Kiev revendique une frappe sur le QG de la flotte russe en Crimée, au moins un disparu

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) s'exprime lors d'une conférence de presse sur la Colline du Parlement le 22 septembre 2023 à Ottawa sous le regard du Premier ministre canadien Justin Trudeau (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) s'exprime lors d'une conférence de presse sur la Colline du Parlement le 22 septembre 2023 à Ottawa sous le regard du Premier ministre canadien Justin Trudeau (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 23 septembre 2023

Kiev revendique une frappe sur le QG de la flotte russe en Crimée, au moins un disparu

  • Plus tôt vendredi, les autorités russes avaient annoncé sans explication que tout le transport maritime passager était suspendu
  • Ces réussites témoignent des difficultés de la défense anti-aérienne russe

KIEV: Kiev a revendiqué vendredi une "frappe réussie" sur le siège de la flotte russe de la mer Noire, en Crimée annexée, qui a fait au moins un disparu, au moment où l'Ukraine s'efforce de porter le combat jusque dans cette péninsule stratégique.

Cette région ukrainienne annexée par Moscou en 2014 et la ville de Sébastopol, où se situe le QG de la marine visé, sont au cœur du dispositif militaire russe pour son invasion de l'Ukraine, à la fois pour approvisionner les troupes occupant le sud ukrainien et pour mener des frappes de missiles depuis la mer.

"L'ennemi a mené une attaque de missile contre le quartier général de la flotte", a écrit sur Telegram le gouverneur de Sébastopol, Mikhaïl Razvojaïev.

Le ministère russe de la Défense, qui avait dans un premier temps annoncé la mort d'un militaire, a ensuite précisé que celui-ci était porté disparu.

L'armée ukrainienne s'est félicitée de cette "frappe réussie contre le quartier général du commandement de la flotte russe de la mer Noire dans la ville temporairement occupée de Sébastopol".

L'étendue exacte des dégâts n'est pas encore connue, mais les autorités russes ont admis que le bâtiment était "endommagé".

Le gouverneur Razvojaïev a affirmé en début d'après-midi qu'il était en flammes et que la "lutte contre l'incendie" se poursuivait.

L'onde de choc a également brisé les vitres de dix immeubles résidentiels du centre-ville, mais "personne n'a été blessé", a-t-il ajouté plus tard.

Autour du siège, des débris étaient visibles sur plusieurs centaines de mètres et de nombreuses ambulances étaient présentes, d'après l'agence russe TASS.

Cinq missiles ont par ailleurs été abattus au-dessus de la Crimée, selon l'armée russe.

Perturber la logistique 

Oleg Krioutchkov, un conseiller du dirigeant installé par la Russie dans la péninsule, a également annoncé quelques heures après la frappe que la Crimée était touchée par une cyberattaque "sans précédent" contre les fournisseurs d'accès à l'internet, qui a provoqué des coupures.

Mais il n'a pas indiqué si cette attaque informatique était directement liée aux frappes.

L'Ukraine a multiplié ces dernières semaines les frappes de drones et de missiles en Crimée, revendiquant la destruction notamment de systèmes de défense anti-aérienne, d'un chantier naval et de deux navires s'y trouvant.

Les forces armées ukrainiennes veulent à la fois perturber la chaîne logistique russe et mettre fin à la mainmise militaire de la Russie sur la mer Noire.

Ces réussites témoignent des difficultés de la défense anti-aérienne russe, alors que l'Ukraine, en pleine contre-offensive pour libérer ses territoires, essaye de désorganiser la défense russe en attaquant ses voies d'approvisionnement et centres de commandement loin derrière la ligne de front.

Plus tôt vendredi, les autorités russes avaient annoncé sans explication que tout le transport maritime passager était suspendu sine die, et ce jusqu'à nouvel ordre, depuis Sébastopol.

Le ministère russe de la Défense avait ensuite assuré avoir déjoué une attaque ukrainienne en détruisant un missile guidé et deux drones visant la Crimée.

Le quartier général de la flotte russe de la mer Noire avait déjà été la cible d'une attaque au drone en août 2022, qui avait fait six blessés.

Pression sur le front est 

Les autorités d'occupation russe à Donetsk ont également déclaré vendredi que l'Ukraine avait mené la veille de multiples assauts dans la région, augmentant la pression sur le front est.

Le chef de l'occupation russe de la région de Donetsk, Denis Pouchiline, a estimé que la situation à Bakhmout, ville dévastée par un an de combats et cible d'une contre-offensive ukrainienne, restait "brûlante", la zone étant soumise à des "bombardements chaotiques".

L'armée ukrainienne a repris ces derniers jours deux localités -- Andriïvka et Klichtchiïvka -- et dit même avoir "percé" la ligne de défense russe dans ce secteur.

Dans le reste de l'Ukraine, un tir de roquettes sur la ville de Krementchouk, dans le centre du pays, a fait un mort et quinze blessés, dont un enfant, a annoncé le gouverneur de la région sur Telegram.

"L'ennemi a tiré des roquettes sur Krementchouk. Une roquette a été abattue par les forces de défense aérienne. Malheureusement, des infrastructures civiles ont été touchées", a indiqué Dmytro Lounine, gouverneur de la région de Poltava.

Pendant ce temps, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a continué vendredi au Canada sa tournée nord-américaine. Il y a rencontré le Premier ministre canadien Justin Trudeau et demandé à ce pays qui compte une importante diaspora ukrainienne de rester aux côtés de l'Ukraine "jusqu'à (sa) victoire".

M. Trudeau a annoncé, à cette occasion, un nouvel ensemble d'aides à l'Ukraine d'un montant de 650 millions de dollars canadiens (452 millions d'euros).

Ces mesures d'aide, sur trois ans, vont inclure la livraison à Kiev de quelque 50 véhicules blindés et l'entraînement de pilotes ukrainiens aux avions de combat F-16.


Séisme de magnitude 4,4 près de Naples, ni blessés ni dégâts

Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
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  • Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79
  • Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma

ROME: Un séisme de magnitude 4,4 a frappé mardi à la mi-journée la zone des Champs Phlégréens, près de Naples, où il a été ressenti dans le centre historique de cette métropole portuaire du sud de l'Italie mais sans faire de blessés ou causer de dégâts.

La secousse a été enregistrée à 12H07 (10H07 GMT), à trois kilomètres de profondeur, selon l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).

Elle a été ressentie dans les quartiers de Pozzuoli et du Vomero du centre de Naples, faisant sortir des habitants dans la rue. Deux lignes de métro ont été suspendues, selon RaiNews.

Cette secousse a été précédée et suivie de secousses de moindre ampleur, notamment un tremblement de terre de magnitude 3,5 un quart d'heure après le séisme principal.

La zone volcanique des Champs Phlégréens, où résident quelque 500.000 personnes, a déjà été touchée par plusieurs séismes ces dernières années. Le dernier épisode majeur en date, le 13 mars, était déjà de magnitude 4,4, de même qu'une autre secousse en mai 2024.

Le volcan, qui s'étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression typique à fond plat laissée après une éruption. Il s'agit de la caldera ("chaudière" en espagnol) en activité la plus vaste d'Europe, située aux confins des communes de Naples et de Pouzzoles en bord de mer.

Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79.

Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma et qui font pression sur la surface en fissurant le sol.

Le scénario catastrophe, à savoir l'expulsion de lave, de cendres et de pierres, est cependant improbable dans un futur proche, selon les spécialistes.


Trump arrive en Arabie saoudite pour entamer une tournée dans le Golfe

 Donald Trump s'est envolé lundi pour l'Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son retour au pouvoir. (AFP)
Donald Trump s'est envolé lundi pour l'Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son retour au pouvoir. (AFP)
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  • Dans une concomittance quasi orchestrée, le président américain a décollé à destination de Ryad depuis la base militaire Andrews, dans la banlieue de Washington, à peu près au moment où était annoncée par le Hamas la libération de l'otage Edan Alexander
  • Lors de cette tournée majeure, Donald Trump doit aussi se rendre au Qatar et aux Emirats arabes unis

JOINT BASE ANDREWS: L'avion présidentiel de Donald Trump s'est posé peu avant 9h50 (6h50 GMT) mardi à Ryad, première étape d'une tournée dans le Golfe pendant laquelle il entend surtout récolter d'énormes contrats et promesses d'investissements.

Après l'Arabie saoudite, le président américain doit se rendre au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Donald Trump s'est envolé lundi pour l'Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son retour au pouvoir, qu'il espère riche en contrats économiques mais qui sera également dominée par les conflits et tensions dans une région en pleine effervescence.

Dans une concomitance quasi orchestrée, le président américain a décollé à destination de Ryad depuis la base militaire Andrews, dans la banlieue de Washington, à peu près au moment où était annoncée par le Hamas la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander, retenu dans la bande de Gaza depuis les attaques sanglantes du 7 octobre 2023 en Israël.

Lors de cette tournée majeure, Donald Trump doit aussi se rendre au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Mais il pourrait ajouter une étape car il a évoqué lundi la possibilité d'aller en Turquie jeudi pour des discussions entre l'Ukraine et la Russie à Istanbul, qui restent cependant à confirmer.

"Je pense que la réunion de jeudi en Turquie entre la Russie et l'Ukraine pourrait déboucher sur un bon résultat, et je pense que les deux dirigeants devraient être présents", a-t-il dit en référence aux présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ce dernier a dit qu'il y sera mais le maître du Kremlin n'a pas pour l'instant répondu.

"Beau geste" du Qatar 

Le voyage de M. Trump dans le Golfe s'annonce intense.

L'ancien promoteur immobilier "espère décrocher des promesses d'investissement", analyse Anna Jacobs, chercheuse à l'Arab Gulf States Institute à Washington, à un moment où sa politique protectionniste déstabilise l'économie américaine et inquiète l'opinion publique.

Ryad, Doha et Abou Dhabi déploieront tout leur faste pour un dirigeant très sensible à la pompe monarchique, en plus d'annoncer d'énormes contrats et commandes, qui pourraient aller de la défense à l'aviation en passant par l'énergie ou l'intelligence artificielle.

Le déplacement est cependant déjà entaché d'une polémique, alors que la famille royale qatarie escompte faire cadeau aux Etats-Unis d'un luxueux Boeing 747-8 Jumbo, estimé à 400 millions de dollars par des experts et que le président américain compte utiliser comme son prochain Air Force One.

"Je pense que c'est un beau geste venant du Qatar. Je suis très reconnaissant", a déclaré Donald Trump. L'opposition démocrate crie, elle, à la "corruption".

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont par ailleurs décidé, avec les autres pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), d'augmenter fortement leur offre de pétrole. De quoi mettre Donald Trump, que toute baisse du cours du brut enchante, dans les meilleures dispositions.

Le président américain rencontrera à Ryad les dirigeants des six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Koweït et Oman), dont l'influence diplomatique ne cesse de croître, comme en témoigne le rôle de médiation joué par certains d'entre eux dans la guerre en Ukraine ou le conflit à Gaza.

Il sera question des grands sujets régionaux allant des discussions entre les Etats-Unis et l'Iran sur le nucléaire, dont une nouvelle session s'est achevée dimanche à Oman, aux attaques des Houthis du Yémen, avec lesquels Washington vient de conclure un cessez-le-feu. La Syrie et bien sûr Gaza, où les Américains ont annoncé une initiative humanitaire, seront également à l'agenda.

Les spécialistes de la région jugent par contre qu'une normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël, projet un temps cher à Donald Trump, n'est plus d'actualité à l'heure où la bande de Gaza, assiégée et pilonnée par les forces israéliennes, vit une catastrophe humanitaire.

Certains experts imaginent plutôt des tractations américano-saoudiennes dans lesquelles Israël serait laissé de côté, par exemple sur le nucléaire civil.

L'une des inconnues du voyage concerne une éventuelle décision du président américain sur la manière dont les Etats-Unis désignent le Golfe.

Des articles de presse lui prêtent l'intention de le nommer "Golfe d'Arabie" ou "Golfe arabique", et non plus "Golfe persique", au risque de braquer les Iraniens.

 


Ukraine: Paris appelle Poutine à rencontrer Zelensky jeudi à Istanbul

 Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou. (AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou. (AFP)
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  • Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou
  • "On a assisté ce week-end à Kiev à une démonstration de force et d'unité européenne avec l'appel unanime à un cessez-le-feu de 30 jours sans condition avec le soutien des Etats-Unis", a rappelé le chef de la diplomatie française

PONT-L'EVEQUE: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou.

"On a assisté ce week-end à Kiev à une démonstration de force et d'unité européenne avec l'appel unanime à un cessez-le-feu de 30 jours sans condition avec le soutien des Etats-Unis", a rappelé le chef de la diplomatie française lors d'un point presse en marge d'une visite à Pont-L'Evêque (Calvados).

"Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a saisi la balle au bond et il a proposé de se rendre lui-même à Istanbul. C'est désormais ce à quoi nous appelons Vladimir Poutine à consentir également", a-t-il ajouté, alors que se tient à Londres une réunion entre plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays européens sur la guerre en Ukraine.

Le ministre français a réaffirmé qu'un cessez-le-feu était un préalable à toute discussion de paix en Ukraine.

"Evidemment il n'y aura de négociation sur une paix juste et durable qu'avec un cessez-le-feu parce qu'on ne peut pas négocier sereinement sous les bombes et sous les attaques de drones", a-t-il insisté.

La Russie a ignoré l'ultimatum des alliés de Kiev en lançant plus d'une centaine de drones dans la nuit de dimanche à lundi sur l'Ukraine, qui attend une réponse du Kremlin à la proposition de Volodymyr Zelensky de rencontrer "en personne" Vladimir Poutine jeudi à Istanbul.

Kiev et ses alliés européens ont réclamé pendant le week-end un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de lundi, condition préalable selon eux pour l'ouverture de discussions de paix directes entre Russes et Ukrainiens en Turquie, comme l'a proposé le président russe Vladimir Poutine.

A ce stade, la Russie n'a répondu ni à l'offre faite dimanche par le président ukrainien Volodymyr Zelensky d'échanger directement "en personne" avec Vladimir Poutine, ni à cet ultimatum d'arrêt des combats pendant un mois, alors que le président américain Donald Trump a exhorté les deux camps à se rencontrer sans délai.