Le Conseil de l'Europe épingle les prisons grecques

Le Conseil de l'Europe épingle les prisons grecques
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Publié le Jeudi 31 août 2023

Le Conseil de l'Europe épingle les prisons grecques

  • Le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l'Europe, vigie des droits de l'homme sur le continent, a visité en novembre 2022 plusieurs prisons et lieux de détention en Grèce
  • Le CPT rappelle de manière générale "l'importance de prendre des mesures radicales pour lutter contre la surpopulation dans de nombreux établissements pénitentiaires" en Grèce

ATHENES: Cellules "sales, insalubres, délabrées, sérieusement surpeuplées" : le Conseil de l'Europe a pointé jeudi les conditions de détention dans les prisons grecques et notamment dans un hôpital psychiatrique pénitentiaire, comme autant de traitements inhumains et dégradants.

Le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l'Europe, vigie des droits de l'homme sur le continent, a visité en novembre 2022 plusieurs prisons et lieux de détention en Grèce. Dans un rapport publié jeudi, le CPT y "déplore les conditions désastreuses de détention à l'hôpital psychiatrique de Korydallos", en banlieue d'Athènes, ainsi que dans la prison pour hommes de la ville.

Concernant l'hôpital psychiatrique pénitentiaire, "le CPT a constaté que l'hôpital reste à tout point de vue une prison, tant dans sa conception que dans son fonctionnement".

"Les patients sont détenus dans des chambres surpeuplées et délabrées et se voient proposer peu d'activités motivantes. Le traitement des patients reposait presque exclusivement sur la pharmacothérapie, sans offrir de véritables activités en ergothérapie. Aucun plan de traitement individuel n'avait été mis en place et la tenue des dossiers médicaux laissait à désirer", poursuit le CPT.

Celui-ci note également "la dotation en personnel qui était désastreuse", sans aucun psychiatre attitré, seulement une infirmière pour 170 patients et des agents pénitentiaires non formés.

Les membres du CPT ont également visité l'aile C de la prison pour hommes de Korydallos, où ils ont constaté que les conditions de détention "continuaient de porter atteinte à la dignité humaine et pouvaient être considérées comme relevant d'un traitement inhumain et dégradant".

"Les cellules étaient sales, insalubres, délabrées", s'inquiète le CPT. Bien que rénovée, l'unité "reste sérieusement surpeuplée, chaque personne disposant encore d'un espace vital inférieur à 2 m2".

Le CPT rappelle de manière générale "l'importance de prendre des mesures radicales pour lutter contre la surpopulation dans de nombreux établissements pénitentiaires" en Grèce.

Seul point positif, une visite dans l'unité pour personnes transgenres récemment créée dans la maison d'arrêt pour femmes de Korydallos a montré des conditions de vie constituant "une nette amélioration par rapport à celles de la prison de Corfou en 2021".

"Il conviendrait néanmoins d'entreprendre des efforts pour élaborer un cadre stratégique clair pour les personnes transgenres en prison", relatif notamment à des problèmes comme "les fouilles corporelles, les effectifs de personnel, les soins de santé et les traitements ainsi que l'accès à des activités motivantes".


Grèce: le président allemand «demande pardon» pour les crimes nazis

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les crimes perpétrés par le Troisième Reich en Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une visite jeudi dans un village de Crète anéanti par les nazis, un "lieu de la honte allemande". (AFP)
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les crimes perpétrés par le Troisième Reich en Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une visite jeudi dans un village de Crète anéanti par les nazis, un "lieu de la honte allemande". (AFP)
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  • "Aujourd'hui je voudrais demander pardon au nom de l'Allemagne", a déclaré, en grec, le chef de l'Etat allemand lors d'un discours emprunt d'émotion dans le village de Kandanos
  • Premier chef de l'Etat allemand à se rendre sur cette île du sud de la Grèce, Frank-Walter Steinmeier a été accueilli par des Crétois scandant "justice" et "le combat continue" alors que l'épineuse question des réparations de guerre

KANDANOS: Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les crimes perpétrés par le Troisième Reich en Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une visite jeudi dans un village de Crète anéanti par les nazis, un "lieu de la honte allemande".

"Aujourd'hui je voudrais demander pardon au nom de l'Allemagne", a déclaré, en grec, le chef de l'Etat allemand lors d'un discours emprunt d'émotion dans le village de Kandanos.

Premier chef de l'Etat allemand à se rendre sur cette île du sud de la Grèce, Frank-Walter Steinmeier a été accueilli par des Crétois scandant "justice" et "le combat continue" alors que l'épineuse question des réparations de guerre, jamais versées par l'Allemagne, demeure un sujet hautement sensible en Grèce.

Le village de Kandanos fut rasé le 3 juin 1941 par les nazis.

Quelque 180 de ses habitants furent tués par des soldats allemands après que les villageois eurent participé à la bataille de Crète en mai 1941 pour tenter d'empêcher l'invasion aéroportée de la Crète par les nazis.

L'occupation nazie de ce pays méditerranéen (1941-1944) a été parmi les plus sanglantes en Europe marquée notamment par la famine et l'extermination de quelque 90% de sa communauté juive.

"C'est un chemin difficile que de se rendre à cet endroit en tant que président allemand", a-t-il également souligné.

"Vous nous avez tendu la main de la réconciliation, et je vous suis profondément reconnaissant", a-t-il renchéri.

Le président allemand a longuement insisté sur le fait que le criminel de guerre nazi Kurt Student à l'origine de la destruction de Kandanos n'avait jamais rendu de compte après la guerre pour les crimes perpétrés en Grèce, un autre "chapitre honteux".

Arrêté le 28 mai 1945 et condamné à cinq ans de prison, il avait été libéré en 1948, malgré une demandé d'extradition formulée par la Grèce en 1947. Il est mort en Allemagne en 1978 à l'âge de 88 ans.

"C'est la deuxième faute dont l'Allemagne s'est rendue coupable", a-t-il jugé.

"Je vous demande pardon pour le fait que mon pays ait tardé pendant des décennies à punir ces crimes", a souligné le chef d'Etat.

Avant sa visite en Crète, le président allemand avait coupé court aux demandes de réparations réaffirmant la position de l'Allemagne selon laquelle la question est "close au regard du droit international".

Une position qu'Athènes ne partage pas.

"Ces questions sont encore très +vivante¨+", a indiqué le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis mercredi avant un entretien avec M. Steinmeier.

"Nous espérons qu'à un moment donné nous les résoudrons", a-t-il insisté.


Unrwa: le Conseil de sécurité de l'ONU appelle Israël à « respecter ses obligations internationales »

Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza" et affirment qu'"aucune autre organisation ne peut remplacer ou se substituer à l'Unrwa" pour l'aide aux civils qui ont besoin d'une aide humanitaire "urgente". (AFP)
Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza" et affirment qu'"aucune autre organisation ne peut remplacer ou se substituer à l'Unrwa" pour l'aide aux civils qui ont besoin d'une aide humanitaire "urgente". (AFP)
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  • Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza"
  • Alors que le Conseil peine depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 à parler d'une seule voix, en raison notamment du véto américain en soutien à son allié israélien, ils expriment "leur profonde inquiétude concernant la loi adoptée"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU, exprimant sa "profonde inquiétude" après la loi interdisant en Israël l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a appelé mercredi Israël à "respecter ses obligations internationales" et le "mandat" de l'Unrwa irremplaçable à Gaza.

Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza" et affirment qu'"aucune autre organisation ne peut remplacer ou se substituer à l'Unrwa" pour l'aide aux civils qui ont besoin d'une aide humanitaire "urgente".

Alors que le Conseil peine depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 à parler d'une seule voix, en raison notamment du véto américain en soutien à son allié israélien, ils expriment "leur profonde inquiétude concernant la loi adoptée" lundi par le parlement israélien interdisant l'agence en Israël.

Ils appellent "le gouvernement israélien à respecter ses obligations internationales, respecter les privilèges et immunité de l'Unrwa et sa responsabilité de permettre et faciliter une aide humanitaire complète, rapide, sure, et sans entrave sous toutes ses formes et dans toute la bande de Gaza".

Ils mettent également en garde contre "toute tentative de démanteler l'Unrwa ou réduire ses opérations et son mandant", dont une interruption aurait "des conséquences humanitaires graves sur des millions de réfugiés palestiniens qui dépendent des services de l'Agence et aussi des implications pour la région".

La déclaration appelle également "toutes les parties à permettre à l'Unrwa d'assurer son mandat, tel qu'adopté par l'Assemblée générale de l'ONU, dans toutes ses zones d'opérations".

Alors que l'Unrwa est devenue la bête noire d'Israël qui l'accuse d'être infiltrée par le Hamas, le Conseil souligne également l'importance de prendre des "mesures" pour répondre "à toute accusation crédible et assurer que des comptes soient rendus pour toute violation par l'Agence des politiques liées au principe de neutralité".


Au moins 62 morts dans des inondations «dantesques» dans le sud-est de l'Espagne

Dans une brève allocution télévisée, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a apporté son soutien aux familles des victimes et aux sinistrés. "Nous ne vous laisserons pas seuls", a-t-il promis, en demandant aux habitants de rester vigilants. (AFP)
Dans une brève allocution télévisée, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a apporté son soutien aux familles des victimes et aux sinistrés. "Nous ne vous laisserons pas seuls", a-t-il promis, en demandant aux habitants de rester vigilants. (AFP)
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  • Au moins 62 personnes ont péri dans des inondations dramatiques qui ont dévasté mardi soir le sud-est de l'Espagne, semant le chaos dans de nombreux villages coupés du reste du pays, auxquels les secours s'efforcent mercredi d'accéder
  • Ce bilan est sans doute appelé à évoluer et les autorités ont ouvert une ligne téléphonique réservée aux personnes à la recherche de parents portés disparus.

VALENCE: Au moins 62 personnes ont péri dans des inondations dramatiques qui ont dévasté mardi soir le sud-est de l'Espagne, semant le chaos dans de nombreux villages coupés du reste du pays, auxquels les secours s'efforcent mercredi d'accéder.

"A l'heure actuelle, et de manière provisoire, le nombre de victimes mortelles atteint 62 personnes", a annoncé mercredi midi l'organisme officiel qui coordonne les opérations de secours. Mais "le processus de recensement et d'identification des victimes se poursuit", a-t-il précisé.

Ce bilan est sans doute appelé à évoluer et les autorités ont ouvert une ligne téléphonique réservée aux personnes à la recherche de parents portés disparus. C'est le cas, par exemple, de Jessica Sandoval, qui a expliqué à la télévision nationale TVE qu'elle est sans nouvelle de son frère à Valence.

Dans une brève allocution télévisée, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a apporté son soutien aux familles des victimes et aux sinistrés. "Nous ne vous laisserons pas seuls", a-t-il promis, en demandant aux habitants de rester vigilants.

"Nous ne pouvons pas considérer que cet épisode dévastateur est terminé", a souligné M. Sánchez. Il y a "des communes inondées, des routes et des voies coupées, des ponts brisés par la violence des eaux", a-t-il rappelé, de nombreuses localités restant inaccessibles.

 "Jamais vu cela"

"La situation est terrible", a assuré à des journalistes la ministre de la Défense Margarita Robles, en précisant qu'un millier de militaires, soutenus par des hélicoptères, se trouvaient sur la zone pour prêter main forte aux services de secours.

Parmi les communes les plus touchées figurent L'Alcudia, dans la région de Valence, et Letur, dans la province voisine d'Albacete (région de Castille-La Manche), où six personnes sont portées disparues, la crue soudaine ayant envahi les rues et emporté des voitures.

"La situation est dantesque (...) Je n'avais jamais vu cela", a déclaré à la TVE Consuelo Tarazona, la maire d'Horno de Alcedo, commune de la banlieue de Valence. La montée des eaux a été "monstrueuse", a-t-elle dit. "Nous avons été inondés tout d'un coup, sans pouvoir prévenir les voisins".

Les autorités ont demandé aux habitants de ne pas se déplacer par la route, tandis que le gouvernement central a mis en place une cellule de crise.

"Il existe encore des difficultés d'accès à certains sites, ce qui fait qu’on ne dispose pas encore de données complètes sur l'impact" des intempéries, a prévenu le roi d'Espagne Felipe VI dans une courte allocution. Le souverain s'est dit "dévasté" dans un message sur X, plus tôt dans la matinée.

 "Goutte froide" 

La mairie de Valence a annoncé que toutes les écoles resteraient fermées mercredi et que tous les événements sportifs étaient annulés. Plusieurs vols devant décoller de l'aéroport de Valence (est) ou y atterrir ont été détournés ou annulés, selon l'opérateur aéroportuaire espagnol Aena.

L'opérateur national d'infrastructures ferroviaires Adif a, pour sa part, suspendu pour l'ensemble de la journée de mercredi les trains entre Madrid et Valence en raison des effets de la tempête sur les principaux points du réseau ferroviaire.

Un train à grande vitesse transportant 276 passagers avait déraillé mardi après-midi en raison des intempéries en Andalousie, sans faire de blessé, selon le gouvernement régional.

L'agence météorologique nationale Aemet avait placé mardi soir en alerte rouge la région de Valence et déclaré le deuxième niveau d'alerte le plus élevé dans certaines parties de l'Andalousie, prévenant que les pluies allaient se poursuivre au moins jusqu'à jeudi.

La région de Valence et la côte méditerranéenne espagnole en général subissent régulièrement, en automne, le phénomène dit de la "gota fria" (la "goutte froide"), une dépression isolée en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrêmement violentes, parfois pendant plusieurs jours.

Les scientifiques avertissent depuis plusieurs années que les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur et les tempêtes sont à la fois de plus en plus fréquents, de plus en plus longs et de plus en plus intenses en raison du changement climatique.

"Ces inondations soudaines en Espagne sont un nouveau rappel terrible du changement climatique et de son caractère chaotique", souligne dans une note Jess Neumann, professeur d'hydrologie à l'université de Reading au Royaume-Uni.

Ces catastrophes peuvent désormais toucher "n'importe qui, n'importe où" : "nous devons sérieusement réfléchir à la façon de mieux concevoir nos paysages, nos villes et nos cités", a-t-il prévenu.