Paris appelle à la vigilance pour éviter une guerre entre Erevan et Bakou

La police arménienne monte la garde dans le centre-ville d'Erevan le 20 septembre 2023, alors que les séparatistes du Haut-Karabakh et les autorités azerbaïdjanaises ont annoncé qu'ils cesseraient les hostilités, marquant ainsi la fin d'une opération "anti-terroriste" lancée un jour plus tôt par les forces azerbaïdjanaises dans la région séparatiste. (AFP).
La police arménienne monte la garde dans le centre-ville d'Erevan le 20 septembre 2023, alors que les séparatistes du Haut-Karabakh et les autorités azerbaïdjanaises ont annoncé qu'ils cesseraient les hostilités, marquant ainsi la fin d'une opération "anti-terroriste" lancée un jour plus tôt par les forces azerbaïdjanaises dans la région séparatiste. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 21 septembre 2023

Paris appelle à la vigilance pour éviter une guerre entre Erevan et Bakou

  • "Il faut être très prudent sur ce qui se passe au Haut-Karabakh", a déclaré Catherine Colonna
  • Un accord de cessez-le-feu a été annoncé mercredi après une offensive éclair de l'Azerbaïdjan sur cette enclave peuplée majoritairement d'Arméniens mais sous souveraineté de Bakou

NATIONS-UNIES: La communauté internationale doit tout faire pour éviter que l'Arménie "se trouve, malgré elle, impliquée" dans le conflit entre l'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens au Nagorny-Karabakh, a souligné mercredi la cheffe de la diplomatie française dans un entretien avec l'AFP.

"Il faut être très prudent sur ce qui se passe au Haut-Karabakh", a déclaré Catherine Colonna, à la veille d'un Conseil de sécurité d'urgence des Nations unies, à la demande de la France.

Un accord de cessez-le-feu a été annoncé mercredi après une offensive éclair de l'Azerbaïdjan sur cette enclave peuplée majoritairement d'Arméniens mais sous souveraineté de Bakou.

Pour autant, la ministre des Affaires étrangères estime qu'il est nécessaire d'attendre pour voir "si, une fois conclu, il est observé".

"Je voudrais que l'on ait en tête que, hier, l'Azerbaïdjan a mené une action militaire, y compris avec des armes lourdes, y compris sur des populations civiles", a-t-elle dit. "Quand on ose recourir à ces moyens, ça justifie toute notre vigilance et toute notre prudence", a-t-elle argué.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livrés deux guerres pour la souveraineté de ce territoire montagneux, reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Trois ans après la précédente guerre, Bakou a lancé mardi une opération militaire dans cette enclave et demandé la reddition des séparatistes, ce qu'ils ont accepté mercredi.

Selon les séparatistes, en 24 heures, les affrontements ont fait au moins 200 morts et 400 blessés.

"Sur les possibilités que l'Arménie se trouve, malgré elle, impliquée, là aussi, je crois qu'il faut que nous rappelions la plus grande vigilance de la communauté internationale", a-t-elle dit alors que l'Arménie a accusé mercredi l'armée azerbaïdjanaise d'avoir ouvert le feu à l'arme légère sur ses positions à la frontière entre les deux pays.

L'Arménie considère que cette enclave fait partie du territoire de l'Azerbaïdjan.

"Il ne serait pas bon que qui que ce soit essaie de prétendre que l'Arménie agissait au Haut-Karabakh. Ce n'est pas vrai", a encore insisté Catherine Colonna.

"Il y a des populations arméniennes de culture par leur histoire, par leurs traditions, qu'il faut d'ailleurs préserver dans leurs droits", dit-elle. "Et c'est l'objet des efforts de la France et d'un certain nombre de ses partenaires européens, américains et d'autres, que de faire respecter le droit de ces populations à vivre conformément à leur culture", a-t-elle ajouté.

« Porter une voix unie »

Sur la réunion du Conseil de sécurité jeudi, Catherine Colonna note qu'il n'est "pas si fréquent" que celui-ci se saisisse de la question du Haut-Karabakh.

"Nous sommes heureux d'avoir pu obtenir une réaction de la communauté internationale", a-t-elle dit, soulignant que cette réunion allait permettre d'exposer "la situation" et à chaque Etat "de s'exprimer".

"Nous savons qu'il y a des différences de points de vue sur ces sujets. Elles se sont manifestées dans le passé", a-t-elle admis, en référence notamment à la frilosité de la Russie ou des Etats-Unis à soutenir une résolution du Conseil de sécurité.

"Mais nous souhaitons que demain, après les graves opérations (...), le conseil soit capable de porter une voix unie pour demander l'arrêt de ces opérations immédiatement et le retour à la table des négociations", a expliqué la ministre française.

Malgré l'échec de la médiation menée ces derniers mois par la France, les Européens et les Etats-Unis, elle a répété que "c'est par la négociation que la question des droits des habitants du Haut-Karabakh peut être réglée".

L'Arménie accuse Bakou de génocide. L'Azerbaïdjan évoque une réintégration au sein du pays y compris par un processus de naturalisation.

"Nous avons toujours encouragé un processus politique. C'est le seul à même d'apporter des réponses durables et pacifiques", a estimé Catherine Colonna.

Selon elle, "les graves événements" survenus mardi doivent être "l'occasion de mieux unir" les efforts de la communauté internationale pour "travailler de façon plus convergente pour dire à l'Azerbaïdjan que ce qui a été fait est inacceptable".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.