Les Houthis furieux du soutien des alliés de l’ancien président Saleh aux revendications salariales

Les Houthis ont tué M. Saleh, un ancien allié, à la fin de l’année 2017 alors qu’il avait mené à Sanaa un bref soulèvement militaire contre eux. (Reuters/photo d’archives)
Les Houthis ont tué M. Saleh, un ancien allié, à la fin de l’année 2017 alors qu’il avait mené à Sanaa un bref soulèvement militaire contre eux. (Reuters/photo d’archives)
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

Les Houthis furieux du soutien des alliés de l’ancien président Saleh aux revendications salariales

  • Abou Rass, le chef du parti de l’ancien président, a exprimé pour la première fois depuis des années son soutien aux revendications croissantes en matière de salaires dans la fonction publique
  • Mehdi al-Machat, président du Conseil politique suprême des Houthis, a qualifié d’«imbéciles» Abou Rass et d’autres Yéménites qui ont demandé à leur mouvement de rémunérer les fonctionnaires

AL-MOUKALLA: Au Yémen, les Houthis ont déclaré qu’ils procéderaient à la vente des propriétés saisies des partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh et qu’ils utiliseraient les bénéfices pour payer les fonctionnaires après que, à Sanaa, les membres du parti de M. Saleh ont soutenu l’intensification des demandes de paiement des salaires.

Un signe indique la détérioration des relations entre les deux alliés: le chef houthi Mohammed Ali al-Houthi a annoncé samedi qu’il avait ordonné aux autorités de Sanaa la mise aux enchères des maisons et d’autres propriétés des partisans de M. Saleh et des Yéménites qui soutenaient le gouvernement internationalement reconnu à Sanaa ainsi que dans d’autres zones placées sous leur contrôle. Le but de ce gouvernement était de rémunérer les fonctionnaires qui n’ont pas été payés depuis la fin de l’année 2016.

L’ordre du chef des Houthis intervient quelques jours après que Sadeq Amine Abou Rass, le chef du parti de l’ancien président – le Congrès général du peuple –, a exprimé pour la première fois depuis des années son soutien aux revendications croissantes en matière de salaires dans la fonction publique – une déclaration qui a rendu furieux les Houthis.

«Les gens ont le droit de parler de leur salaire. Nous devons leur accorder notre compassion et leur fournir ce qui est en notre pouvoir», a lancé M. Abou Rass à l’occasion du 41e anniversaire du Congrès général du peuple, le 24 août dernier.

«Nous devons être transparents. En tant qu’État, nous devons présenter nos budgets, nos ressources ainsi que tout le reste au peuple et déclarer que ce sont nos budgets. Nous devons dire que nous avons dépensé tel montant pour l’armée et tel autre pour la sécurité.»

Les Houthis ont tué M. Saleh, un ancien allié, à la fin de l’année 2017 alors qu’il avait mené à Sanaa un bref soulèvement militaire contre eux.

Si de nombreux loyalistes de M. Saleh ont fui le harcèlement des Houthis après la mort de leur chef, d’autres, comme M. Abou Rass, sont restés à Sanaa et ils ont continué d’exercer des fonctions au sein du gouvernement houthi.

S’adressant mercredi à un rassemblement de partisans, Mehdi al-Machat, président du Conseil politique suprême des Houthis, a qualifié d’«imbéciles» Abou Rass et d’autres Yéménites qui ont demandé à leur mouvement de rémunérer les fonctionnaires. Il a affirmé que leur milice n’avait pas les moyens financiers de le faire.

Depuis l’année dernière, la pression exercée sur les Houthis pour qu’ils paient des dizaines de milliers d’employés publics placés sous leur contrôle s’est accrue. En effet, des rapports indiquent que la milice a généré des milliards de riyals de revenus grâce au port de Hodeïda pendant le cessez-le-feu négocié par l’ONU et appliqué en avril 2022.

Les enseignants de Sanaa et d’autres provinces yéménites sont en grève depuis plus d’un mois pour faire pression sur les Houthis afin qu’ils paient leurs salaires.

Les professeurs d’université des zones contrôlées par les Houthis ont également menacé de cesser d’enseigner si leurs salaires n’étaient pas payés.

Les Houthis ont répondu à ces demandes en remplaçant les instructeurs par des alliés, en agressant brutalement les journalistes et en menaçant les militants et les hommes politiques.

Les observateurs au Yémen affirment que les critiques d’Abou Rass à l’égard des Houthis signifient que le fossé se creuse entre les deux partis. Elles témoignent en outre, selon eux, du désir du Congrès général du peuple d’abandonner le camp des Houthis.

Ali al-Fakih, rédacteur en chef d’Almasdar Online, a confié à Arab News que le Congrès général du peuple, basé à Sanaa, avait utilisé les revendications salariales du public pour marquer son indépendance vis-à-vis des Houthis. Il s’est dit préoccupé par le ressentiment du public face aux salaires impayés à la lumière d’informations selon lesquelles les médiateurs régionaux et internationaux faisaient pression pour désigner le Congrès général du peuple, à Sanaa, comme une entité distincte des Houthis.

«Des efforts internationaux sont déployés pour inclure le Congrès général du peuple, à Sanaa, en tant que partie indépendante dans les négociations. Lorsque ces dernières ont lieu, le Congrès général du peuple à Sanaa fait généralement partie de la délégation des Houthis», a soutenu M. Al-Fakih.

Ce dernier a expliqué s’attendre à ce que les Houthis répondent aux critiques du Congrès général du peuple en harcelant ses membres ou en tentant de discréditer le parti, dans la mesure où leur statut de «seul» représentant des Yéménites serait miné par la participation indépendante du Congrès général du peuple au processus politique.

«Les Houthis considèrent les partis qui répondent aux préoccupations et aux demandes du peuple comme une menace», a précisé M. Al-Fakih. «En conséquence, ils continueront à fragmenter le reste du parti qui vit dans leurs régions et à restreindre ses dirigeants. Ces derniers utilisent un discours qui dépasse ce qui est autorisé.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient avec Benjamin Netanyahu à Jérusalem 

L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
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  • "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner"
  • Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza

JERUSALEM: L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner", a déclaré le bureau de Netanyahu.

Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza.

 


Frappe israélienne sur une route principale dans le sud du Liban: un mort 

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
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  • La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer
  • Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort"

BEYROUTH: Une frappe israélienne contre une voiture qui circulait sur la route reliant les principales villes du sud du Liban a tué un homme lundi matin, selon le ministère de la Santé, au moment où Israël intensifie ses attaques dans ce secteur.

La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer.

Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort".

Un journaliste de l'AFP a vu une voiture calcinée sur la route entre Saïda, principale ville du Liban sud, et Tyr, plus au sud. Des secouristes rassemblaient des restes humains, au milieu d'un embouteillage monstre sur cette route très fréquentée.

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.


Sanctions contre le Hezbollah: le Liban dit lutter contre le blanchiment d'argent

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
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  • La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah
  • Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du Hezbollah

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a affirmé dimanche à des responsables américains en visite au Liban que son pays appliquait "scrupuleusement" des mesures pour prévenir le blanchiment d'argent et le "financement du terrorisme".

Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.

La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah, tout en continuant à exercer des pressions sur les autorités libanaises pour qu'elles désarment ce mouvement.

Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, M. Aoun a déclaré avoir informé la délégation que "le Liban applique scrupuleusement les mesures adoptées pour prévenir le blanchiment d'argent, la contrebande ou leur utilisation dans le financement du terrorisme".

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change".

Le mouvement "utilise ces fonds pour soutenir ses forces paramilitaires, reconstruire son infrastructure terroriste et résister aux efforts du gouvernement libanais visant à affirmer son contrôle souverain sur l'ensemble du territoire libanais", indique le communiqué du ministère américain des Finances.

"Nous avons discuté des moyens avec lesquels nous pouvons collaborer pour stopper le flux d’argent en provenance d’Iran à destination du Hezbollah et créer un Liban plus sûr et plus prospère", a déclaré dimanche sur X le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley, qui faisait partie de la délégation.

En septembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait affirmé que le groupe recevait "60 millions de dollars par mois".

Affaibli par la guerre qui l'a opposé l'an dernier à Israël, le Hezbollah est sous intense pression pour désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre ses bastions au Liban.

M. Aoun a appelé dimanche à "faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques".