tous les internautes résidant en Afrique. 

Autre nouveauté, seule la compétition pour les courts métrages africains a été conservée. Un choix qui, selon le délégué général du Festival, Hicham Falah, répond a deux objectifs prioritaires: «Promouvoir la création émergente et favoriser les échanges culturels et professionnels au sein de notre continent.» 

À cet égard, un jury composé d’une douzaine d'auteurs arabes et africains, sélectionnés pour participer à la Ruche documentaire (programme de formation et d'accompagnement artistique du Fidadoc qui se déroule en parallèle du Festival) sera chargé de désigner le grand vainqueur de cette 12e édition, avec à la clé une dotation de 15 000 dirhams marocains (1 dirham = 0,092 euro).  


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.