Les magasins E.Leclerc, grands gagnants de l'inflation aux méthodes parfois sans concession

Le PDG français des hypermarchés E Leclerc Michel-Edouard Leclerc, à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 30 juillet 2023. (Photo, GAIZKA IROZ / POOL / AFP)
Le PDG français des hypermarchés E Leclerc Michel-Edouard Leclerc, à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 30 juillet 2023. (Photo, GAIZKA IROZ / POOL / AFP)
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Publié le Jeudi 14 septembre 2023

Les magasins E.Leclerc, grands gagnants de l'inflation aux méthodes parfois sans concession

  • Un reportage diffusé jeudi soir met en lumière des méthodes sans concessions de l'enseigne, qui pèse près du quart du gigantesque marché de la grande distribution alimentaire en France dont il est le leader
  • E.Leclerc est régulièrement pointé du doigt par ses fournisseurs qui lui reprochent d'être impitoyable dans les négociations - ce que son médiatique représentant, Michel-Edouard Leclerc assume volontiers

PARIS: L'enseigne E.Leclerc, en plein essor depuis plusieurs années, s'est construite autour d'une obsession du prix bas, aussi bien côté achats que côté coûts de fonctionnement, une méthode que s'efforce de décortiquer jeudi l'émission Complément d'enquête sur France 2.

Le reportage diffusé jeudi soir met en lumière des méthodes sans concessions de l'enseigne, qui pèse près du quart du gigantesque marché de la grande distribution alimentaire en France dont il est le leader.

Relations avec les fournisseurs

Complément d'enquête lui reproche par exemple d'acheter en promotion auprès de ses fournisseurs des produits qui seront ensuite vendus hors promotions dans les magasins.

Sollicitée jeudi matin par l'AFP, la communication de l'enseigne dont les ventes ont grimpé de 8,5% en 2022 pour s'établir à 55,6 milliards d'euros, a indiqué ne pas être en mesure, "pour l'instant", de commenter.

Un magasin est en outre accusé d'avoir employé une intérimaire, payée par un fournisseur pour une animation en rayons, à faire de toutes autres tâches. On reproche à un autre d'avoir recours à l'image d'un fournisseur agriculteur bien après la rupture de leurs relations commerciales.

E.Leclerc est régulièrement pointé du doigt par ses fournisseurs qui lui reprochent d'être impitoyable dans les négociations - ce que son médiatique représentant, Michel-Edouard Leclerc qui est président du comité stratégique de l'enseigne, assume volontiers, en tout cas vis-à-vis des plus gros industriels.

Créée au mitan du XXe siècle par Edouard Leclerc, le père de Michel-Edouard, l'enseigne s'est développée sur la promesse du prix bas. Un argument toujours porteur vis-à-vis des clients, d'autant plus dans une période de forte inflation.

Pour vendre au meilleur prix, E.Leclerc réduit généralement autant que possible ses coûts de fonctionnement. Dans un livre (éditions Plon) très fouillé sur Michel-Edouard Leclerc, la journaliste du média spécialisé LSA Magali Picard écrivait que son modèle était "le plus économe du paysage de la grande distribution".

Elle y cite un adage interne qui voudrait que "tout ce qui coûte nous dégoûte".

Complément d'enquête en trouve une traduction concrète dans un magasin: il est proposé à une candidate à l'embauche, plutôt qu'un contrat à durée déterminée, un contrat à durée indéterminée avec une lettre de démission antidatée. Face caméra, il est expliqué à cette personne que c'est parce que le CDD est "taxé de façon très importante".

Les conditions de travail chez E.Leclerc, qui indique employer 140 000 personnes en France, sont parfois pointées du doigt par les organisations syndicales, qui n'ont souvent que peu de poids dans l'enseigne en raison notamment de son organisation: chaque magasin, ou presque, est une entreprise autonome.

Performances spectaculaires

Comme Intermarché, troisième distributeur français, ou Système U, le quatrième, E.Leclerc est en effet un groupement d'indépendants. A contrario de son dauphin en France, Carrefour, du nordiste Auchan ou du stéphanois Casino.

Les 544 patrons exploitant au total 734 magasins doivent respecter un certain nombre de règles pour faire partie du "mouvement", notamment celle d'avoir des prix en moyenne moins chers que leurs concurrents. Mais ils ont plus de marge de manoeuvre que dans les groupes précédemment cités et sont ensemble les vrais décisionnaires.

Du point de vue social, la charte E.Leclerc les oblige à reverser aux salariés 25% du bénéfice net annuel avant impôts du magasin, mais "chaque politique sociale relève de chaque magasin", écrivait Magali Picard en février dernier.

Les performances commerciales de l'enseigne sont en tout cas spectaculaires. "La croissance de Leclerc s'est brutalement accélérée au printemps lorsque l'inflation cumulée a dépassé les 20%", relevait fin août le spécialiste du secteur Olivier Dauvers, l'enseigne apparaissant alors "comme le refuge ultime aux yeux d'une part importante des consommateurs".

Plus prosaïquement, l'enseigne bien implantée notamment en Bretagne bénéficie aussi d'un dynamisme de la consommation de plus en plus fort dans le Grand Ouest, qui "se confirme" depuis 2019 comme l'a récemment relevé le cabinet spécialisé Circana.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com