Saola pourrait être le typhon «le plus puissant» depuis 1949 dans la région de Hong Kong

Cette photo diffusée par le département des services d'information (ISD) du gouvernement de Hong Kong montre le super typhon Saola vu depuis l'avion CL605 du Government Flying Service, le 1er septembre 2023. (Photo by Handout / Information Services Department / AFP)
Cette photo diffusée par le département des services d'information (ISD) du gouvernement de Hong Kong montre le super typhon Saola vu depuis l'avion CL605 du Government Flying Service, le 1er septembre 2023. (Photo by Handout / Information Services Department / AFP)
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Publié le Vendredi 01 septembre 2023

Saola pourrait être le typhon «le plus puissant» depuis 1949 dans la région de Hong Kong

  • Des centaines de vols ont été supprimés et la rentrée des classes a été repoussée à Hong Kong, tandis que les rues détrempées de cette place financière étaient désertées
  • Un impact direct sur Hong Kong étant possible, les autorités y ont relevé vendredi en fin de journée le niveau d'alerte de T8 à T9, puis à T10, le maximum, émis seulement 16 fois depuis la Deuxième Guerre mondiale

HONG KONG, Chine : Le super typhon Saola, qui s'approche vendredi des côtes chinoises, pourrait être «le plus puissant» depuis plus de 70 ans à toucher terre dans la région de Hong Kong, où le niveau d'alerte est désormais maximal, menaçant les dizaines de millions d'habitants de mégapoles déjà calfeutrées.

Des centaines de vols ont été supprimés et la rentrée des classes a été repoussée à Hong Kong, tandis que les rues détrempées de cette place financière étaient désertées.

«Saola pourrait devenir le typhon le plus puissant depuis 1949 à toucher le delta de la rivière des Perles», qui comprend plusieurs grandes villes comme Hong Kong, Canton, Shenzhen et Macao, a déclaré le Centre météorologique national sur le réseau social Weibo.

Un impact direct sur Hong Kong étant possible, les autorités y ont relevé vendredi en fin de journée le niveau d'alerte de T8 à T9, puis à T10, le maximum, émis seulement 16 fois depuis la Deuxième Guerre mondiale. Elle anticipent en effet une augmentation sensible de la force du vent, susceptible d'atteindre «118 km/h ou plus» avec des rafales pouvant dépasser 220 km/h.

«Ne sortez pas et restez éloignés des fenêtres et des portes extérieures. Assurez-vous que vous disposez d'un abri», a averti l'observatoire météorologique de Hong Kong.

Saola devrait frôler cette ville vers minuit (16H00 GMT).

- Risque de «graves inondations» -

Les rues de Hong Kong étaient désertes vendredi, hormis quelques personnes en quête d'achats de dernière minute, comme Mme Lee, accompagnée de sa petite fille. Selon elle, le gouvernement a fait le bon choix en retardant le début de l'année scolaire.

«Il vaut mieux attendre que cela soit terminé avant d'envoyer les enfants à l'école», a-t-elle déclaré.

Vitrines et fenêtres des commerces et des habitations ont été protégées au moyen de ruban adhésif, tandis que les immeubles de bureaux proches de Victoria Harbour ont barricadé les entrées pour tenter d'empêcher l'eau d'y pénétrer.

L'autorité aéroportuaire de Hong Kong a annoncé l'annulation de plus de 300 vols vendredi.

La Bourse a annoncé l'annulation des «séances de négoce du matin pour tous les marchés».

- «Provisions de dernière minute» -

En Chine continentale, la province de Guangdong a décrété une situation d'urgence de niveau I concernant les vents, le niveau maximum.

Shenzhen, l'un des principaux centres économiques du pays, a ordonné la fermeture des bureaux, commerces et marchés et ouvert des abris pour la population.

Tous les transports publics de cette ville de 17,7 millions d'habitants ont cessé leur service dans la soirée, cependant que les trains en provenance et à destination de Canton sont suspendus jusqu'à 18H00 locales samedi.

«Mon fils aîné devait se rendre aujourd'hui à l'université de Chengdu (centre) mais son vol a été annulé», a raconté Wu Wenlai, 43 ans, restaurateur dans la banlieue de Shenzhen. Mais il n'est pas inquiet malgré l'alerte des autorités. «Nous y sommes habitués. Nous avons généralement plusieurs typhons par an».

Des dizaines de chauffeurs-livreurs ont bravé les vents violents et la pluie pour atteindre les habitants réfugiés chez eux.

«Je travaillerai jusqu'à ce que je sente que c'est trop dangereux», a affirmé l'un d'eux à l'AFP, Chai Jijie, 22 ans. «Les gens ne veulent pas sortir mais veulent avoir des provisions. Il y a beaucoup de demandes de livraisons».

Les autorités de Macao, un territoire voisin de Hong Kong, envisagent la possibilité d'émettre samedi une alerte de niveau T8.

- Plus intenses -

Des surfeurs ont eux profité de vents qui atteignaient déjà 63 km/h pour se mesurer à d'énormes vagues générées par l'approche du typhon à Hong Kong.

«Il pourrait y avoir de graves inondations» dans les zones côtières orientales, souligne l'observatoire météorologique, qui juge possibles des niveaux d'eau similaires à ceux provoqués par le typhon Mangkhut en 2018. Plus de 300 personnes avaient été blessées à Hong Kong.

En Chine continentale, il avait affecté plus de trois millions de personnes dans les provinces du sud, faisant six morts.

Dans un village de pêcheurs de basse altitude du district de Lei Yue Mun, sujet aux inondations, l'eau est déjà montée, s'infiltrant dans les magasins, où des sacs de sable barricadent les portes closes.

«Nous avons surélevé (les appareils électroménagers) pour que l'eau ne les endommage pas», a déclaré un restaurateur du nom de Lee à une chaîne de télévision locale, espérant ainsi préserver son activité.

Le sud de la Chine est fréquemment frappé par des typhons qui se forment dans les océans chauds à l'est des Philippines en été et en automne et se déplacent ensuite vers l'ouest.

Bien qu'ils puissent provisoirement perturber l'activité dans les villes comme Hong Kong et Macao, les typhons font beaucoup moins de victimes et de dégâts, grâce à des normes de construction plus strictes et à de meilleurs systèmes de gestion des inondations.

Selon les experts, le changement climatique a augmenté l'intensité des tempêtes tropicales, avec plus de précipitations et des rafales plus fortes entraînant des inondations soudaines et des dommages côtiers.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.