Convoi de l'eau: après l'échec de la demande de moratoire, plus d'un millier de personnes défilent à Paris

Un activiste brandit une pancarte alors qu'il participe au "convoi de l'eau" après son arrivée à Paris le 26 août 2023 lors d'une manifestation contre les "bassines", réservoirs controversés pour l'irrigation agricole à Sainte-Soline. (AFP)
Un activiste brandit une pancarte alors qu'il participe au "convoi de l'eau" après son arrivée à Paris le 26 août 2023 lors d'une manifestation contre les "bassines", réservoirs controversés pour l'irrigation agricole à Sainte-Soline. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 26 août 2023

Convoi de l'eau: après l'échec de la demande de moratoire, plus d'un millier de personnes défilent à Paris

  • Sur le champs de Mars, cyclistes, sympathisants et représentants d'associations écologistes se sont réunis pour un pique-nique avant de partir en cortège dans les rues de Paris, sous bonne garde policière
  • «Grille par grille, bâche par bâche, on détruira toutes les bassines», ont chanté les manifestants arrivés en début d'après-midi d'Orléans, où ils étaient établis depuis jeudi devant le siège de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne

PARIS: Après avoir échoué à obtenir un moratoire sur les bassines, ces retenues d'eau controversées pour l'irrigation agricole, le "convoi de l'eau" a rassemblé plus d'un millier de personnes samedi dans le calme à Paris, les militants promettant de nouvelles actions à venir.

Sur le champs de Mars, cyclistes, sympathisants et représentants d'associations écologistes se sont réunis pour un pique-nique avant de partir en cortège dans les rues de Paris, sous bonne garde policière.

"Grille par grille, bâche par bâche, on détruira toutes les bassines", ont chanté les manifestants arrivés en début d'après-midi d'Orléans, où ils étaient établis depuis jeudi devant le siège de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne.

Une délégation avait été reçue la veille, pendant plus de cinq heures, par Sophie Brocas, la préfète de la région Centre-Val de Loire et coordinatrice de bassin, pour réclamer sans succès un moratoire sur les projets de bassines en cours, avant d'occuper les locaux de l'Agence de l'eau.

Le dialogue a notamment échoué sur le chantier de Priaires (Deux-Sèvres), où des grilles ont été installées, signalant, d'après la délégation, le début imminent des travaux.

"On a tenté une autre voie, celle de l'apaisement, d'une reprise du dialogue. Mais on ne peut pas dialoguer si le gouvernement continue les chantiers de nouvelles bassines", a déclaré lors d'un point presse  le porte-parole du mouvement les Soulèvements de la terre, Benoît Feuillu.

"On est très énervé car on n'a pas obtenu le moratoire qu'on était venu chercher. On va devoir continuer les actions pour démanteler les chantiers", a-t-il ajouté, accueilli par des applaudissements des manifestants.

«Actions destabilisantes»

Il n'a pas donné de dates pour ces actions mais a précisé que "le prochain rendez-vous aurait lieu à Niort le 8 septembre, pour le procès de neuf représentants" de mouvements écologistes et syndicaux "accusés d'organisation de manifestations interdites".

"Un grand rassemblement de soutien sera organisé. Et on ne sera pas loin de Priaires ...", a-t-il ajouté.

"Ces nouvelles actions seront très déstabilisantes. On déjouera les dispositifs", a lancé pour sa part Julien Le Guet, le chef de file de Bassine non merci.

"On ira bientôt à l'Agence de l'eau. On ira à Priaires, on retirera les barrières et on leur fera la misère", ont entonné, accompagnés d'un orchestre face à la Tour Eiffel, les membres du cortège parmi lesquels plusieurs centaines de cyclistes, avant de s'élancer pour un défilé dans les rues de Paris.

Après quelques détours dus aux blocages de plusieurs rues par les forces de police, les manifestants, dont beaucoup de retraités et de femmes, ont longé les quais ensoleillés de la capitale au joyeux son de trombones et saxophones sous le regard étonné et les questions des passants.

Des manifestants ont brièvement déployé une banderole sur un car de touristes, surpris mais amusés par la scène. Leur véhicule a fait tranquillement demi-tour.

Des cars de police canalisaient le flot de manifestants tandis que la circulation automobile a fini par être quelque peu perturbée. Mais la manifestation a conservé un esprit bon enfant et les cyclistes sont arrivés en fin d'après-midi sans incident à Montreuil, à l'est de Paris, pour une "soirée festive" dans le cadre d'un festival écologiste, a indiqué à l'AFP l'une des représentantes du mouvement.

Les méga-bassines visent à stocker en plein air de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, afin d'irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient.

Leurs partisans en font une condition de la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes liées au changement climatique. Les opposants dénoncent, eux, un "accaparement" de l'eau par "l'agro-industrie".


Narcotrafic à Clermont-Ferrand: Retailleau annonce des renforts policiers

 Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi l'envoi de 22 policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand, où les narcotrafiquants se livrent selon lui une "guerre territoriale" d'une grande "barbarie". (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi l'envoi de 22 policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand, où les narcotrafiquants se livrent selon lui une "guerre territoriale" d'une grande "barbarie". (AFP)
Short Url
  • Depuis janvier, quatre personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée à Clermont-Ferrand en lien avec le trafic de stupéfiants
  • La violence des modes d'action a particulièrement choqué dans cette ville relativement épargnée par le phénomène jusqu'à l'an passé

CLERMONT-FERRAND: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi l'envoi de 22 policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand, où les narcotrafiquants se livrent selon lui une "guerre territoriale" d'une grande "barbarie".

Dix-sept agents sont arrivés le 1er septembre. "Cinq, qui seront dédiés à l'investigation, vont compléter pour arriver à 22", a-t-il déclaré lors d'un déplacement dans la capitale auvergnate. "C'est un effort conséquent, croyez-moi, compte tenu de la disette budgétaire, mais (...) c'est absolument nécessaire."

Depuis janvier, quatre personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée à Clermont-Ferrand en lien avec le trafic de stupéfiants. La violence des modes d'action a particulièrement choqué dans cette ville relativement épargnée par le phénomène jusqu'à l'an passé.

Le week-end dernier, il y a encore eu "deux fusillades pendant une heure avec trois blessés dont deux graves", a relevé le ministre en visitant un point de deal démantelé récemment. "Le pic de cette barbarie a été atteint le 13 août, quand on a retrouvé le corps calciné d'un homme", a-t-il jugé.

Pour lui, ce "déchaînement de violences" est lié aux actions de la police et de la justice "qui ont ébranlé l'écosystème de la drogue". Cela a ouvert une "guerre territoriale parce que d'autres individus, venus d'autres territoires tentent de se réimplanter sur place", a-t-il expliqué.

Pour lutter contre ces violences, outre les renforts, le ministre a annoncé que l'Etat apporterait 160.000 euros pour renforcer le réseau de caméras de vidéosurveillance "en complément" de la mairie. Une unité de force mobile occupera en parallèle l'espace public "à plein temps" et "le temps qu'il faudra".

"Je pense qu'en quelques mois, ici, on peut obtenir des résultats", a-t-il promis.

Valérie (qui n'a pas souhaité donner son nom à l'AFP), 50 ans, vit au dessus du point de deal visité par le ministre dans le quartier de la Visitation, près de la gare. Elle avait pris l'habitude d'éviter sa cave et son balcon parce que les trafiquants lui "reprochaient de les surveiller".

Depuis vendredi, elle "respire car il y a une présence policière 20h sur 24", grâce au déploiement de renforts de CRS, et espère "que ça dure".

En mars, les autorité avaient annoncé l'arrestation de dix personnes "situées à un bon niveau du réseau" opérant dans ce quartier. Cette opération avait relancé les rivalités et, en avril, un jeune Albanais de 19 ans y a été abattu.

Fin juillet, Clermont-Ferrand a été inscrite dans le dispositif "ville sécurité renforcée" par le gouvernement, permettant d'apporter des moyens complémentaires aux forces de l'ordre, soit plusieurs dizaines de CRS.


Présidentielle 2027: «ça n'est pas dans mon objectif aujourd'hui», dit Bayrou

Short Url
  • "Je serai là en 2027 mais ça ne veut pas dire candidat à l'élection présidentielle. Ca n'est pas dans mon objectif aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre sur RTL
  • M. Bayrou a expliqué engager la responsabilité de son gouvernement lundi devant l'Assemblée nationale car "on continuera à s'enfoncer s'il n'y a pas la prise de conscience nécessaire" sur l'état d'endettement de la France

PARIS: François Bayrou a affirmé vendredi que la prochaine élection présidentielle n'était "pas dans son objectif aujourd'hui" et qu'il ne sollicitait pas un vote de confiance, qui risque très probablement de le faire tomber lundi, pour "préparer un autre acte".

"Je serai là en 2027 mais ça ne veut pas dire candidat à l'élection présidentielle. Ca n'est pas dans mon objectif aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre sur RTL.

"C'est toujours possible", a-t-il cependant ajouté. Mais "ça n'est pas mon plan". "Je ne fais pas ça pour obtenir quelque chose qui serait une manière de préparer un autre acte", a-t-il développé.

M. Bayrou a expliqué engager la responsabilité de son gouvernement lundi devant l'Assemblée nationale car "on continuera à s'enfoncer s'il n'y a pas la prise de conscience nécessaire" sur l'état d'endettement de la France.

"Ce que j'ai fait, en prenant ce risque, en effet inédit, c'est de montrer que c'est tellement important que je n'hésite pas à mettre en jeu les responsabilités qui sont les miennes", a-t-il ajouté.

Qui pour lui succéder à Matignon en cas de chute ? "Si j'avais une réponse à la question, je me garderais bien de vous le dire", a-t-il répondu, ajoutant: "je pense que c'est extrêmement difficile".

M. Bayrou a laissé entendre qu'il pourrait rester quelques temps à Matignon pour expédier les affaires courantes. "Il n'y a jamais d'interruption du gouvernement en France. Et donc oui, je remplirai ma mission avec tout ce que j'ai de conscience et de volonté de préserver les choses, et je serai là pour aider mon pays", a-t-il dit.

Interrogé sur l'hypothèse d'une démission d'Emmanuel Macron, réclamée par le Rassemblement national, LFI et même par certains responsables de la droite -Jean-François Copé, Valérie Pécresse, David Lisnard-, François Bayrou a répondu: "quand quelqu'un est élu, son devoir, sa mission et son honneur est d'aller au bout de son mandat".


A Nice, des militants pro-palestiniens tentent d'entrer dans une synanogue

Une vue de la promenade de Nice. Photo d'illustration. (AFP)
Une vue de la promenade de Nice. Photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • La police a été informée vers 19H00 que "plusieurs personnes dont certaines porteuses de drapeaux palestiniens tentaient de rentrer" dans cet édifice de la communauté Loubavitch du centre de Nice
  • "Les premiers éléments réunis mettaient en cause plusieurs individus pour des faits de violences et d'injures en raison de la religion, ces derniers ayant tenté de pénétrer de force au sein du lieu de culte"

NICE: Trois militants pro-palestiniens ont été interpelés et placés en garde à vue jeudi soir à Nice après avoir tenté d'entrer "de force" dans une synagogue, a-t-on appris auprès de la préfecture et du parquet.

La police a été informée vers 19H00 que "plusieurs personnes dont certaines porteuses de drapeaux palestiniens tentaient de rentrer" dans cet édifice de la communauté Loubavitch du centre de Nice, où se tenait une réunion d'informations sur l'alyah, l'immigration des juifs en Israël, détaille le parquet de Nice dans un message à la presse.

"Les premiers éléments réunis mettaient en cause plusieurs individus pour des faits de violences et d'injures en raison de la religion, ces derniers ayant tenté de pénétrer de force au sein du lieu de culte", poursuit-il.

Une femme enceinte a été bousculée, selon la préfecture qui a communiqué sur X.

Trois militants, deux femmes quadragénaires et un homme sexagénaire, ont été interpelés et placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête en flagrance ouverte pour violences aggravées par trois circonstances -- sur personne vulnérable, en réunion et en raison de la religion -- et injures publiques en raison de la religion.

Le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, a condamné "très fermement cet acte" sur X et annoncé que des policiers resteraient devant la synagogue "autant que nécessaire".

Tout comme le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi qui a dénoncé toujours sur X une "intrusion intolérable", rappelant la nette progression en France des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.