Un groupe indie saoudien aborde les questions sociales dans le dialecte hijazi

Le nom du groupe se traduit par «moi et nous», ce qui renforce l'idée que lorsque les chansons traitent de questions sociales, elles ont une signification pour tout le monde (Photo fournie).
Le nom du groupe se traduit par «moi et nous», ce qui renforce l'idée que lorsque les chansons traitent de questions sociales, elles ont une signification pour tout le monde (Photo fournie).
Le nom du groupe se traduit par «moi et nous»,  ce qui renforce l'idée que lorsque les chansons traitent de questions sociales, elles ont une signification pour tout le monde (Photo fournie).
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Publié le Samedi 16 septembre 2023

Un groupe indie saoudien aborde les questions sociales dans le dialecte hijazi

  • Le groupe musical Ana Nahn, basé à Djeddah, propose un mélange de musique arabe avec une touche de rock
  • «Les musiciens locaux peuvent produire de la musique indépendante qui a de l'impact», déclare un membre du groupe

RIYAD: De la musique arabe avec une mentalité rock? Des chansons à message chantées dans le dialecte hijazi? Ce ne sont peut-être pas les ingrédients traditionnels d'un succès en Arabie saoudite, mais pour un groupe indie, ils s'avèrent être la recette du succès.

Le groupe Ana Nahn a sorti son premier single «What Did I Do?»  en 2019. Il raconte l'histoire d'un homme qui se réveille un jour pour se retrouver en tête des tendances sur Twitter et qui se demande comment cela est arrivé.

Le rôle des médias sociaux dans la société moderne est une idée sur laquelle le groupe est revenu à plusieurs reprises depuis et qui reste au cœur de son existence.

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Le nom du groupe se traduit par «moi et nous», ce qui renforce l'idée que lorsque les chansons traitent de questions sociales, elles ont une signification pour tout le monde (Photo fournie).

«Nous voulions aborder les préoccupations sociales actuelles sur les médias sociaux ou des sujets importants pour les personnes qui ont été élevées en Arabie saoudite», a déclaré à Arab News, Abdelmalek Zubailah, le chanteur et joueur de synthé.

«Et nous voulions le faire sans avoir l'air de prêcher, puisque nous faisons partie de cette société», a-t-il ajouté.

Basé à Djeddah, le groupe comprend également Maan Balila à la batterie, Saleh ben Saïf au tabla et aux claviers, ainsi que Saïf Mufti et Chaher Karkashan, tous deux à la basse.

EN BREF

- Ana Nahn a sorti son premier single «What Did I Do?» en 2019. Il raconte l'histoire d'un homme qui se réveille un jour pour se retrouver en tête des tendances sur Twitter et qui se demande comment cela est arrivé.

- Le rôle des médias sociaux dans la société moderne est une idée sur laquelle le groupe est revenu à de nombreuses reprises depuis et qui reste au cœur de son existence.

«Nous aimons nous considérer comme un groupe de musique hijazi alternatif et nous chantons en arabe», a indiqué Zubailah.

«Les musiciens locaux dotés d'un sens aigu de la culture peuvent produire une musique indépendante percutante, en s'appuyant sur leur culture et des thèmes sociétaux», a-t-il poursuivi.

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Le nom du groupe se traduit par «moi et nous», ce qui renforce l'idée que lorsque les chansons traitent de questions sociales, elles ont une signification pour tout le monde (Photo fournie).Le nom du groupe se traduit par «moi et nous», ce qui renforce l'idée que lorsque les chansons traitent de questions sociales, elles ont une signification pour tout le monde (Photo fournie).

Le nom du groupe se traduit par «moi et nous», ce qui renforce l'idée que lorsque les chansons traitent de questions sociales, elles ont une signification pour tout le monde.

Leur dernier album, «Harfiyan», qui signifie «littéralement» en arabe, est un portrait de la façon dont les gens sur les médias sociaux, dans leur quête d'impressionner les autres, peuvent parfois perdre leur identité.

Mais tous les morceaux n'ont pas un message aussi lourd. La chanson «Ginger, Honey and Lemon», par exemple, est un hommage chaleureux à la boisson tonique que de nombreux Saoudiens considèrent comme la panacée à tous les maux.

«Le message de la chanson ne consiste pas à éliminer l'utilisation du gingembre, du miel et du citron. Il s'agit plutôt d'une chanson humoristique qui évoque certains des remèdes que nous avons connus dans notre enfance et certains qui sont aujourd'hui promus sur WhatsApp», a expliqué Zubailah.

Le groupe se produit principalement dans sa ville natale, dans des lieux tels que le Jeddah Hub, Virgin Megastore, The Music Space, Makan Music Center et The Basement, pour n'en citer que quelques-uns. Mais on les a également vus au Bohemia d'Alkhobar, au Syrup Lounge de Riyad et au Sama Abha dans la ville d'Abha.

«La scène locale se développe», a révélé  Zubailah.

Bien qu'il soit encouragé par le soutien apporté par les entreprises industrielles du Royaume, la scène musicale indépendante a encore un long chemin à parcourir.

«Je crois que c'est une excellente chose que la Commission saoudienne de la musique encourage les talents émergents, car il y en a beaucoup.»

«Nous ne sommes pas habitués à promouvoir les talents locaux et je pense que nous sommes encore loin de développer une scène musicale authentique», a-t-il éclairci.

La musique indie est une scène émergente en Arabie saoudite, mais l'assouplissement de la réglementation en matière de divertissement a favorisé son essor.

La plateforme musicale Anghami dispose même d'une catégorie «Saudi Indie» qui reflète la popularité croissante de cette musique auprès des jeunes.

La musique d'Ana Nahn est également disponible sur Spotify, YouTube et Apple Music.



 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Manga Productions dévoile la première bande-annonce de Grendizer U

La société de production saoudienne Manga Productions a publié la première bande-annonce officielle très attendue de la prochaine série « Grendizer » (Photo, Fournie).
La société de production saoudienne Manga Productions a publié la première bande-annonce officielle très attendue de la prochaine série « Grendizer » (Photo, Fournie).
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  • Grendizer est un robot animé qui suit le Duc Fleed, qui décide de combattre le Roi Vega et son armée en utilisant le Grendizer pour sauver la terre
  • Le robot animé est considéré comme un favori par 56% des personnes âgées de 40 ans et plus, selon une enquête YouGov menée par Arab News Japan

DUBAΪ : La société de production saoudienne Manga Productions a publié la première bande-annonce officielle très attendue de la prochaine série « Grendizer » intitulée « Grendizer U », dont la sortie est prévue en 2024.

Créé par Go Nagai, « Grendizer » est un robot animé qui suit le duc Fleed, qui décide de combattre le roi Vega et son armée à l'aide du Grendizer pour sauver la Terre. Selon une enquête YouGov réalisée par Arab News Japan, 56 % des personnes âgées de 40 ans et plus considèrent ce film comme l'un de leurs préférés. 

Manga Productions est une société saoudienne qui produit des films d'animation et des jeux vidéos.

La société a publié un court teaser pour la série en août, qui a révélé que le film animé sera réalisé par Mitsuo Fukuda, qui a déjà travaillé sur Future GPX Cyber Formula, et écrit par Ichirō Ōkouchi, qui a déjà travaillé sur « Code Geass : Lelouch of the Rebellion ».

La bande-annonce officielle, qui a été publiée dimanche, présente pour la première fois des voix d'acteurs. Miyu Irino, connue pour avoir interprété Haku dans « Spirited Away » du Studio Ghibli, jouera le rôle du protagoniste principal, Duke Fleed, tandis que Hiro Shimono, qui a interprété Dabi dans « My Hero Academia », tiendra le rôle de Kouji Kabuto. 

La bande originale sera composée par Kohei Tanaka, le co-compositeur de « One Piece ». Les groupes de rock japonais GLAY et BAND-MAID interpréteront les chansons d'ouverture et de clôture du film, ce qui a suscité l'enthousiasme des fans sur les réseaux sociaux. 

Manga Productions

Essam Bukhary, PDG de Manga Productions, a salué la sortie du prochain dessin animé en déclarant : « Cette série marque une étape importante puisque Manga Productions prend en charge la distribution mondiale et les licences pour les événements... ce qui représente une opportunité unique parmi les entreprises arabes et du Moyen-Orient. »

« Avec notre équipe qualifiée et nos talents exceptionnels, nous sommes impatients de remporter un succès international et de présenter Grendizer U à notre public mondial », a-t-il ajouté.

Les fans de la série postent des commentaires positifs sur les médias sociaux concernant la bande-annonce et attendent avec impatience le personnage de Mazinger .

Manga Productions a également collaboré avec Microids, une société française de jeux vidéo, sur un jeu vidéo Grendizer intitulé « UFO Robot Grendizer : The Feast of the Wolves », qui est sorti le 15 novembre sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X|S, Xbox One et PC.

Les deux sociétés ont sorti une version arabe du jeu. Alain Milly, vice-président de l'édition de Microids et ancien journaliste de jeux vidéo, a déclaré à Arab News Japan que c'est la première fois qu'ils sortent un jeu vidéo en arabe. « Manga Productions nous a beaucoup aidés et s’est chargé de toutes les traductions en arabe et les voix off du jeu. Nous gérons le processus d'intégration et c'est parfois un peu difficile, car c'est la première fois que nous produisons un jeu en arabe », a-t-il précisé à Arab News Japan.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


«Tintin au Congo» enfin muni d'une préface sur son contexte colonial

Une scène, tirée de l'album de bandes-dessinées "Tintin au Congo" et réalisée à partir de milliers d'oranges et de citrons, est présentée, le 14 février 1998 à Menton, lors de la traditionnelle fête du citron, dont le thème, cette année-là, était le célèbre personnage du dessinateur belge Hergé. (Photo  Patrick Hertzog  AFP)
Une scène, tirée de l'album de bandes-dessinées "Tintin au Congo" et réalisée à partir de milliers d'oranges et de citrons, est présentée, le 14 février 1998 à Menton, lors de la traditionnelle fête du citron, dont le thème, cette année-là, était le célèbre personnage du dessinateur belge Hergé. (Photo Patrick Hertzog AFP)
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  • Sur les aventures du jeune reporter dans ce très vaste pays qui fut colonie belge de 1908 à 1960, la polémique ne s'est jamais vraiment éteinte depuis plus d'un demi-siècle
  • En 1975, Hergé avait répondu au journaliste Numa Sadoul: «Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient (...) Je les ai dessinés, ces Africains, d'après ces critères-là, dans le plus pur esprit paternaliste qui était celui de l'époque»

PARIS : C'est sans beaucoup de publicité que «Tintin au Congo» est ressorti en novembre dans une version inédite, colorisée, dotée d'une nouvelle couverture mais surtout, pour la première fois, avec une préface qui remet dans son contexte cet album à la gloire de la colonisation.

«Tintin au Congo», par Hergé, est republié dans sa version originale, parue en feuilleton en 1930-1931 dans Le Petit Vingtième, et en volume en 1931. Alors qu'à l'époque il était en noir et blanc, les éditions Moulinsart et Casterman ont ajouté des couleurs.

L'album est vendu au sein d'un coffret appelé «Les colorisés», sorti le 1er novembre. Il comprend aussi «Tintin au pays des Soviets» (1930) et «Tintin en Amérique» (1932).

L'éditeur a très peu communiqué sur cette parution, malgré son importance. Pascal Blanchard, historien spécialiste de l'imaginaire et de la propagande colonialistes, n'en avait ainsi jamais entendu parler avant que l'AFP ne la lui montre.

«C'est très intéressant et intelligent de leur part de faire ce travail. Car il faut publier Tintin tel qu'il était à l'époque», affirme-t-il. Mais «je trouve étonnant que la couverture ne mentionne pas cet avant-propos. Et que le petit garçon congolais disparaisse: cette couverture, ils l'ont déracialisée!» Dans l'édition de 2023, Tintin y fait face à un lion.

Les lecteurs connaissent mieux celle de la version couleur de «Tintin au Congo» de 1946, où Tintin est au volant. Cet album avait été entièrement revu. Exemple: à l'intérieur, Tintin donne un cours de mathématiques à des écoliers congolais, alors qu'à l'origine (et donc dans l'édition de 2023) sa leçon porte sur «votre patrie: la Belgique!...»

- «Pur esprit paternaliste» -

Sur les aventures du jeune reporter dans ce très vaste pays qui fut colonie belge de 1908 à 1960, la polémique ne s'est jamais vraiment éteinte depuis plus d'un demi-siècle. Autour d'une question surtout: les personnages noirs de l'album sont-ils représentés de manière simplement caricaturale, ou franchement raciste?

Hergé lui-même avait vu cette controverse monter à la fin de sa vie. Il avait répondu au journaliste Numa Sadoul en 1975: «Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient (...) Je les ai dessinés, ces Africains, d'après ces critères-là, dans le plus pur esprit paternaliste qui était celui de l'époque».

Pour cette préface, l'auteur choisi n'est pas un observateur neutre. Philippe Goddin, expert de BD, préside l'association Les Amis de Hergé.

Il a longuement recherché les sources choisies par Hergé, à la fois iconographiques, pour son dessin, et textuelles, pour son scénario. Et il ne voit pas de racisme.

«On a dit qu'Hergé a odieusement caricaturé les Congolais. Raciste, lui? Il s'en est vigoureusement défendu (...) Il brocarde allègrement tout son monde, Blancs comme Noirs», écrit le préfacier.

Une position qu'il explique à l'AFP: «On est raciste à partir du moment où on veut dénigrer, rabaisser l'autre, ce qui n'est pas le cas de +Tintin au Congo+. Bien sûr, il y a des stéréotypes, des caricatures. Hergé insiste sur les grosses lèvres, les nez épatés, comme beaucoup de dessinateurs à l'époque. Mais pour moi, même si la frontière est fragile entre caricature et racisme, il ne la franchit pas».

- Eponge de son époque ? -

Pascal Blanchard se dit peu convaincu.

«Cette préface est très contestable. Elle nous dit Hergé serait une simple éponge de son époque. C'est léger, c'est faux», estime-t-il.

«Hergé a fait un choix politique d'ignorer les sources qui décrivent la violence de la colonisation», ajoute l'historien. «Et Philippe Goddin abuse d'un paradoxe: en nous montrant qu'Hergé est au plus près des photos qui lui parviennent du Congo, il considère que l'iconographie sur les colonies, dans un pays doté d'une agence de propagande coloniale, deviendrait une source de véracité. Non, c'est une propagande».

Pascal Blanchard en aurait voulu plus: «une deuxième préface signée d'un grand historien comme Elikia M'Bokolo», Congolais spécialiste de l'Afrique aux XIXe et XXe siècles.

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran), collectif français, a plusieurs fois interpellé sur la nécessité d'ajouter une préface à «Tintin au Congo», en vain. Il salue aujourd'hui la préface de 2023.

«C'est depuis 2007 qu'on se bat pour l'avoir, donc c'est une satisfaction. Le bon sens l'a emporté», a déclaré à l'AFP le fondateur du Cran, Patrick Lozès.

«Cet album renvoie à une époque, heureusement révolue, où il était acceptable de considérer les Noirs comme des êtres inférieurs», a-t-il ajouté. «Dans l'album, les Africains sont les seuls à s'exprimer comme des imbéciles. Même un chien parle mieux qu'eux. On ne pouvait plus laisser les jeunes lecteurs face à ça, sans contexte, sans explication».


La Parure de la Reine Fabiola offerte par Hassan II mise en vente

La parure offerte jadis par le roi Hassan II du Maroc à la reine Fabiola de Belgique, une merveille de l'artisanat signée Chaumet, est désormais en vente (Photo, Maison Chaumet).
La parure offerte jadis par le roi Hassan II du Maroc à la reine Fabiola de Belgique, une merveille de l'artisanat signée Chaumet, est désormais en vente (Photo, Maison Chaumet).
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  • La parure offerte jadis par le roi Hassan II du Maroc à la reine Fabiola de Belgique est désormais en vente
  • Cette parure somptueuse, surnommée «Pierres d’or», est un mélange exquis de rubis et de perles de culture

CASABLANCA: Un héritage royal ressurgit sur le marché de la joaillerie. La parure offerte jadis par le roi Hassan II du Maroc à la reine Fabiola de Belgique, une merveille de l'artisanat signée Chaumet, est désormais en vente. Une pièce historique, témoin d'une époque révolue et des relations étroites entre les monarchies, reprend vie sous le feu des projecteurs.

Cette parure somptueuse, surnommée «Pierres d’or», est un mélange exquis de rubis et de perles de culture. Elle incarne la magnificence et le raffinement de la Maison Chaumet, inspirée des armoiries ornant les bâtiments parisiens. Le collier, pièce centrale de l'ensemble, avec ses ornements en or, perles, rubis, émeraudes et saphirs. Accompagné de bagues et de boucles d'oreilles assorties, il représente un chef-d'œuvre de l'orfèvrerie.

Un cadeau et une tradition

L'œuvre du maître-artisan René Morin, ce cadeau royal est actuellement proposé à la vente pour 85 000 dollars. L'histoire derrière cet ensemble est aussi précieuse que les pierres elles-mêmes pour les intéressés; il symbolise, en effet, l'affection et l'estime que le roi Hassan II portait à la reine Fabiola.

Les cadeaux royaux du roi Hassan II étaient réputés pour leur splendeur et leur originalité. Le maître-joailler Pablo Milstein évoque d'autres pièces uniques offertes par le monarque, comme le porte-bijoux en jade néphrite, sublimé d’or et de saphirs, créé spécialement pour Madame de Gaulle. 

La mise en vente de cette parure survient après celle d'autres joyaux ayant appartenu à la reine Fabiola. Un collier de perles, diamants et saphirs a déjà trouvé preneur lors d'une enchère organisée par Sotheby’s plus tôt cette année, atteignant la somme impressionnante de 630 000 euros.