Washington place sur liste noire le géant chinois des puces électroniques, Smic

Cette photo a été prise le 30 janvier 2019, montrant le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross s'entretenant avec la délégation chinoise lors de négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine à Washington, DC. Le 18 décembre 2020. (AFP)
Cette photo a été prise le 30 janvier 2019, montrant le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross s'entretenant avec la délégation chinoise lors de négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine à Washington, DC. Le 18 décembre 2020. (AFP)
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Publié le Vendredi 18 décembre 2020

Washington place sur liste noire le géant chinois des puces électroniques, Smic

  • L'administration Trump place des dizaines d'entreprises chinoises sur une liste noire
  • Parmi les entreprises figurant sur cette liste, le géant des puces électroniques Smic

WASHINGTON : L'administration Trump a annoncé vendredi avoir placé des dizaines d'entreprises chinoises, dont le géant des puces électroniques Smic, sur une liste noire pour les empêcher d'accéder aux technologies américaines, invoquant leurs liens présumés avec l'armée chinoise.

«Le Bureau de l'industrie et de la sécurité (BIS) du Département du commerce a ajouté Semiconductor Manufacturing International Corporation (Smic) de Chine à la liste des entités» mises à l'index, a indiqué le département du Commerce, soulignant que cette mesure était destinée à «protéger la sécurité nationale des États-Unis».

Concrètement, cette désignation empêche les entreprises américaines d'exporter, sans licence, des technologies d'origine américaine vers les entreprises visées.

Washington a ajouté une disposition qui interdit en particulier au groupe de semi-conducteurs d'acquérir une technologie pour construire des puces avec des circuits de 10 nanomètres et plus petits, soit la meilleure classe des puces de l'industrie.

«Nous ne permettrons pas que la technologie avancée des États-Unis aide à développer l'armée d'un adversaire de plus en plus belliqueux», a commenté le secrétaire au Commerce Wilbur Ross cité dans un communiqué.

Cette décision est une manière de faire pression sur le fabricant de puces, un champion national qui a reçu des milliards de dollars de subventions de l'État et qui est au cœur des efforts de Pékin pour améliorer l'autosuffisance du pays dans les technologies critiques.

«Nous avons des preuves tangibles que leurs clients utilisent les puces produites par Smic pour aider l'armée chinoise dans des domaines tels que les missiles à courte et moyenne portée, les missiles balistiques, les exosquelettes pour les soldats», a détaillé lors d'une conférence téléphonique un haut responsable américain, qui a requis l'anonymat.

Selon lui, les autorités américaines ont mené des discussions «pendant plusieurs mois» pour éviter la décision annoncée vendredi, mais aucune solution alternative n'a été trouvée.

- Drones chinois ciblés aussi -

«Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l'armée chinoise continuer à se positionner contre nous et ses voisins», a également martelé ce responsable.

«Smic illustre parfaitement les risques de l'influence de la Chine sur la technologie américaine pour soutenir sa modernisation militaire», avait insisté plus tôt Wilbur Ross.

Outre Smic, le département du Commerce souligne par ailleurs que son Bureau de l'industrie et de la sécurité a ajouté «plus de soixante autres entités à la liste des entités pour des actions jugées contraires à la sécurité nationale ou à l'intérêt de la politique étrangère des États-Unis».

Au cours de la conférence téléphonique, des responsables ont même évoqué 77 entités au total. La liste complète doit être publiée vendredi au journal officiel.

Il s'agit notamment d'entités en Chine «qui permettent des violations des droits de l'homme, qui ont soutenu la militarisation et les revendications maritimes illégales dans la mer de Chine méridionale, d'entités qui ont acquis des composants d'origine américaine à l'appui des programmes de l'Armée populaire de libération, ainsi que d'entités et de personnes qui se sont engagées dans le vol de secrets commerciaux américains», a détaillé le ministère.

Le haut responsable américain a cité en particulier le fabricant de drones chinois DJI, qui détient quelque 70% du marché mondial.

Cette entreprise avait déjà été ciblée en novembre 2019 par les autorités américaines quand le ministère de l'intérieur avait cloué au sol tous les drones fabriqués en Chine ou avec des composants chinois, les accusant alors de représenter un risque pour la sécurité nationale.

Vendredi, le responsable américain a précisé que cette fois, «DJI est sur la liste en raison de sa complicité dans les violations des droits de l'homme en Chine».

L'administration Trump a souvent usé de cette liste noire qui comprend désormais quelques centaines d'entreprises et filiales basées en Chine dont Huawei, champion de la 5G, pour toucher les principales industries chinoises.

Cette décision est dévoilée quelques semaines avant l'entrée en fonction du président démocrate élu Joe Biden, le 20 janvier.

«Je suis convaincu qu'ils (Biden et son équipe) comprendront l'impératif de sécurité nationale derrière les mesures que nous prenons aujourd'hui», a fait valoir le responsable américain vendredi.

«Les canaux de communication sont tout à fait ouverts, mais il n'y a pas eu techniquement de coordination à ce stade», a-t-il ajouté, car le président-élu Joe Biden est «en train de mettre en place son équipe».


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com