Le Royaume-Uni va mettre en place le premier traitement contre le cancer administré en sept minutes

Des boîtes de Tecentriq de Genentech vues au Huntsman Cancer Institute de l'Université de l'Utah à Salt Lake City, Utah, États-Unis, le 22 juillet 2022 (Reuters).
Des boîtes de Tecentriq de Genentech vues au Huntsman Cancer Institute de l'Université de l'Utah à Salt Lake City, Utah, États-Unis, le 22 juillet 2022 (Reuters).
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Le Royaume-Uni va mettre en place le premier traitement contre le cancer administré en sept minutes

  • «Cette technique dure moins de sept minutes, contre trente à soixante minutes pour la méthode actuelle de perfusion intraveineuse»
  • Le NHS souligne que les personnes sous traitement par chimiothérapie intraveineuse en association avec l'atézolizumab peuvent continuer à recevoir la transfusion

LONDRES: Le National Health Service (NHS), le système de santé publique britannique, sera le premier au monde à offrir une procédure d'injection contre le cancer qui ne durera que sept minutes. Cette avancée permettra de traiter des centaines de patients au Royaume-Uni et elle pourrait réduire les délais de traitement de 75%.

Après avoir obtenu l'approbation de l'Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA), le NHS a annoncé mardi que les patients éligibles pour cette avancée sont ceux qui reçoivent actuellement un traitement par immunothérapie, en particulier l'atézolizumab. Ces patients se verront administrer une injection sous-cutanée, ce qui offrira aux équipes de recherche sur le cancer davantage de temps pour leurs travaux expérimentaux.

«Cette approbation nous permettra non seulement de fournir des soins pratiques et plus rapides à nos patients, mais elle permettra également à nos équipes de traiter davantage de patients tout au long de la journée», déclare le Dr Alexander Martin, oncologue consultant au West Suffolk NHS Foundation Trust.

Le NHS indique que l'atézolizumab, également connu sous le nom de «Tecentriq», est généralement administré aux patients par voie intraveineuse, ce qui prend parfois près de trente minutes ou jusqu'à une heure pour certains patients lorsqu'il peut être difficile d'accéder à une veine.

«Moins de sept minutes»

«Cette technique dure moins de sept minutes, contre trente à soixante minutes pour la méthode actuelle de perfusion intraveineuse», affirme Marius Scholtz, directeur médical de Roche Products Limited.

L'atézolizumab – fabriqué par Genentech, une société du groupe Roche (ROG.S) – est un médicament d'immunothérapie qui permet au système immunitaire d'un patient de rechercher et de détruire les cellules cancéreuses. Le traitement est actuellement proposé par transfusion aux patients du NHS atteints de divers cancers, notamment du poumon, du sein, du foie et de la vessie.

Le NHS précise également que la majorité des quelque trois mille six cents patients qui entament chaque année un traitement par atézolizumab au Royaume-Uni auront désormais recours à l’injection qui leur fera gagner du temps.

Le NHS souligne que les personnes sous traitement par chimiothérapie intraveineuse en association avec l'atézolizumab peuvent continuer à recevoir la transfusion.

«L'introduction de cette méthode d'administration par injection entraînera une réduction du temps passé à l'hôpital pour des centaines de patients, libérant ainsi des plages horaires dans les unités de chimiothérapie», se félicite Peter Johnson, directeur du NHS.

«Il est vital de maintenir la meilleure qualité de vie possible pour les patients atteints de cancer. L’introduction d’injections sous-cutanées plus rapides fera donc une différence importante», argumente-t-il.

«L’annonce d’aujourd’hui est la dernière d’une série dans le cadre du 75e anniversaire du NHS qui met en évidence la manière dont un service de santé axé sur l’innovation garantit aux patients les traitements contre le cancer les plus avancés», conclut M. Johnson.

«Trois cent cinquante mille enfants dépourvus de traitement»

Dans des pays développés où l’accès au médicament est désormais un «droit», l’inégalité mondiale s’accroît. Jusqu’à présent, les pays pauvres et les pays sous-développés continuent de faire face à des inégalités grandissantes, sans même pouvoir accéder à leur droit fondamental le plus essentiel: l'accès aux traitements et aux médicaments. Il est donc légitime de se demander si ce traitement sera disponible partout.

Selon un rapport publié par l’Organisation des nations unies (ONU) en juillet dernier, des centaines de milliers d'enfants diagnostiqués avec un cancer dans les pays à revenu faible ou intermédiaire se retrouvent dépourvus du traitement, ce qui limite considérablement leurs chances de survie.

Au mois de juillet, à Genève, à l’occasion de l’une de ses conférences de presse hebdomadaires, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que seul un quart des pays à faible revenu fournissaient une prise en charge publique pour les médicaments destinés au traitement du cancer infantile.

«Cette situation soumet les enfants et les familles à d’importantes souffrances et à des difficultés financières. Elle les expose également au risque de recevoir des médicaments de qualité inférieure ou contrefaits. En conséquence, la survie des enfants dans ces pays est inférieure à 30%, contre plus de 90% pour les enfants des pays à revenu élevé», a-t-il ajouté.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.