Décès de Bill Richardson, «Indiana Jones» de la diplomatie américaine

L'ancien ambassadeur américain auprès des Nations Unies Bill Richardson (Photo, AFP).
L'ancien ambassadeur américain auprès des Nations Unies Bill Richardson (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 septembre 2023

Décès de Bill Richardson, «Indiana Jones» de la diplomatie américaine

  • Pendant près de 30 ans, le bouillonnant émissaire a multiplié les médiations privées auprès des pires ennemis de Washington
  • «Le monde a perdu un défenseur de ceux qui étaient injustement détenus à l'étranger»

WASHINGTON: L'ex-diplomate américain spécialiste des libérations de détenus et ancien ambassadeur de Washington aux Nations unies (ONU), Bill Richardson, est décédé samedi à l'âge de 75 ans, a annoncé le vice-président de sa fondation, Mickey Bergman, dans un communiqué.

Egalement ancien gouverneur du Nouveau-Mexique et ex-secrétaire à l'Energie de l'ancien président Bill Clinton, M. Richardson est "décédé dans son sommeil durant la nuit", a déclaré M. Bergman.

"Le monde a perdu un défenseur de ceux qui étaient injustement détenus à l'étranger", a-t-il ajouté.

Spécialisé dans les négociations en vue de la libération d'Américains détenus par des pays considérés comme "hostiles" par les Etats-Unis, l'ex-ambassadeur a notamment contribué à la libération de la basketteuse Brittney Griner en 2022, alors qu'elle était détenue en Russie.

Saddam Hussein en Irak, Fidel Castro à Cuba, Kim Jong Il en Corée du Nord, Nicolas Maduro au Venezuela... Pendant près de 30 ans, le bouillonnant émissaire a multiplié les médiations privées auprès des pires ennemis de Washington.

"Il rencontrait n'importe qui, volait n'importe où, faisait tout ce qui était en son possible", a déclaré le président Joe Biden dans un communiqué, rappelant les efforts de M. Richardson "pour libérer des Américains détenus dans certains des endroits les plus dangereux de la planète".

"Des pilotes américains capturés par la Corée du Nord, des travailleurs américains détenus par Saddam Hussein, des membres de la Croix-Rouge emprisonnés par les rebelles soudanais, voilà quelques-unes des dizaines de personnes que Bill a contribué à ramener à la maison", a déclaré M. Biden.

Il avait également joué un rôle majeur dans les négociations avec Saddam Hussein pour la libération en 1995 de deux Américains qui avaient passé la frontière irakienne.

«Faire la différence»

Né en Californie en 1947, Bill Richardson a grandi à Mexico avant de rejoindre les Etats-Unis à l'adolescence, dans la banlieue de Boston (nord-est).

Il a été l'un des premiers représentants de la communauté hispanique à avoir atteint de hautes fonctions politiques et s'était déclaré candidat à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2008, là encore le premier candidat de la minorité latino-américaine.

Il s'était finalement retiré pour soutenir Barack Obama et devait rejoindre son gouvernement après son élection, mais une affaire de financement de campagne l'avait contraint à renoncer à devenir son secrétaire au Commerce.

Parlementaire, ambassadeur à l'ONU puis secrétaire à l'Energie de Bill Clinton, donc, à la fin des années 90, Bill Richardson s'était taillé une réputation de baroudeur, surnommé "l'Indiana Jones de la diplomatie américaine" pour ses missions officieuses auprès des bêtes noires des Etats-Unis.

En privé, de hauts fonctionnaires américains ont plus d'une fois laissé entendre qu'ils étaient frustrés par l'action indépendante de M. Richardson, exprimant parfois leur inquiétude quant à la possibilité qu'il sape les efforts officiels.

Son travail avec des personnalités autoritaires a parfois suscité des critiques de la part des défenseurs des droits humains, qui l'accusaient d'offrir une légitimité à des régimes peu recommandables.

"Je ne légitime pas les gouvernements", avait déclaré M. Richardson à l'AFP. "Je ne suis qu'une personne qui essaie de faire la différence".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.