Mostra de Venise: Pâle coup d'envoi faute de stars américaines en grève

Le doyen des festivals de cinéma, dont Hollywood a fait une rampe de lancement avant la saison des prix, est le premier grand rendez-vous du 7e art à en faire les frais (Photo, AFP).
Le doyen des festivals de cinéma, dont Hollywood a fait une rampe de lancement avant la saison des prix, est le premier grand rendez-vous du 7e art à en faire les frais (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Mostra de Venise: Pâle coup d'envoi faute de stars américaines en grève

  • Le premier tapis rouge de la 80e Mostra de Venise, qui s'ouvre mercredi soir, sera sans stars ni paillettes, avec un film italien remplaçant au pied levé la production américaine initialement prévue
  • La sélection de 23 films compte cinq femmes pour 19 hommes en lice pour le Lion d'Or

VENISE: Grève à Hollywood oblige, le premier tapis rouge de la 80e Mostra de Venise, qui s'ouvre mercredi soir, sera sans stars ni paillettes, avec un film italien remplaçant au pied levé la production américaine initialement prévue.

C'est la nouvelle coqueluche d'Hollywood Zendaya qui devait l'inaugurer avec "Challengers" de Luca Guadagnino, mais le mouvement social historique qui paralyse le cinéma américain en a décidé autrement.

Depuis plus de deux mois, les acteurs ont rejoint les scénaristes, demandant une meilleure rémunération et un encadrement de l'intelligence artificielle. Leur puissant syndicat, le SAG-AFTRA, interdit à ses membres de tourner mais aussi de participer à la promotion des films.

Le doyen des festivals de cinéma, dont Hollywood a fait une rampe de lancement avant la saison des prix, est le premier grand rendez-vous du 7e art à en faire les frais.

"L'impact de la grève sera très limité car nous avons perdu un seul film ("Challengers", ndlr)", a cependant tenu à rassurer son directeur, Alberto Barbera, dans un entretien avec l'AFP. "Nous aurons quand même beaucoup de stars sur le tapis rouge".

"Ferrari", de Michael Mann, sera l'un des évènements de la compétition. Ce biopic du fondateur de la marque de bolides, Enzo Ferrari, bénéficie en effet d'une dérogation qui pourrait permettre à ses acteurs, Adam Driver et Penelope Cruz, de participer.

Egalement en lice pour le Lion d'Or, remporté l'an dernier par la documentariste Laura Poitras ("Toute la beauté et le sang versé"), David Fincher ou Sofia Coppola.

"Comandante", avec Pierfrancesco Favino, sera le premier film à avoir mercredi les honneurs du Palais du Cinéma, sur le célèbre Lido. Il revient sur un épisode méconnu du début de la Deuxième Guerre mondiale, au cours duquel le commandant d'un sous-marin italien décida de sauver l'équipage du navire belge qu'il venait de couler au large de Madère.

«L'homme et l'artiste»

La projection hors compétition du dernier film de William Friedkin sera un moment d'émotion, un mois après le décès du réalisateur de "L'Exorciste", mais cette édition se distingue surtout par le retour de cinéastes mis en cause dans des affaires d'agressions sexuelles, qu'ils contestent.

Parmi eux, Roman Polanski vit en Europe à l'abri de la justice américaine qu'il fuit depuis plus de 40 ans après une condamnation pour viol. Persona non grata à Hollywood, il a vu sa situation basculer en France depuis la polémique autour du César obtenu pour la réalisation de "J'accuse".

Il est désormais considéré par une large partie de la profession comme l'un des symboles d'une certaine impunité et se fait très discret. La Mostra le remet en lumière par la sélection hors compétition de "The Palace", avec Fanny Ardant et Mickey Rourke. Polanski n'a toutefois pas prévu de venir à Venise.

Woody Allen, lui, a vu la quasi-totalité de l'industrie lui tourner le dos après des accusations d'agression sexuelle de sa fille adoptive, qu'il nie et pour lesquelles aucune enquête n'a abouti. Il présentera son 50e film, "Coup de chance", tourné en français à Paris et qui met en scène Lou de Laâge, Valérie Lemercier, Melvil Poupaud et Niels Schneider.

La Mostra, dont le jury est présidé par le réalisateur Damien Chazelle ("La La Land"), verra également le retour en compétition de Luc Besson, avec "Dogman". Le réalisateur à la carrière en montagnes russes a vu son horizon judiciaire se dégager fin juin, la Cour de cassation écartant définitivement les accusations de viol portées par l'actrice Sand Van Roy.

Alors que la lutte contre les discriminations et les violences sexuelles semblait progresser dans le sillage du mouvement #MeToo, ces choix ont suscité la colère de militantes féministes mais, pour le directeur de la Mostra, "il faut faire la distinction entre l'homme et l'artiste".

La sélection de 23 films compte cinq femmes pour 19 hommes en lice pour le Lion d'Or, décerné le 9 septembre et qui a été remporté par des réalisatrices ces trois dernières années. "Les films de femmes sont peu nombreux, (...) il faut évidemment lutter pour que les choses changent", a reconnu M. Barbera.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.