Maroc: sans douche ni toilettes, la santé des rescapés à risque

Des gens campent et dorment en plein air dans le quartier du Mellah à Marrakech, le 16 septembre 2023 (Photo de FETHI BELAID / AFP).
Des gens campent et dorment en plein air dans le quartier du Mellah à Marrakech, le 16 septembre 2023 (Photo de FETHI BELAID / AFP).
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Publié le Samedi 16 septembre 2023

Maroc: sans douche ni toilettes, la santé des rescapés à risque

  • Le séisme du 8 septembre a fait près de 3 000 morts et plus de 2 900 blessés
  • Beaucoup de survivants sont restés près de leur village ravagé et se sont réfugiés sous des abris de fortune ou des tentes plus ou moins imperméables, fournies par la Protection civile

AMIZMIZ: Un réchaud et une cocotte-minute posés à même la terre poussiéreuse sont un ersatz de cuisine. Une bassine rose et du savon, un semblant d'évier. Au Maroc, les conditions de vie et d'hygiène des rescapés du séisme mettent leur santé à risque.

"Cela fait sept jours que je n'ai pas pris de douche, j'ai juste lavé mes aisselles et changé mes vêtements", témoigne Zina Mechghazzi sur les bords de la route principale d'Amizmiz, à 60 km au sud-ouest de Marrakech.

Assise sur un petit tabouret, elle vient de pétrir de la farine pour préparer du pain et se lave les mains avec de l'eau d'un bidon sale de cinq litres, bouchon ouvert.

"Notre vie était paisible. Mais du jour au lendemain, tout a basculé et nous avons été privés des droits les plus élémentaires, tels que (l'accès aux) toilettes et à l'eau. On est obligés de s'adapter", poursuit cette mère de famille diabétique qui essaie de calmer son stress pour ne pas empirer sa maladie.

Juste derrière sa tente, à quelques mètres, un enfant est en train d'uriner.

Certains ont ici le "luxe" de pouvoir emprunter des cabinets d'aisance à l'intérieur des rares maisons qui restent encore praticables. Des femmes y vont cinq par cinq.

"On va autour sinon", explique Zina Mechghazzi en désignant le terrain vague derrière elle où les quatre oliviers sont les seuls garants d'intimité.

Le séisme du 8 septembre a fait près de 3 000 morts et plus de 2 900 blessés. Beaucoup de survivants sont restés près de leur village ravagé et se sont réfugiés sous des abris de fortune ou des tentes plus ou moins imperméables, fournies par la Protection civile.

Mais le soleil est encore chaud la journée et la température dépasse les 30 degrés alors que la nuit, le froid et l'humidité enveloppent déjà les hauteurs.

Eau contaminée

"L'hiver arrive, la situation est difficile, en particulier avec les enfants (...) Les problèmes dus à la pluie et au froid seront un défi", prédit Rabi Mansour, son quatrième enfant dans les bras, un bébé de quatre mois.

"Je n'aurais jamais cru que j'allais accoucher dans ces conditions, je n'ai pas beaucoup d'eau, j'ai du mal à aller aux toilettes et je ne préfère même pas penser à comment je vais faire" avec le nouveau-né, confie Hassna qui doit mettre au monde dans quelques jours son premier enfant. "Ca me stresse trop".

A quelques tentes de là, des premiers soins sont prodigués. "On a une infection au pied, un abcès aux dents, un problème d'estomac, d'autres sont là pour des médicaments", énumèrent entre elles deux soignantes sous l'auvent faisant office de dispensaire.

Le Maroc devrait demander l'aide de l'ONU "aujourd'hui ou demain", a affirmé vendredi le patron des opérations d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths.

La problématique de l'eau, déjà présente avant le séisme, sera essentielle, comme celle de son stockage.

"C'est un grand vecteur de maladie avec toute une panoplie" de maux hydriques si l'eau est contaminée, allant de la diarrhée jusqu'au choléra, explique par téléphone Philippe Bonnet, directeur des urgences à Solidarités international.

Latrines 

Cette ONG basée en France vient d'envoyer une équipe au Maroc avec du matériel pour tester l'eau notamment.

"Si l'eau est impropre à la consommation parce que la source a été contaminée, ce qui est un risque avec les latrines à ciel ouvert, l'impact est très fort", poursuit M. Bonnet, soulignant l'importance que "les latrines d'urgence soient faites en respectant les nappes phréatiques".

Certaines ont d'ailleurs été construites vendredi dans la terre par des associations à Tafeghaghte, une localité située à sept kilomètres au sud d'Amizmiz et le déploiement de latrines mobiles est à l'étude par des ONG.

Le manque d'hygiène amène également son lot de problèmes de peau et le froid celui de maladies respiratoires, comme la bronchite, note M. Bonnet.

Signe que des rescapés anticipent déjà que leur campement ne sera pas temporaire, certains dans la ville de Moulay Brahim ont réalisé des travaux pour aplanir le terrain et rendre leur logement de fortune plus durable.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.